Inflammations, fringales, déprime : apprenez à dompter votre pic de glucose pour vous en débarrasser

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Si le sucre est érigé comme l'ennemi principal d'une alimentation saine, Jessie Inchauspé, biochimiste et détentrice du compte Instagram @glucosegoddess prêche plutôt les bienfaits de dompter ses effets. Pour elle, la glycémie est un indicateur santé que nul ne devrait négliger. Explications ?

90% des gens, non-diabétiques, enregistrent des pics de glucose tous les jours, annonce Jessy Inchauspé dans son ouvrage Glucose Révolution (Ed. Robert Laffont).

Selon ses recherches poussées, ces pics, réservés dans l'imaginaire commun aux personnes diabétiques seraient l'origine de troubles physiques et psychologiques (prise de poids, acné, dépression, fatigue...) chez la plupart d'entre nous.

Et si le sucre a été érigé en ennemi numéro un depuis des années, la scientifique nous invite à embrasser une nouvelle lecture qui va bien au-delà de la diabolisation du sucre raffiné.

Elle nous incite à reconnaître et à maitriser les effets du sucre avec un grand S pour moins les subir, car son message est clair : il ne doit plus être l'ennemi de notre bonne santé, mais un allié dont les effets sont à dompter pour ne pas qu'ils en deviennent des méfaits.

Formée en mathématiques et en génétique à San Francisco, elle anime aujourd’hui le compte Instagram, @glucosegoddess0 avec une approche scientifique. Biochimiste de profession, ce n’est pas moins de 300 études qu’elle a feuilleté avant d’écrire ses premières lignes. Rencontre.

Marie Claire : L’indice glycémique est souvent vu comme du champ lexical du diabète. Pourtant, selon vous, il faudrait que tout le monde soit au fait du glucose et de ses effets sur son organisme. Pourquoi ?

Jessie Inchauspé : Déjà, parce que dans les ouvrages d’il y a 20 ans déjà, on ne parlait que d’indice glycémique justement. Ma recherche est une révolution parce que les études sur lesquelles je me base sont toutes récentes, elles ont moins de 5 ans.

Il y a quatre ans, on a découvert que 90% des gens, non diabétiques, enregistraient des pics de glucose tous les jours sans le savoir. Pourtant, jusqu’alors, on pensait qu’uniquement les personnes atteintes de diabète devaient s'en soucier.

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On sait que pour que les études parviennent au grand public, cela prend au minimum 10 ans. Disons que j’ai accéléré le processus, parce que c’est d’ordre de santé publique et que tout le monde doit se sentir concerné.

Qu'est-ce que ce pic de glucose que vous évoquez ?

À travers les graphiques que je partage, on peut observer l’effet d’un repas sur le taux de glucose. Il ne faut pas qu’il augmente par plus de 30mg/dl, qu’il soit trop haut, en somme. S'il l'est, c'est alors ce que l'on appelle un pic glycémique.

Plus le pic est élevé, plus cela va créer des inflammations, une prise de poids, des fringales... Il faut aplatir les courbes pour se sentir mieux physiquement et mentalement.

D'ailleurs, c’est après un grave accident que j’ai moi-même pris conscience de ce phénomène. En voulant me reconnecter à mon corps, marqué par les interventions, je suis partie en quête de réponses, pour me retrouver et me sentir mieux dans mon corps. Je suis allée jusqu'à San Francisco, où j'ai expérimenté pour la première fois un capteur de glycémie. Ça a été un déclic. En ordonnant ma façon de m'alimenter en tenant compte de ce pic, mon corps et mon esprit ont observé des changements positifs. De ma santé mentale à mes fringales, tout allait mieux. 

Parce qu'en fonction du terrain de chacun, ces pics peuvent déclencher le syndrome des ovaires polykystiques, une acné, une dépression...

Avant d'apprendre à le dompter, il faut déjà faire une différence entre glucose et glucide. Comment s'y retrouver ?

Les féculents et sucres mis ensemble, c’est ce qu’on appelle les glucides. Car lorsqu’on les mange, cela se transforme en glucose dans le corps.

