Ménopause : pourquoi le traitement hormonal a du bon

Ménopause : les avantages du traitement hormonal
Depuis 15 ans, des doutes planent sur le traitement hormonal de la ménopause (THM) suite à la sortie d’études américaines très critiques. Les 2/3 des femmes ont du coup renoncé à y recourir. Dommage car la balance bénéfices / risques du THM semble pencher du bon côté.

"Les prescriptions de THM ont baissé de 80% depuis 2002, constate le Dr Florence Trémollières, responsable du Centre de ménopause du CHU de Toulouse. Une femme sur dix seulement est traitée aujourd’hui, contre une sur deux auparavant."

Lorsque ce traitement est arrivé au début des années 1990, l’engouement a été important. Finis les bouffées de chaleur, la sécheresse vaginale et les risques accrus d’ostéoporose.

Ménopause et THM : les dernières études rassurantes

La publication d’études américaines très médiatisées, incriminant le THM dans l’augmentation du nombre d’infarctus et de cancer du sein, a jeté un froid. Mais "leurs résultats sont sujets à caution, estime le Dr Patrice Lopes, président du Gemvi (Groupe d’étude sur la ménopause et le vieillissement hormonal), car elles ont été réalisées sur des femmes qui ont débuté trop tard le traitement. En outre, le THM prescrit au Etats-Unis n’est pas le même que celui donné en France (progestérone naturelle par voie orale et œstrogènes par voie cutanée." Les dernières études sur le THM "à la française" sont rassurantes.

"Le cancer du sein est notamment corrélé à la durée de l’imprégnation hormonale. Il dépend de l’âge des premières règles, de la ménopause et de la durée du traitement, explique le Pr Geneviève Plu-Bureau, de l’unité d’endocrinologie gynécologique de l’hôpital Cochin. Une étude récente menée sur plus de 80 000 enseignantes ménopausées montre ainsi qu’un THM de 5 ans n’élève pas le risque. Au bout de 8 ans, il y a une augmentation du risque, mais elle est faible."

Un traitement hormonal pour : un capital osseux maintenu

"Depuis la désaffection envers le THM, je vois tous les jours des femmes de 60 ans avec des fractures, jamais auparavant, affirme le Pr Trémollières. La moitié des femmes a déjà une fragilité osseuse an arrivant à la ménopause. Sans THM, la déminéralisation du squelette s’accélère rapidement car les œstrogènes jouent un rôle important dans le maintien du capital osseux."

Une étude française a prouvé en 2010 que les femmes traitées en début de ménopause ont un risque de fracture réduit de moitié.

Un traitement hormonal pour : un cœur mieux protégé

L’étude Elite publiée en mars 2016 indique clairement que le THM diminue le risque cardiovasculaire, à condition de démarrer le traitement dès le début de la ménopause. "Le THM freine notamment l’athérosclérose, donc baisse la menace d’infarctus, alors que celle-ci grimpe théoriquement au fil des années", remarque le Pr Trémollières.

Un traitement hormonal comme bouclier pour le cerveau

"La maladie d’Alzheimer touche de façon égale les hommes et les femmes jusqu’à 75 ans, signale le Pr Florence Pasquier du service neurologie du CHU de Lille. Mais après, les femmes sont davantage affectées en raison de leur carence hormonale depuis le début de leur ménopause."

Une étude finlandaise de mars 2017 a montré que les femmes traitées avaient un risque de démence moindre que les femmes non traitées : - 38% de démence vasculaires et - 17% de maladie d’Alzheimer.

Un traitement hormonal pour : un meilleur sommeil

Une carence en œstrogène érode la qualité du sommeil. Le THM l’améliore donc forcément. "En supprimant les suées nocturnes, il évite les réveils par inconfort durant la nuit et il augmente aussi la durée du sommeil lent profond, le plus récupérateur", souligne le Dr Gabriel André, gynécologue-obstétricien à Strasbourg. De plus, il réduit les ronflements et les pauses respiratoires dues à l’apnée du sommeil.

Bien que le THM semble apporter beaucoup de bénéfices, la décision du traitement doit se faire au cas par cas avec son médecin, selon les symptômes, les antécédents médicaux et familiaux de chacune. En l’absence de contre-indications, il doit être mis en place rapidement, dans les 5 ans après l’arrêt des règles selon le Gemvi.

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