Selon le Centre Européen d’Etude du Diabète (CEED), 1 Français sur 10 serait atteint d'un diabète en France, ce qui représentait 4,5 millions de personnes en 2019. Aussi, 500 à 800 000 personnes en France ignorent être diabétiques, selon le CEED.

Cette maladie chronique fréquente, survient lorsque le pancréas ne produit pas assez d'insuline ou lorsque l'organisme n'est pas capable d'utiliser efficacement l'insuline qu'il produit. Il en résulte une concentration accrue de glucose dans le sang que l'on appelle hyperglycémie.

Pour l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), le diabète serait "l’un des principaux tueurs dans le monde". En effet, malgré tous les efforts de prévention mis en place par les autorités sanitaires, le diabète est la première maladie responsable d'une pandémie non contagieuse. Une personne en meurt toutes les 6 secondes.

Être diabétique, qu’est-ce que c’est ?

Le diabète se caractérise par une hyperglycémie chronique, c’est-à-dire un excès du taux de sucre dans le sang.

Pour mieux comprendre : le pancréas détecte l’augmentation de la glycémie (taux de sucre dans le sang). Ces cellules bêta, appelées îlots de Langerhans, sécrètent alors de l’insuline. Cette sécrétion d’insuline va permettre au glucose de pénétrer dans les cellules de l’organisme et de les faire fonctionner : notamment les muscles, les tissus adipeux et le foie, où il va pouvoir être transformé et stocké. Une autre hormone, le glucagon, permet de libérer le glucose stocké dans le foie, en dehors des repas, lors d’une baisse énergétique ou d’une baisse de glycémie.

C’est l’équilibre de ces hormones qui permet de maintenir la glycémie stable dans le corps. En cas de diabète, ce système de régulation ne fonctionne pas.

Les différents types de diabète 

Il existe 3 formes de diabète, qu'il est important de différencier :

Vidéo du jour
  • Le diabète de type 1, aussi connu sous le nom de diabète insulinodépendant ou diabète juvénile est dû à une réaction auto-immune, prédisposée par des facteurs génétiques héréditaires : le système immunitaire du malade détruit progressivement les cellules du pancréas produisant l’insuline, d’où l’apparition d’une hyperglycémie chronique lorsque le pancréas ne produit plus assez d’insuline. En règle générale, les symptômes (soif anormalement élevée, envies fréquentes d’uriner, perte de poids inexpliquée, fatigue) apparaissent durant l’enfance ou l’adolescence, voire au début de l’âge adulte. Ils se manifestent rarement avant que 80 à 90% des cellules aient été détruites.
  • Le diabète de type 2, qui concerne environ 90% des cas, apparaît habituellement chez l’adulte en surpoids ou en état d’obésité abdominale. En effet, l’excès de matière grasse augmente la résistance des organes abdominaux à l’insuline. Si les premières années, le pancréas compense en synthétisant plus d’insuline, à terme, les cellules s’épuisent et n'en produisent plus assez. 
  • Le diabète gestationnel, aussi appelé diabète de grossesse, survient chez la femme enceinte vers la fin du deuxième trimestre. Selon la définition de l’Organisation Mondiale de la Santé, il s'agit d'un "trouble de la tolérance glucidique conduisant à une hyperglycémie de sévérité variable, débutant ou diagnostiqué pour la première fois pendant la gestation." Il regroupe deux populations différentes : les femmes qui ont un diabète méconnu et que la grossesse va révéler, ou les femmes qui développent un diabète uniquement à l’occasion de la grossesse et qui disparaîtra dès la naissance de l’enfant. Le diabète gestationnel peut passer inaperçu, être asymptomatique ou présenter des symptômes similaires à ceux des autres types de diabète : soif intense, urines fréquentes et abondantes, fatigue importante…

Comment diagnostiquer un diabète ?

On commence à privilégier la piste du diabète lorsqu'au moins deux analyses de sang successives révèlent une glycémie à jeun supérieure ou égale à 1,26 g par litre de sang

Une seule valeur de glycémie au-delà des seuils définis (0,92g/L à jeun; ou 1,80g/L 1h après la charge orale en glucose ou 1,53g/L 2h après) suffit à diagnostiquer un diabète gestationnel. La prévalence actuelle du diabète gestationnel en France est estimée entre 2 et 6%.

Existe-t-il des facteurs de risques ?

