En France, selon l'Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale), 900 000 personnes sont atteintes de la maladie d'Alzheimer, une d'une maladie apparentée au déclin cognitif.

Toutefois, des chercheurs et des chercheuses de l'Inserm, du CHU de Lille et de l’Université de Lille, ont fait une découverte qui pourrait améliorer la compréhension des mécanismes qui déclenchent la maladie, et donc comment mieux s'en prémunir.

Notamment grâce à l'aide de la caféine.

Un mécanisme de mieux en mieux appréhendé

Publiée dans la revue Brain ce vendredi 5 juillet 2024, l'étude s'est basée sur de précédents travaux, qui avaient montré que l’expression de certains récepteurs, appelés A2A, étaient retrouvés augmentés dans le cerveau de patients atteints de la maladie d’Alzheimer au niveau de l’hippocampe.

Dans un communiqué, l'Inserm affirme que "les scientifiques ont réussi à reproduire une augmentation précoce de l’expression des récepteurs adénosinergiques A2A, telle qu’observée dans le cerveau des patients, dans un modèle murin de la maladie d’Alzheimer qui développe des plaques amyloïdes", afin d’évaluer les conséquences de cette augmentation sur la maladie et de décrire les mécanismes en jeu.

L'étude, menée sur des souris, offre une nouvelle piste de compréhension concernant la maladie d'Alzheimer. "Ces résultats suggèrent que l’augmentation d’expression des récepteurs A2A modifie la relation entre les neurones et les cellules microgliales. Cette altération pourrait être à l’origine d’une escalade d’effets entraînant le développement des troubles de la mémoire observés".

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Les bienfaits de la caféine contre la maladie d'Alzheimer

Par le passé, la piste de la caféine avait déjà été étudiée pour prévenir le déclin cognitif, notamment dans une étude parue dans la revue Scientific Reports en 2016 par la même équipe que celle à l'origine de cette nouvelle découverte.

"En décrivant, dans notre nouvelle étude, le mécanisme par lequel l’augmentation pathologique de l’expression des récepteurs A2A entraîne une cascade d’effets conduisant à une aggravation des troubles de la mémoire, nous confirmons l’intérêt de pistes thérapeutiques qui pourraient agir sur cette cible. Nous mettons donc encore une fois en avant l’intérêt de tester la caféine dans le cadre d’un essai clinique sur des patients atteints de formes précoces de la maladie. En effet, on peut imaginer qu’en bloquant ces récepteurs A2A, dont l’activité est augmentée chez le patient, cette molécule puisse prévenir le développement des troubles de la mémoire voire d’autres symptômes cognitifs et comportementaux", affirme David Blum, directeur de recherche à l’Inserm, co-dernier auteur de l’étude.

Pour poursuivre sur cette lancée, un essai clinique de phase 3, porté par le CHU de Lille, est en cours, avec pour objectif de prouver les bienfaits de la caféine sur les fonctions cognitives des patients.