Est-il possible de retarder l'arrivée de la ménopause ?

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Les ovaires cessent de fonctionner lorsque leur stock d’ovocytes - constitué à la naissance - est épuisé. Rien ne permet alors de les renouveler, mais on peut éviter qu’il ne décline trop vite grâce à un mode de vie particulier. Démonstration.

L’âge de la ménopause est déterminé en partie par l’hérédité. S’il est de 51 ans en moyenne, certaines femmes sont ménopausées précocement – aux alentours de 40 ans -, d’autres tardivement, au-delà de 55 ans. Lorsque la ménopause commence à se manifester, il est trop tard pour agir : il n’est plus possible de la repousser.

En revanche, on peut déjouer son horloge biologique en modifiant ses habitudes de vie en amont, au moins 10 ans avant l’âge présumé de survenue de la ménopause. Une étude britannique vient de montrer que l’alimentation joue notamment un rôle important. D’autres facteurs interviennent aussi, comme une maigreur ou un surpoids excessif.

"Lorsque toutes les conditions favorables sont réunies, on peut reculer de sept ans l’arrivée de la ménopause", soutient le Dr Frédéric Saldmann, cardiologue nutritionniste, auteur de plusieurs best-sellers dont Prenez votre santé en main et Votre santé sans risque (éd. Albin Michel). 

Le rôle non négligeable de l'alimentation

Des chercheurs anglais de l’université de Leeds ont montré que les grandes consommatrices de pâtes blanches et de riz blanc étaient ménopausées plus tôt que les autres femmes. Selon leurs résultats, publiés fin avril 2018 dans le Journal of Epidemiology and Community Health, celles qui avalent presque tous les jours des glucides raffinés voient en effet la survenue de leur ménopause avancée d’un an et demi. Les adeptes du snaking salé (biscuits apéritifs notamment) ne sont pas logées à meilleure enseigne. L’échéance est anticipée de presque deux ans.

A l’inverse, manger régulièrement du poisson gras (sardine, hareng, maquereau…) préserve la fertilité trois ans de plus, c’est-à-dire jusqu’à 54 ans en moyenne. "Ce bénéfice serait dû à la richesse de ces poissons en oméga-3, des acides gras polyinsaturés qui protègent les ovaires du vieillissement", observe le Pr Janet Cade, coauteur de cette étude.

Des apports élevés en vitamine B6 et en zinc semblent aussi différer la ménopause de plusieurs mois. Pour se gorger de vitamine B6, il faut mettre du thon, du saumon, de la dinde, du poulet et du foie d’agneau au menu. Et pour faire le plein de zinc, les huîtres, les germes de blé, le foie de veau et le crabe sont particulièrement indiqués.

Le tabac, un accélérateur de ménopause

Fumer accélère la ménopause. En provoquant la constriction des vaisseaux sanguins, l’exposition au tabac réduit en effet l’oxygénation des ovaires.

Du coup, ils fatiguent précocement et cessent leur activité plus tôt qu’ils ne le devraient. Une étude américaine du Roswell Park Cancer Institute a prouvé en 2015 que les grosses fumeuses - plus de 25 cigarettes par jour - sont ménopausées en moyenne 18 mois avant les non-fumeuses. Le tabagisme passif n’est pas anodin non plus : il avance de 13 mois environ la disparition définitive des règles, selon une étude publiée dans la revue Tobacco Control.

Contrôler son cholestérol et sa tension pour retarder l'échéance

"Les ovaires sont irrigués par des vaisseaux fins comme des cheveux qui sont extrêmement fragiles, explique le Dr Saldmann. Un excès de mauvais cholestérol (LDL) finit par les obstruer, ce qui nuit au bon fonctionnement des ovaires. Le stock d’ovocytes diminue alors plus rapidement". En réduisant légèrement son taux de cholestérol (de 2,2 g/l à 2 g/l par exemple), on peut retarder de 2 à 4 ans l’âge d’apparition de la ménopause.

De même, la tension artérielle doit rester dans une fourchette basse (pas plus de 14/9) pour ne pas user prématurément les ovaires car un afflux de sang trop massif endommage les vaisseaux qui les alimentent.

Préserver la jeunesse de ses ovaires facilite une grossesse plus tardive (après 40 ans). Mais ce n’est pas le seul intérêt, loin de là. À la ménopause, le corps accélère son vieillissement. Les rides se forment en plus grand nombre, les muqueuses se dessèchent, les os se fragilisent, le sommeil se morcèle et – surtout – le risque d’affections cardiovasculaires grimpe en flèche.

"En l’absence d’un traitement hormonal de la ménopause, il décuple en raison de la carence en hormones féminines (œstrogènes)", constate la Pre Claire Mounier-Véhier, cardiologue. En décalant sa ménopause, on gagne alors plusieurs années de vie supplémentaires en bonne santé.

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