Dans son ouvrage Glucose Revolution (Ed. Robert Laffont), la biochimiste Jessie Inchauspé argue que 90% des personnes, non-diabétiques, enregistrent des pics de glucose tous les jours.

Depuis quelque temps, on voit ainsi pulluler sur les réseaux sociaux des influencer.uses qui arborent fièrement un capteur de glucose, pour dompter leur pic de glycémie.

Car, si cette surveillance a longtemps été l'affaire des personnes diabétiques elle est désormais monnaie courante et érigée comme un réflexe bien être à adopter pour soulager certains maux. 

Comme nous l'expliquait Jessie Inchauspé dans une interview en juillet 2022, les études ont montré que "plus le pic est élevé, plus cela va créer des inflammations, une prise de poids, des fringales... Ainsi, il faut aplatir les courbes pour se sentir mieux physiquement et mentalement". 

Mais alors, concrètement comment éviter ce fameux pic de glucose ? Alexandra Murcier, diététicienne-nutritionniste fait le point pour nous. 

Le pic de glucose, kézako ? 

Avant de connaître les clés pour ne pas faire grimper ce dernier, il convient de comprendre ce qu'est une montée glycémique. 

"La glycémie, c'est le taux de sucre dans le sang. Par exemple, à chaque prise alimentaire, il augmente et à chaque activité physique, il baisse", rappelle Alexandra Murcier.

Quand on cultive une alimentation équilibrée et une hygiène de vie saine, la glycémie se régule naturellement. Nul besoin donc, dans la plupart des cas, de surveiller de près ces pics. "L'insuline est l'hormone qui fait baisser ce taux de sucre. Elle est produite par le pancréas, après le repas, chez les personnes qui ne souffrent pas de diabète", souligne la spécialiste.

En effet, l'organe peut être "épuisé" génétiquement ou par une consommation excessive de sucre.

"Les hyperglycémies répétées et prolongées entraînent à long terme une altération des nerfs et des vaisseaux sanguins présents dans tout le corps. Ce sont les complications du diabète qui peuvent se traduire par une cécité, des atteintes des pieds pouvant conduire à des amputations, des infarctus et des accidents vasculaires cérébraux, des troubles de l’érection ou une insuffisance rénale", précise la Fédération des diabétiques. D'où l'importance, pour ces malades, de contrôler ces fluctuations. 

Réduire les inflammations ou booster ses performances : les bienfaits d'un pic de glycémie dompté  

Mais cette surveillance peut bénéficier au plus grand nombre. Selon Jessie Inchauspé, apprendre à reconnaître ces montées et à les apprivoiser pourrait soulager notre santé.

"Dans le cadre d'une perte de poids c'est intéressant. L'insuline favorise le stockage des graisses. Donc quand il y a des variations, cela facilite le stockage, les fringales et donc l'effet yoyo. Et puis moins de variations induit aussi moins d'épisodes d'hypoglycémie et donc moins de fatigue, d'étourdissement ou de problèmes de concentration", accorde Alexandra Murcier. 

De même, ces pics sont à l'origine d'inflammations et fatiguent notre corps. S'en débarrasser aidera donc les pathologies telle l'endométriose pour lesquelles les spécialistes recommandent souvent d'adopter un régime anti-inflammatoire. Le vieillissement cellulaire s'en trouvera également moins précipité. Et dans les cas de syndrome des ovaires polykystiques (SOPK), c'est aussi un paramètre a également prendre en compte, puisque le dérèglement hormonal cause souvent des problèmes de régulation d'insuline. "C'est intéressant également pour les sportifs, parce que leur énergie sera plus constante", ajoute, de son côté, Alexandra Murcier. 

"Plus simplement : on rend de l’harmonie à son corps", résumait Jessie Inchauspé en juillet 2022. 

Glycémie contrôlée : oubliez les produits transformés et misez sur les fibres

Si la biochismiste révèle dans son ouvrage quelques astuces surprenantes pour contrer ce pic, comme boire un verre d'eau vinaigrée avant le repas ou manger ses aliments dans un ordre précis, pour notre experte de la nutrition, il ne s'agit pas d'un nouveau régime à adopter, mais bien d'habitudes de vie à mettre en place

"Cela paraît évident, mais il faut éviter les produits sucrés à index glycémique haut. Ensuite, on favorise une alimentation riche en fibres, pour réduire la réponse glycémique", recommande-t-elle.

De même, Alexandra Murcier explique que les produits complets sont nos alliés, mais qu'il faut également veiller à la cuisson de ces derniers, quand ils appartiennent à la famille des féculents. "Préférez une cuisson al dente pour que l'indice glycémique soit moins haut que si l'aliment avait été cuit plus longtemps", précise-t-elle.

Enfin, il convient également de limiter la présence des produits transformés dans son alimentation. "Il faut garder en tête que plus la transformation est importante, plus l'indice grimpe".

Dans tous les cas, ce sont des changements qui contribuent surtout à la mise en place d'un équilibre alimentaire."Ce sont des réflexes à prendre et pas des contraintes à s'infliger. Ces derniers auront des effets bénéfiques pour notre santé : ils réduiront le risque de développer un diabète de type 2 ou préviendront le vieillissement prématuré des cellules", termine la diététicienne-nutritionniste.