L'acné est une maladie auto-inflammatoire qui touche les adolescent.es, mais aussi une grande partie des adultes.
Elle est liée au dysfonctionnement de la peau sur laquelle apparaissent des bactéries. Le visage, le cou, le dos et parfois le buste et les bras sont atteints. Les glandes sébacées sécrétées au niveau du poil ne fonctionnent pas correctement lorsque le canal par lequel elles s'écoulent est bouché. Alors, les bactéries s'y introduisent, provoquant une accumulation de sébum et l'apparition de points noirs et de boutons rouges.
Un phénomène qui occasionne une grande gêne chez les personnes touchées.
Quelles sont les causes de l'acné ?
Différents facteurs viennent amplifier ce dysfonctionnement. Il s'agit notamment de la nature de la peau et de l'activité hormonale. Chez l'adulte, l'acné se localise essentiellement dans le bas du visage, au niveau du menton et des maxillaires.
"À tout âge, les origines de l'acné sont multifactorielles et c'est cela qui la rend compliquée. Le port du masque lors du pic de la pandémie n'a rien arrangé. Pour la soigner, il faut la comprendre en menant son propre interrogatoire policier complet afin de retracer son mode de vie et d'éradiquer les facteurs aggravant ou retardant la guérison", explique le Dr Gautier Doat, médecin généraliste et directeur médical Eau Thermale Avène.
Stress, pollution atmosphérique et/ou individuelle - comme le tabac -, cosmétique trop riche ou occlusive, ou comédogène, alimentation à index glycémique élevé et même médicaments sont autant d'éléments qui peuvent influencer sa suraggravation et doper la production de sébum.
On distingue également l'acné qui perdure depuis l'adolescence et celle qui apparaît soudainement. Si les deux se traitent de la même manière, cette poussée inhabituelle vient souvent d'une cause organique liée à une dérégulation hormonale : grossesse, contraception ou encore syndrome des ovaires polykystiques (SOPK).
Autre phase clé, la périménopause, sorte de deuxième puberté en sens inverse où le ballet des hormones s'emballe. Les problèmes de peau peuvent réapparaître jusqu'à cinq ans après la ménopause avérée et qu'un nouvel équilibre de l'organisme s'installe enfin. Pendant cette période, le foie - orgasme central de recyclage des hormones - surchargé et la baisse hormonale influent sur le pH de la peau, comme sur l'intestin, la digestion, les cheveux et la zone intime.
Quelle routine beauté anti-acné adopter ?
Même si une bonne routine cosmétique ne suffit pas, elle est indispensable. Il faut revenir à de la simplicité, du bon sens et de l'essentiel. Il s'agit de choisir exclusivement des formules testées sur ce type de peau, non irritantes, respectueuses du microbiome et qui n'occultent pas les pores. On utilise peu de produits, on y reste fidèle s'ils nous conviennent et on évite surtout les huiles trop grasses et le layering, qui ne peuvent satisfaire que des peaux ultra-sèches.
Matin et soir, on opte pour un gel nettoyant spécifique peau acnéique qui respecte la barrière cutanée. Attention à ne pas trop décaper la peau et à ne pas succomber à la folie des peelings, cela ne ferait qu'exciter par effet rebond la surproduction de sébum, empirer les imperfections et retarder la guérison.
Au-delà de protéger du photovieillissement et de l'hyperpigmentation, elle est indispensable car le soleil est un faux ami. Il semble améliorer les lésions d'acné mais entraîne un épaississement des kératinocytes qui ne fait qu'aggraver le problème, avec un effet rebond. Il faut qu'elle soit spécialement pensée pour les peaux acnéiques, dotée d'un fort SPF mais non grasse, non occlusive et non comédogène.
Quels produits contre l'acné privilégier ?
Le soin anti-acné doit être bien toléré car l'observance est essentielle, les résultats n'étant probants que sur la durée. On choisit une formule dédiée à son type de peau – sèche, mixte ou grasse – plutôt qu'à son âge. Même si on s'inquiète de ne pas traiter ses rides ou sa fermeté, on priorise une peau saine. Et on se raisonne en se disant qu'on s'y attaquera en temps voulu car à la cinquantaine le risque d'imperfections s'amoindrit généralement.
Si on s'impatiente, on privilégie une crème anti-âge d'une texture légère le matin en complément d'un soin traitant pour l'acné le soir. Les formules aux AHA sont utiles – au coucher – mais à réserver à l'acné rétentionnelle kératolytique (points noirs et points blancs type microkystes).
Des actifs comme le zinc ou le bakuchiol sont également très efficaces pour combattre l'acné. Du côté des traitements naturels contre l'acné, l'huile végétale de nigelle, les huiles essentielles de tea tree, eucalyptus, citronné et lavande fine sont à privilégier.
Quelle alimentation adopter en cas d'acné ?
"Si à l'adolescence, l'acné dure entre six mois et trois ans et se localise sur la zone T – front, ailes du nez, menton –, celle de l'âge adulte est plus kystique et présente sur la partie basse du visage, autour de la mâchoire. Elle résulte souvent d'une conjonction de déséquilibres", estime Caroline de Blignières, cofondatrice et responsable produits Miyé.
La cause d'un de ces déséquilibres peut être une inflammation interne au niveau du foie. Pour le vérifier, on entame une cure de quinze jours en s'aidant d'un complément alimentaire comme (My) Élixir Détox de Miyé, Desmodium, radis noir et/ ou tisanes au thym. On stoppe viande rouge, sucre - et tous les aliments à indice glycémique élevé , alcool, café, produits laitiers (surtout issus de la vache) et le tabac. Si au bout de deux ou trois jours des boutons ressortent, c'est la preuve que le foie était effectivement chargé. En une semaine déjà, les améliorations seront là.
Et quand le microbiote est malmené, la digestion est dégradée, on assimile mal les nutriments et la peau est imparfaite. Pour une bonne santé intestinale, on consomme des fibres pour alimenter correctement les intestins, de la spiruline, de la chicorée (car elle contient de l'inuline qui nourrit les bonnes bactéries et limite les pics d'insuline), du Skyr (yaourt islandais), des aliments fermetés (choucroute, pain au levain) et des légumineuses (pois chiches, lentilles).
Si le sébum est trop riche en oméga 6 et pas assez en 3, il est de mauvaise qualité et est sujet à inflammation, créant la prolifération de mauvaises bactéries. Une cuillerée à soupe de colza par jour permet de rééquilibrer.
Aussi, on peut arrêter de fumer évidemment, essayer de se détendre, adopter une activité physique régulière (marcher et se dépenser, comme anti-stress et pour s'oxygéner, y compris la peau) et s'aider de compléments alimentaires. Zinc, magnésium, vitamine C et oméga 3 sont utiles à longueur d'année. Pré et probiotiques trois fois par semaine en continu contribuent parallèlement à rétablir un bon équilibre de la flore vaginale et intestinale, réduisant au passage les ballonnements et favorisant le transit.
Article publié dans le magazine Marie Claire N° 859, réalisé avec l'expertise de Caroline de Blignières et du Dr Gautier Doat.