Le glucose, c’est une molécule que chaque cellule de notre corps utilise pour produire de l’énergie. C’est comme l’essence dans une voiture. On a l’habitude d'appeler le glucose “sucre dans le sang”, mais en vérité, ce sont deux choses différentes. Les féculents sont composés à 100% de glucose. Les sucres, de leur côté, sont composés à 50% de glucose et 50% de fructose. Ce dernier on n’en a pas besoin, il n’a que des effets néfastes sur l’organisme.

Pour éviter le pic de glucose, faut-il supprimer les sucres de notre alimentation ?

Il n’est pas question d’arrêter de manger du sucre ou des pâtes. Il existe effectivement des méthodes qui permettent d'aplanir les pics sans se priver.

Par exemple, dans le cadre d’un régime cétogène (sans sucres ni féculents), le corps tourne encore au glucose, car il peut le créer de l’intérieur. L’enjeu derrière la glucose révolution, c’est de lisser les courbes de glucose et donc d'en éviter les pics, pour ne pas avoir un pic de fructose ensuite. Parce qu’on ne trouvera jamais de fructose tout seul, il sera toujours accompagné de glucose. Que ce soit dans les bonbons, les fruits, les sodas ou les gâteaux. Tout ce qui est sucré, en somme. 

Disons que si on veut vraiment manger quelque chose de sucré, il vaut mieux privilégier les fruits entiers, car ils contiennent des fibres. Et elles ont un effet protecteur quant à l'absorption de fructose et de glucose dans le sang.

S'il ne convient pas de supprimer le sucre de son alimentation, comment dompter ces pics ?

Ce sont de nouvelles habitudes à mettre en place. Par exemple, on peut prendre du vinaigre avant de manger son dessert. Quand on boit un verre d’eau mélangé à une cuillère à soupe de vinaigre avec une paille (pour protéger l'émail de dents), l’acide acétique contenu va réduire la vitesse à laquelle notre digestion transforme les féculents en glucose. Il ira aussi dans nos muscles, et leur commandera d'absorber plus de glucose que d'habitude, pour qu’il ne reste pas dans le sang.

Par contre, il vaut mieux éviter le balsamique, qui est trop sucré, mais tous autres les vinaigres fonctionnent. Et si on a du mal à en boire, ça marche aussi en vinaigrette dans une salade !

Et dans l'assiette, c'est une nouvelle organisation à adopter. L’idée est de toujours commencer le repas par les légumes de toute sorte et de toute cuisson (cela peut être une entrée), pour que les fibres arrivent en premier dans l’estomac et l’intestin. On finit le légume, et on passe aux protéines, puis aux féculents et au sucre.

Les études montrent qu’en respectant cet ordre, on réduit les pics de glucose par 75%. Sans changer ce qu’on mange. Cela ne demande pas beaucoup d’effort, et on se sent mieux. En plus, l’effet est assez immédiat.

Faut-il adopter ces habitudes à tous les repas ?

Le petit-déjeuner est un repas est un peu à part. Je conseille de toujours manger salé le matin.

À calories égales, les petits-déjeuners sucrés vont créer un gros pic de glucose et de fructose, qui entraîneront cette montagne russe. Je ne respecte pas vraiment cet ordre le matin. Pour ma part, je mange une tartine d’avocat avec un œuf et de la fêta. 

Comment cette réorganisation de l'alimentation influe-t-elle sur les pics de glucose ?

Déjà cela va réduire les inflammations. Mais aussi et surtout le vieillissement, on règle les problèmes hormonaux, les problèmes liés à l’insuline. Plus simplement : on rend de l’harmonie à son corps.

Si l’objectif principal n’est vraiment pas la perte de poids, il s’agit effectivement d’un des bénéfices. Mais je le répète, ce n’est pas un régime, mais une manière d’apprendre aux gens des principes fondamentaux sur la façon dont marche leur métabolisme.

D’après les retours que j’ai pu avoir, il s’agit d’une vraie révolution dans le quotidien des gens. Tout d’un coup, on travaille de concert avec son corps, et ça permet aux personnes de passer outre cette phase de lutte contre soi-même. Ici, on devient le meilleur ami de son corps.

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