Selon un sondage de l'Institut français d'opinion publique (Ifop), publié le 23 septembre 2022, 27% des hommes français ne changent pas de slip/caleçon tous les jours. Et pourtant, la pratique n'est pas sans risque. Comme l'explique le Dr Mourad, un urologue interrogé par Vice"garder son slip trop longtemps expose au risque de développement de champignons dans les plis de l'aine voire autour de l'anus avec la macération."

Quid des Françaises ? "Plus exposées aux risques d’infection (ex : mycoses, maladies gynécologiques…) que des vêtements sales en contact direct avec leur peau peuvent provoquer, [elles] sont beaucoup plus nombreuses que les hommes à respecter cette règle élémentaire d’hygiène", nous apprend l'Ifop. Elles sont en effet 93% à changer de culotte tous les jours. Pour les 7% restantes, la gynécologue Odile Bagot préfère les prévenir : "une culotte sale, c’est un véritable bouillon de culture !"

Culotte sale : mauvaises odeurs et risques d’infections

Même si l’on est moins sensible à sa propre odeur corporelle - les effluves qui peuvent émaner d'une culotte sale peuvent réellement nous indisposer. "Après un passage aux toilettes, il reste toujours quelques gouttes d’urine qui peuvent donner une mauvaise odeur au tissu", indique le Dr Bagot. Aussi, la transpiration accumulée sur les tissus synthétiques peut sentir très mauvais. Bref, la macération dans la culotte, ce n’est pas très agréable et c'est aussi dangereux.

En effet, une culotte portée plusieurs jours peut devenir un terrain favorable aux infections - elles aussi parfois malodorantes. Tout comme l’est le vagin, le fond de culotte est un environnement chaud et humide. Ce qui encourage la prolifération de germes divers et variés. La plupart des gynécologues conseillent d'ailleurs de porter une culotte en coton, matière plus absorbante et respirante.

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"Il peut notamment rester des germes intestinaux provenant de l’anus comme l’Escherichia coli ou le colibacille, responsables dans 90% des cas des cystites", prévient le Dr Odile Bagot. Ce que confirment les deux gynécologues Jill M. Rabin et Shieva Ghofrany. Interrogées par le HuffPost en 2013, elles affirment que, lorsqu’une personne porteuse de string bouge, le tissu bouge aussi, ce qui peut déplacer la bactérie, notamment l’E.Coli, de l’anus vers le vagin ou l'urètre. 

Et ce n’est pas tout. Ne pas changer de culotte tous les jours, c’est s’exposer à tout un tas d’autres bactéries ou champignons tels que le Candida albicans, le Streptocoque B. ou le Gardnerella vaginalis. Un lit pour la vulvovaginite (une inflammation de la vulve et du vagin), elle-même responsable d’irritations, comme nous le précise Odile Bagot.

Les pertes blanches, synonymes d'un manque d'hygiène ? 

Si l'idée nous vient de ruser en couvrant notre fond de culotte avec un protège-slip pour gagner une journée de plus, soyons claires : ce serait comme mettre un pansement sur une jambe de bois. En bloquant la transpiration et en empêchant une aération correcte, ils participent aussi au développement d'infections gynécologiques et d'irritations vaginales.

A contrario, certaines d'entre nous peuvent aussi être tentées de changer leur culotte dès l’apparition de la moindre trace blanche dans la journée. Odile Bagot le rappelle : "ce n’est pas de la saleté". Communément appelées pertes blanches, les leucorrhées servent justement à lubrifier le vagin et à le protéger des infections en évacuant les germes et les cellules mortes. C’est même la preuve que le vagin - qui on le rappelle est autonettoyant - est propre.

Enfin, s'il peut arriver à tout le monde d'être à court de dessous propres, il y a toujours un système D : si notre machine à laver est en panne, on lave sa culotte directement à la main ; si on est en voyage et que notre vol dure plus de 20 heures, on prévoit une culotte de rechange ; si toutes nos culottes sont dans le bac à linge et que l'on est à court de lessive, on met un bas de maillot de bain ou on emprunte un dessous (propre) à son ou sa partenaire.