Pour la nomination des membres du Gouvernement, il n'existe aucune obligation en termes de dénomination des ministères ni des fonctions en leur sein (en dehors du Premier ministre et du Garde des Sceaux, ministre de la Justice, tous deux imposés par la Constitution). Le périmètre d'action de chaque membre du Gouvernement relève d'un décret d'attribution.
En pratique, il est fréquent de retrouver les catégories suivantes au sein des membres du Gouvernement :
- le titre de ministre d’État a soit une portée honorifique (André Malraux de 1959 à 1969), soit une portée politique (afin par exemple de distinguer les chefs des partis de la majorité). Ce titre est de moins en moins attribué ;
- les ministres proprement dits sont à la tête d’un département ministériel, dont les contours varient selon les gouvernements ;
- les ministres délégués peuvent exercer leurs fonctions soit auprès du Premier ministre, soit auprès d’un ministre afin de prendre en charge plus particulièrement certaines de ses attributions ;
- les secrétaires d’État peuvent, eux aussi, exercer leurs fonctions auprès du Premier ministre ou d’un ministre, ou parfois être autonomes à la tête d’un département ministériel ;
- les hauts-commissaires sont rattachés à un ministère. Ce titre est moins fréquemment utilisé sous la Ve République.
Les secrétaires d’État et les hauts-commissaires se distinguent des autres membres du Gouvernement en ce qu'ils n'assistent, en principe, au Conseil des ministres que lorsque l’ordre du jour comporte une question concernant leur département ministériel
Il n’existe pas, juridiquement, de hiérarchie entre les membres du Gouvernement. Si l’article 21 de la Constitution dispose que le Premier ministre dirige l’action du Gouvernement, il n’est pas pour autant le supérieur hiérarchique des membres qui le composent. Le Premier ministre ne peut les contraindre à prendre une mesure qu’ils se refusent à exécuter.
Toutefois, en pratique, le Premier ministre dispose d’une prédominance politique au sein du Gouvernement.