Une douleur vive au mollet qui survient subitement, sans traumatisme clairement identifié, ne doit jamais être banalisée.

Même si la plupart de ces afflictions sont bénignes, elles s’avèrent parfois le signe d’un dysfonctionnement profond qui nécessite une prise en charge médicale rapide.

Tout dépend du contexte, de la nature des douleurs et des symptômes qui l’accompagnent. Comment bien réagir au cas par cas ?

Une cause musculaire le plus souvent

La majorité des douleurs aux mollets résultent de crampes ou de courbatures liées à la déshydratation, une carence en minéraux ou une fatigue musculaire suite à un effort physique.

"Lorsqu’une crampe apparaît, il faut effectuer un étirement du muscle, puis marcher pour continuer à l’assouplir", souligne le Dr Luc Bodin, médecin auteur de Bien dans mes jambes (éd. Josette Lyon).

Si les crampes surviennent la nuit, sans avoir effectué de sport au préalable, une supplémentation en magnésium permet souvent d’en venir à bout. Une élongation ou une déchirure musculaire (claquage) est également susceptible de générer des douleurs vives au mollet. Ces blessures, qui résultent d’une pratique sportive intense, imposent une mise au repos durant 4 à 6 semaines, la prise d’antalgiques, voire d’anti-inflammatoires.

Mais attention : si la douleur est associée à un gonflement et à un durcissement du mollet lors de la marche, mieux vaut consulter rapidement. Il peut en effet s’agir d’un syndrome des loges, suscité par une augmentation excessive de la pression à l’intérieur des loges musculaires, comme l'explicite le Dictionnaire médical de l'Académie de Médecine.

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Cette pathologie touche surtout les sportifs de haut niveau (footballeur, skieur de fond…), mais elle peut aussi se manifester après un accident routier. Pour confirmer le diagnostic, un examen clinique et une mesure de la pression intramusculaire doivent être réalisés. Une chirurgie s’impose alors. 

Si la cause est vasculaire, c’est une urgence médicale

Une douleur sourde au mollet accompagnée d’une sensation de chaleur, d’un œdème à la cheville et d’une peau dure au toucher doit immédiatement alerter.

Un caillot sanguin peut bloquer la circulation, provoquant une thrombose profonde, une phlébite. Les patients atteints d’insuffisance veineuse sont davantage à risque, ainsi que les personnes ayant subi une immobilisation prolongée (vol long courrier, hospitalisation…).

À la moindre suspicion, il faut se rendre aux urgences les plus proches car le caillot peut quitter la jambe et migrer jusqu’au cœur, aux poumons ou au cerveau "induisant ainsi un infarctus du myocarde, une embolie pulmonaire ou un AVC", alerte le Dr Bodin.

Une douleur faisant penser à une crampe, mais qui se manifeste uniquement à l’effort (donc pas la nuit) peut quant à elle évoquer une artérite, c’est-à-dire une artère de la jambe encrassée.

Si la plaque d’athérome est devenue volumineuse, le muscle du mollet souffre par manque d’oxygénation. Marcher au-delà de quelques pas devient alors compliqué. Pour évaluer la situation, un écho-doppler s’avère indispensable. Si l’artérite est confirmée, un pontage ou la pose d’un stent doit être envisagée.

Et si c’était une infection ?

Notre peau abrite un microbiote composé de nombreuses bactéries qui vivent théoriquement en bonne intelligence avec nous. Les Streptocoques en font partie.

Sur une peau saine, ces germes n’induisent aucun problème. Mais si une petite plaie se présente, ils peuvent passer à l’offensive et se répandre dans les tissus sous-cutanés.

Un érysipèle se développe alors, le plus souvent sur les jambes, comme informe le site de l'Assurance Maladie. Au niveau du mollet, une plaque rouge et chaude, légèrement surélevée, commence à apparaître, puis des cloques et des ganglions douloureux avec de la fièvre et des douleurs musculaires.

Seul un traitement antibiotique permet de l’éradiquer. En cas de doute, consultez votre médecin traitant.