Conduire en journée avec le pare-soleil abaissé même par temps nuageux ou plisser systématiquement les yeux en sortant du cinéma sont des signes qui ne trompent pas.

Nous sommes certes presque tous sensibles à la lumière, mais si vos yeux ne supportent pas les brusques changements de luminosité et les surfaces réfléchissantes (eau, neige, sable clair,…), le quotidien s’avère parfois difficile.

Les spécialistes parlent alors de photophobie. Et avec la multiplication des éclairages artificiels, des écrans rétro-éclairés et des LED – 1000 fois plus lumineuses que les ampoules à incandescence -, les rétines hypersensibles saturent rapidement.

Mieux vaut donc les protéger de la surexposition à la lumière et consulter un ophtalmologiste pour éliminer une éventuelle maladie sous-jacente.

Hypersensibilité à la lumière : halte aux idées reçues

"Beaucoup de croyances erronées persistent sur la sensibilité à la lumière, remarque Anne-Catherine Scherlen, responsable R&D gestion de la lumière chez Essilor. Contrairement à ce que l’on a longtemps pensé, la couleur des yeux n’est pas un bon indicateur par exemple".

En effet, les yeux clairs ne sont pas davantage sensibles à la lumière que les yeux marrons ou noirs. De même, les porteurs de lunettes ne sont pas plus concernés que les autres.

En revanche, les femmes semblent plus photosensibles que les hommes, en raison peut-être des fluctuations hormonales qui rythment leur vie.

Nombre de femmes se disent notamment gênées à l’approche des règles et au cours de la pré-ménopause. Une intolérance à la lumière se développe aussi parfois lors de la grossesse.

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Les causes diverses à la photophobie

"Chaque œil est unique et possède des défenses naturelles plus ou moins importantes pour se protéger contre la lumière", explique Anne-Catherine Scherlen.

Et au fil de la journée, l’œil peut aussi fatiguer à force de devoir gérer des flux lumineux différents, d’où une sensibilité accrue le soir. Le travail sur ordinateur, qui impose des efforts d’accommodation permanents, et l’exposition à des spots de forte intensité – comme dans les galeries marchandes – sont aussi des facteurs susceptibles d’aiguiser la sensibilité à la lumière.

"Certaines pathologies, comme la DMLA, le glaucome ou le syndrome de l’œil sec, peuvent également induire une hypersensibilité à la lumière, précise Anne-Catherine Scherlen. C’est pourquoi il faut absolument en parler à son médecin généraliste et à son ophtalmologiste pour mettre en place un traitement adapté si besoin".

La prise de certains médicaments – somnifères, anxiolytiques, anti-inflammatoires non stéroïdiens…- peut en outre générer une hypersensibilité à la lumière.

Quelles solutions pour y remédier ?

"À l’intérieur, baisser les stores ou fermer totalement les volets n’est pas le meilleur antidote car la lumière naturelle est plus équilibrée que la lumière artificielle", estime Anne-Catherine Scherlen.

Il est donc préférable de réduire son intensité plutôt que de s’en priver totalement. Si la luminosité vous incommode vraiment, le port de verres solaires permet de ne pas solliciter la rétine à outrance.

À l’extérieur, privilégiez les verres polarisés afin de limiter les reflets parasites et la réverbération, sources d’éblouissement. Les enfants en bas âge en ont particulièrement besoin, dans la mesure où leur cristallin et leur rétine sont encore immatures. Et pour les adultes vraiment hypersensibles à la lumière, les verres photochromiques (verres Transitions), qui se teintent plus ou moins en fonction de la luminosité ambiante, sont une bonne option – hiver comme été – pour ne pas multiplier les paires de lunettes.

Pour évaluer votre degré de sensibilité à la lumière, un test est disponible en ligne sur le site essilor.fr.