C’est le mal de dos le plus classique et répandu qui soit. Parfois qualifié de dorsalgo par les ostéopathes ou les médecins, ce mot-valise permet en réalité de vulgariser le terme dorsalgie, pour les patients.
Si le lumbago concernant les lombaires, on comprend plus facilement que le dorsalgo se réfère à des douleurs au niveau des vertèbres dorsales, situées entre les cervicales (haut du dos) et la taille (bas du dos).
Grossièrement, on souffre d’un dorsalgo lorsqu’on a mal dans le milieu du dos ou au niveau des omoplates.
Considéré comme le "mal du siècle", les maux de dos toucheraient neuf Français.e.s sur dix, d’après un sondage Opinionway de 2017.
Quelles sont les causes du dorsalgo ?
Contrairement au lumbago, qui est le plus souvent un blocage du bas du dos vif et soudain, le dorsalgo a la particularité d’être un mal qui dure, mais qui n’engage entièrement pas la réduction de la mobilité. "En général c’est une douleur chronique. Quand elle se réveille, c’est là que ça fait mal", détaille Arthur Touboul, ostéopathe. Ces douleurs dorsales peuvent aussi survenir à la suite d’une chute ou d’une fracture.
Selon Karen Ben Soussan, masseuse-kinésithérapeute à Paris, l’une des causes principales de la dorsalgie est la sédentarité. “Lorsqu’on ne bouge pas assez, les muscles du dos ne sont pas assez forts pour supporter notre poids. Alors, ça tire”.
Un phénomène qui aurait augmenté avec la généralisation du télétravail. “Les personnes actives ont tendance à travailler sur leur lit ou canapé, dans des positions qui ne sont pas ergonomiques. Leur dos compense”, détaille la kinésithérapeute.
Avec l’âge, les causes d’une dorsalgie évoluent. Lorsque le disque intervertébral se met à dysfonctionner, on s'expose à une hernie discale. Le mal de dos des personnes âgées peut aussi être causé par des rhumatismes inflammatoires comme l’arthrose ou l'arthrite.
Les sportifs peuvent aussi souffrir de dorsalgie lorsqu’ils ne s’étirent pas suffisamment, tout comme les femmes enceintes ou ménopausées et les personnes en obésité viscérale.
Quand le mal de dos est psychologique
Mécaniques, dégénératives, traumatiques ou physiologiques : les douleurs dorsales peuvent aussi résulter de maux d’ordre psychique. “Lorsqu’on est stressé, nos muscles se contractent d’une façon anormale, et on prend de mauvaises postures”, affirme Arthur Touboul.
Une assertion que vient corroborer Anne-Clotilde Ziégler, psychothérapeute. “Le stress met en état d'hypervigilance ou d’hyperactivité notre corps afin de s’adapter aux conditions difficiles", explique-t-elle. Sans nécessairement s’en apercevoir, on sert les dents, les fesses, et les genoux. Et ça finit par tirer sur le dos.
Formée à la fasciathérapie, elle soutient la thèse d’un rôle dominant des fascias dans les maux de dos. “Cette membrane de tissu conjonctif enveloppe toute notre anatomie et solidarise tout le corps humain. Lorsque le stress est trop fort ou chronique, alors les fascias se contractent, et c’est douloureux”.
Comment soigner une dorsalgie ?
Pour soigner un mal de dos, pas de remède miracle. “En ostéopathie, on essaye de déterminer les endroits qui sont bloqués pour les réactiver. Après un massage, les patient.e.s peuvent déjà se sentir mieux”, explique Arthur Touboul.
En prévention, un seul maître-mot : s’activer. “Un dos en bonne santé est un dos qui bouge”, martèle l'ostéopathe. Pour Karen Ben Soussan, pas question d’y voir là une injonction au sport de haut niveau. “Marcher un peu toutes les heures, c’est déjà bien. Sinon je recommande à mes patients de faire de la natation, plutôt que de la course à pied qui pourrait aggraver".
Pour ne pas rendre sa journée de travail délétère, Arthur Touboul recommande aux actif.ve.s de placer leur écran à hauteur des yeux, pour éviter de tirer sur les cervicales. “S’il y a deux écrans, il est préférable de les placer à gauche et à droite du regard, pour que le mouvement de rotation soit symétrique”.