4 raisons à cause desquelles vous ne parvenez pas à obtenir une promotion au travail

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JAMAIS PROMUE
Désir de progresser dans sa carrière, reconnaissance de son travail : nombreux sont les salariés à aspirer obtenir une promotion afin d'accéder à un poste qu'ils convoitent ou d'acquérir plus de responsabilités. Mais souvent attendue, la promotion est rarement obtenue. Noémie Le Menn, psychologue du travail, expose les freins à notre évolution.

Chaque année, vous faites des pieds et des mains pour obtenir une promotion.

Vous travaillez dur, faites des heures supplémentaires, complimentez votre boss, allez aux soirées après le bureau... Pourtant, des freins invisibles semblent vous empêcher d'obtenir ce poste que vous désirez tant. 

"Généralement, la promotion consiste à évoluer dans la hiérarchie, au poste supérieur ou à un poste latéral. On peut avoir plus de responsabilités, une manière différente de travailler. L'idée est de changer d'activité pour quelque chose de mieux, souvent mieux payé. Dans une promotion, si on n'obtient pas de revalorisation du salaire, ce n'est pas vraiment une promotion", commence Noémie Le Menn, psychologue du travail et autrice de Libérez-vous des réflexes sexistes au travail (Intereditions, 2018).

Mais pourquoi cette promotion vous passe-t-elle toujours sous le nez ? Car il se pourrait que vous commettiez quelques erreurs de jugement et de comportement… Mais pas seulement. 

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Vous n'avez pas de projet professionnel

Tout d'abord, le premier impair qui vous empêche de grimper les échelons est l'absence de projet. 

"Si l'on ne sait pas où l'on veut aller, on risque de stagner. L'idée est d’avoir un projet. Il faut établir une feuille de route professionnelle. Elle nous empêche d’aller dans une impasse. Cette mise en mouvement est fondamentale car elle permet de construire un horizon. Sinon, on laisse le soin aux autres de nous utiliser, nous dire où aller", reprend l'experte. 

Un projet qui peut être (et sera souvent) imprécis. Mais ce n'est pas grave : élaborer une amorce suffira à montrer que vous vous projetez dans le futur (et celui de votre entreprise). "Le projet peut être vague et même évoluer. Mais si on a un projet, on peut établir une stratégie. Et cette feuille de route doit être adaptée à la réalité, au marché et à soi", complète-t-elle. 

Ainsi, vous n'obtiendrez peut-être pas le poste de manager si vous êtes extrêmement introverti et avez du mal à communiquer avec les autres. De même, si aucun emploi ne s'ouvre dans votre entreprise, ne vous reprochez pas de ne pas évoluer au sein de l'organisation, ce facteur ne relevant pas de vos capacités. 

Vous ne valorisez pas assez votre travail

Ensuite, même si rien ne semble plus difficile au travail que de se mettre en avant, sans avoir l'air d'être prétentieux.se, cela vous pénalise peut-être.

"Il ne faut pas se rendre invisible. Nos qualités, il faut savoir les mettre en valeur. Mais celles qui sont en adéquation avec le poste que l’on vise", continue la psychologue. Car si un poste se libère, le manager se rappellera de vous et de ces compétences. "On va repérer les gens qui ont manifesté de la motivation, une envie d’évolution et qui ont montré des qualités", selon Noémie Le Menn. 

Et même si vous visez un autre poste, qui n'est pas nécessairement à pourvoir, ne restez pas en retrait : "c'est bien de déborder un peu de son périmètre pour montrer qu’on a les qualités pour occuper cet emploi. On se fera repérer et on dira qu'on fait déjà les missions, qu'on a de l'appétence pour le poste. On voit qu'on est motivé et qu'on a déjà les qualités".

Comme l'explique Cristiano Winckler, expert en carrière, à Stylist UKfaire connaître votre nom et manifester votre présence ne se fera que de vous-même.

"Dans les grandes entreprises comptant beaucoup d’employés, votre patron ne sait peut-être pas que vous avez des compétences qui feraient de vous un leader fort, en plus des compétences que vous avez pour votre poste actuel. Assurez-vous de faire connaître vos compétences et vos capacités, plutôt que de supposer que quelqu’un finira par les remarquer", explique-t-il. 

Vous avez peur de l'échec et des critiques

De plus, vous laissez votre syndrome de l'imposteur et votre manque de confiance vous déstabiliser et entraver votre progression. 

"Il ne faut pas avoir peur de ne pas être à la hauteur. On a des grands freins en nous : l'anxiété de performance, le manque de confiance et d’estime. Et quand on n'a pas confiance en soi, on postule à des postes qu’on connaît très bien, on prend la marche la moins haute dans la hiérarchie par peur de tomber, peur de mal faire", déclare la psychologue. 

Une appréhension qui peut, de surcroît, vous rendre trop sensible aux critiques. "Si vous êtes sur la défensive ou dédaigneux lorsque votre manager offre des commentaires et des conseils, vous manquez une occasion de croissance, tout en lui montrant que vous n’appréciez pas sa contribution et son autorité", suggère Cristiano Winckler

Surtout qu'une erreur a rarement de graves conséquences : "pour être à la hauteur, il faut apprendre. Quand on prend un poste, on n'est forcément pas à la hauteur. L'erreur est de se comparer à celui qui a ce poste depuis cinq ans. Celui qui sort de ce poste pour accéder à un autre niveau. Cette comparaison va venir accentuer notre anxiété", explique Noémie Le Menn.

Si vos angoisses et votre manque de confiance vous déstabilisent trop au travail, pourquoi ne pas effectuer un bilan de compétences ? Il viendra vous rassurer sur vos capacités. Et "si cela est paralysant, vous pouvez travailler dessus. On peut aller voir quelqu’un pour apprendre à être plus serein", propose la psychologue. 

Vous êtes victime de sexisme 

Mais certains obstacles à votre progression hiérarchique ne sont pas de votre fait, comme le sexisme dont sont victimes les femmes au travail.

Et on peut d'abord citer la maternité et les inégalités qui en découlent : "dans l'entreprise, la mère est perçue d'emblée comme moins disponible […] Certaines n'ont pas obtenu le poste souhaité ou la promotion visée en raison du fait qu'elles n'avaient pas d'enfance et que vu leur âge elles allaient probablement en faire prochainement, alors que d'autres se sont vues aussi exclues de l'évolution car elles avaient des enfants et seraient donc moins disponibles", relate la psychologue dans Libérez-vous des reflexes sexistes au travail. 

Enfin, tous les stéréotypes genrés féminins sont autant de façons d'empêcher les femmes d'accéder à certains postes à responsabilité.

"On a les qualités de sa personnalité mais socialement on vous attribue certaines qu’il faut exprimer. La femme doit être discrète, dans l’humilité, la gentillesse, la séduction, la sensibilité. Et ces attentes vis à vis des femmes provoquent des biais de la part des supérieurs mais créent aussi des freins intériorisés. Ces croyances, greffées par le système, on finit par penser qu'elles font partie de nous, et c'est un frein supplémentaire pour les femmes", conclut Noémie Le Menn. 

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