La graisse. Celle qui s'installe sournoisement ou non dans nos ventres, fesses et cuisses n'est malheureusement pas toujours facile à déloger. D'autant qu'il n'existe pas qu'un seul type de graisse... Avant de s'y attaquer, il est donc primordial de savoir de quelle(s) graisse(s) nous sommes faites.

La graisse nerveuse, superficielle et très visible 

Cette graisse blanche, superficielle et très visible, se rencontre très fréquemment. En effet, la nervosité, l'anxiété et le surmenage en sont les causes. Le plexus solaire est une des cibles principales du stress et il agit comme un fusible entre le cerveau agressé, les surrénales et le pancréas. Celui-ci réagit en sécrétant un excès d'insuline et les adipocytes abdominaux se remplissent de graisse.

  • On la trouve où ? 

Elle prédomine sur le devant de l'abdomen, faisant (vue de profil) comme un bouclier sur le ventre. Souple et épaisse, on peut la pincer entre les doigts.

  • Les symptômes

Coups de pompe hypoglycémiques, fringales sucrées, ballonnements dès les premières bouchées, fatigue et poussées dépressives.

  • Que faire ?  

"Il faut calmer le stress et identifier les fringales dans le temps, explique le Dr Panizza1. Supprimer alors les sucres des repas qui précèdent celles-ci. Si elles se ressentent dans la matinée, il faut prendre un petit déjeuner avec protéines et lipides. Si c'est dans l'après-midi ou le soir, petit déjeuner classique, et l'on privilégie protéines et graisses au déjeuner et au dîner. Pour éviter les ballonnements durant les périodes de stress, on supprime les aliments céréaliers raffinés, les fruits en fin de repas et l'alcool avant les repas. En période de détente, en revanche, il est tout à fait légitime de reprendre une alimentation normale."

Un traitement médical approprié aura pour but de contrôler les poussées de cortisol et d'adrénaline et de limiter les pics d'insuline.

La graisse profonde, celle de "tous les dangers"

"Cette graisse blanche est celle de tous les dangers", estime le Dr Panizza. Elle conduit en effet aux thromboses, aux athéromes et aux infarctus, car le fonctionnement des organes est perturbé par cet enrobage graisseux.

  • On la trouve où ? 

En pinçant la peau du ventre, on remarque qu'elle n'est pas très épaisse. C'est parce que la graisse va se loger dans les profondeurs de l'abdomen.

  • Les symptômes

Somnolence après les repas, ronflements nocturnes, apnées du sommeil, manque d'énergie, même le matin. Hypertension artérielle, augmentation des triglycérides, du mauvais cholestérol.

  • Que faire ? 

Suivre un régime spécifique diminue les perturbations du métabolisme, mais pour traiter ces obésités abdominales profondes, il est indispensable de réguler la sécrétion d'insuline et de supprimer, dans un premier temps, tous les sucres à indices glycémiques élevés.

En revanche, il faut optimiser les apports en oméga 3 et ajuster la ration de protéines des repas. On détermine celle-ci en mesurant la masse maigre, c'est-à-dire la masse corporelle sans la graisse, grâce à un appareil spécifique (balance ou coach électronique).

Mais un traitement médical est toujours indispensable. "Il doit être à base de petites doses de chlorhydrate de metformine, associé à des nébulisats de plantes, de minéraux et de vitamines", précise le Dr Panizza. La graisse quitte alors progressivement les adipocytes profonds, le volume du ventre diminue, le ballonnement après repas disparaît, et l'énergie revient. Mais attention : les récidives sont toujours possibles, avec réapparition des symptômes à la clé.

Les périodes à risque : grossesse, ménopause, situations stressantes et traitements à base d'hormones, de neuroleptiques, de corticoïdes, d'anti-inflammatoires, etc. Il faudra dans ce cas reprendre ponctuellement la même phase alimentaire qu'en début de traitement.

La cellulite, un déstockage déficient

La cellulite est due à des adipocytes dont le fonctionnement est perturbé et dont les mécanismes de déstockage sont déficients. 

- La cellulite capillaire, extrêmement fréquente, est une graisse froide localisée sur les cuisses et les bras. Que faire ? Éviter le froid, privilégier les massages doux et les douches écossaises. 

- La cellulite veineuse est une graisse tiède qui enrobe cuisses et jambes. Que faire ? Il faut modérer l'ingestion de sucres à index glycémique (IG) élevé. En revanche, les antioxydants sont bénéfiques, de même qu'une alimentation riche en acides gras et en oméga 3 (huiles de colza, de lin et de noix, poissons gras), en vitamines E et C, en sélénium, zinc, manganèse et cuivre.

- La cellulite de type hormonal comme la culotte de cheval est une graisse froide qui envahit le bas du ventre, le haut des cuisses, la face interne du genou. Que faire ? Pas de restrictions alimentaires qui font perdre des joues, mais pas des fesses. Il suffit de diminuer les sucres à IG élevé. Des compléments alimentaires à base d'huile d'onagre, riche en acides linoléiques gamma-linoléniques, permettent de restaurer un bon équilibre hormonal, en particulier des oestrogènes.

1. Auteur de "Stratégie pour maigrir ! ­ Le Bilan nutri-métabolique" (Teztez éditions).