Le bio n’est plus une mode réservée aux bobos. Désormais présents sur tous les marchés et en grandes surfaces, les aliments issus de la culture biologique sont devenus abordables et faciles à trouver. Sept Français sur dix en consomment d'ailleurs une fois par mois, d'après une enquête CSA réalisé en mai 2017, réalisée pour l’Agence Française pour le développement et la promotion de l’agriculture biologique.

Beaucoup moins de résidus chimiques 

La culture bio exclut l’emploi d’engrais, d’insecticides, de fongicides et d’herbicides chimiques dont la toxicité est désormais avérée : risques de cancers, de maladies neurologiques… Seuls les fertilisants et les pesticides naturels, biodégradables, y sont autorisés. Des contaminations fortuites peuvent bien sûr se produire par l’eau, le vent ou les champs voisins, mais celles-ci restent limitées.

Moins d’un fruit bio sur vingt présente ainsi des traces de pesticides contre un sur deux dans l’agriculture conventionnelle. Et leur concentration est 10 à 50 fois moindre dans les aliments bios. Selon une étude britannique de l’université de Newcastle, ces derniers recèlent en outre beaucoup moins de nitrites (soupçonnés de favoriser le cancer de l’estomac) : - 87%.

Selon une étude menée par des chercheurs français (Inra, Inserm, Université Paris 13, Cnam), manger bio régulièrement réduirait même le risque de cancer d'au moins 25%. Cependant, ces résultats doivent être confirmés par davantage de recherches conduites sur d'autres cas d'études, et dans d'autres contextes.

Davantage de nutriments protecteurs

Les fruits et légumes bios garantissent de meilleurs apports nutritionnels. Comme ils doivent se défendre en grande partie par eux-mêmes contre les champignons pathogènes et les insectes ravageurs, ils synthétisent plus d’antioxydants, notamment de polyphénols, une bonne arme contre le vieillissement cellulaire. Les chercheurs de Newcastle suggèrent que consommer 3 portions de fruits et légumes bios permet d’ingurgiter autant d’antioxydants qu’avec 5 portions de fruits et légumes non bios.

Leur taux de vitamines C et de caroténoïdes est également supérieur de 6% et 16% respectivement. Des travaux publiés dans l’American Journal of Clinical Nutrition ont par ailleurs prouvé que les laitages bio sont plus riches en oméga 3, des acides gras bons pour le cœur.

Et "la viande bio renferme généralement des lipides de meilleure qualité et moins de substances toxiques, car les animaux sont moins stressés que ceux des élevages hyper-intensifs", constate Paul Bonhoure, chercheur en chimie alimentaire à l’Institut LaSalle Beauvais et coauteur de Produits alimentaires, faites le bon choix (éd. Larousse).

Quels aliments choisir en priorité ?

Au rayon bio, près de 90% des consommateurs achètent surtout des fruits et des légumes. Les produits laitiers estampillés bios arrivent en deuxième position suivis des œufs, de l’huile, des produits d’épicerie (pâtes, riz, céréales) puis de la viande. Certes, consommer 100% bio est difficile. Mais le bio s’impose pour les aliments les plus à risques, à commencer par les céréales complètes (farines, pain, pâtes…) car les pesticides se concentrent surtout dans l’enveloppe des grains.

Mieux vaut aussi privilégier le bio pour les fruits et légumes que les agriculteurs conventionnels arrosent le plus abondamment de pesticides : salade verte, tomate, pomme, raisin, céleri, épinard, poivron et pêche selon l’association Environmental Working Group. Idem pour les herbes aromatiques et de l’huile d’olive car les fruits sont pressés entiers. En revanche, vous pouvez faire l’impasse sur le bio pour les huiles de noix ou de noisette, dans la mesure où la coque est retirée avant le pressage des germes.

Et attention : qui dit bio ne dit pas forcément diététique. Les galettes de riz soufflé, dont raffolent les adeptes du bio, font grimper la glycémie en flèche. De même, les biscuits, les pâtes à tartiner, les chips et nombre de plats cuisiner labellisés AB doivent être consommés avec parcimonie. Ils sont certes élaborés à partir d’ingrédients bio (à 95% au minimum), mais ils s’avèrent souvent trop sucrés et trop gras. D’où des risques de diabète aussi élevés qu’avec leurs équivalents classiques.