Les facteurs de risque du diabète de type 1 sont mal connus. Les spécialistes suggèrent la possibilité d’une infection virale comme facteur déclencheur. Cependant, les études démontrent le plus souvent une prédisposition génétique

Le facteur de risque principal du diabète de type 2 tient à l’hygiène de vie. Une alimentation trop grasse et trop sucrée combinée à la sédentarité, mène à l’obésité qui constitue en elle-même un facteur majeur de risque de diabète. Les enfants, via la surconsommation de sodas et autres boissons sucrés, ainsi que la disparition de la marche et des jeux au profit des loisirs sur écran, ne sont plus épargnés. Certains médicaments, en particulier des neuroleptiques, souvent prescrits en France, peuvent aussi participer au déclenchement d’un diabète de type 2.

Le poids de l’hérédité diffère selon qu’il s’agit du diabète de type 1 ou du diabète de type 2. Lorsque l’un des deux parents est diabétique de type 2, le risque de transmission à la descendance est de l’ordre de 40 % et si les deux parents sont atteints, le risque grimpe à 70 %.

Dans le diabète de type 1, le risque se situe entre 4 et 8%, plus précisément 8 % si le père est diabétique, 4 % si c’est la mère, mais 30 % si les deux parents le sont. Il est donc utile de se construire un arbre généalogique pour repérer les membres de sa famille diabétiques et connaître son patrimoine génétique.

Quant au diabète gestationnel, plusieurs facteurs augmentent le risque de le développer :

  • Un surpoids de la future mère avant la grossesse, qui se traduit par un indice de masse corporelle (IMC) supérieur à 25 kg/m2.
  • L’origine ethnique de la mère : en effet, les femmes d’origine caucasienne (à peau blanche) ont un risque plus faible que celles originaires du Maghreb et d’Afrique subsaharienne ou d’Asie. 
  • Des antécédents familiaux de premier degré de diabète de type 2, c’est-à-dire chez le père, la mère, les frères, les sœurs de la mère.
  • Des antécédents de diabète gestationnel chez la mère au cours d’une précédente grossesse. Le risque de récidive varie de 30 à 84 % selon les études.
  • Un âge supérieur à 35 ans
  • Un syndrome des ovaires polykystiques.

Quels traitements pour les diabétiques ?

Une auto-surveillance de la glycémie est mise en place pour toutes les formes de diabète. 

Le traitement du diabète de type 1 repose sur l'insulinothérapie, c'est-à-dire l'injection quotidienne et à vie d'insuline

Dans le cas d'un diabète de type 2, la prise en charge débutera dans un premier temps par l’optimisation de l'hygiène de vie (perte de poids si nécessaire, activité physique régulière, alimentation équilibrée). Cette forme étant évolutive, elle peut mener à une prise progressive d'antidiabétiques oraux. Lorsque cela ne suffit plus, des injections d’insuline pourront être proposées en complément au patient si la carence en insuline sera trop importante.

Le traitement du diabète gestationnel repose sur des conseils diététiques, une activité physique et régulière si nécessaire, ainsi que de l’insulinothérapie.

Le diabète est-il à l’origine de complications ?

Le but du traitement dans les deux principaux types de diabète est de normaliser la glycémie : les hyperglycémies répétées et prolongées entraînent à long terme une altération des nerfs et des vaisseaux sanguins présents dans tout le corps.

Ce sont les complications du diabète qui peuvent se traduire par une cécité, des atteintes des pieds pouvant conduire à des amputations, des infarctus et des accidents vasculaires cérébraux, des troubles de l’érection, des infections sévères et plaies, une dépression ou une insuffisance rénale.

Dans le cas du diabète gestationnel, les risques concernent à la fois la mère et l’enfant car le glucose en excès chez la femme est transmis au fœtus en surplus. Cette réserve calorique excédentaire est alors stockée dans les organes du bébé. Le poids et la croissance de l’enfant à naître sont alors excessifs. Il peut souffrir d’une détresse respiratoire, d’une hypoglycémie néonatale et à de fortes chances de développer un diabète de type 2 à l’âge adulte.

Pour la mère, la complication la plus grave est la survenue d’une pré-éclampsie pouvant associer prise de poids, œdèmes et hypertension artérielle. De plus, le risque de développer un diabète de type 2 après la grossesse est 7 fois plus élevé que sans diabète gestationnel. Enfin, l’accouchement peut venir de manière prématurée ou être déclenché par césarienne pour éviter toute complication. 

Source : Le diabète, tout ce qu'il faut savoir, Pr Bernard Bauduceau et Pr Lyse Bordier, Editions Solar, 2017.