Atteinte de vaginisme, Karolin Tsarski, une professeure de yoga originaire d’Estonie, s’est entraînée au tantrisme pour atteindre l’orgasme, sans avoir besoin de stimulation sexuelle. La trentenaire déclare réussir - uniquement grâce à son esprit - à avoir un orgasme, et ce, durant plusieurs minutes. Elle donne par ailleurs des consultations (60 livres pour 1h30) pour aider les couples “à pimenter leur vie sexuelle”, souligne Daily Mail

Des chercheurs, intrigués, ont voulu étudier son cas pour vérifier ses dires dans un premier temps, mais aussi, comprendre comment fonctionne la stimulation sexuelle cérébrale. Ils viennent de publier leurs observations dans la revue scientifique Sexual Medicine

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La prolactine, l’hormone de l’orgasme comme preuve de la jouissance

La jeune femme de 33 ans a ainsi participé à différents tests pour mesurer et vérifier son état de jouissance. Première donnée : l’orgasme est bel et bien réel

“Les chercheurs ont pu objectivement dire que la femme avait un orgasme à cause d'un marqueur dans son sang appelé prolactine. La prolactine est une hormone produite par la glande pituitaire dans le cerveau, qui augmente après l'orgasme. L'ampleur de ce pic coïncide également avec le plaisir ressenti par la personne”, détaille le site ScienceAlert

Dans ce cas précis, les niveaux de prolactine de la trentenaire ont augmenté de 25 % après 5 minutes “d'orgasme non stimulé génitalement” et de 48 % après 10 minutes “d'orgasme non stimulé génitalement”.

L'expérience a été faite trois fois, chacune à une semaine d'intervalle. À chaque fois, Karolin Tsarski devait s’allonger sur une table d’examen et atteindre l’orgasme, sans stimulation externe (et la troisième fois, elle devait simplement lire un livre pour avoir un point de comparaison, sans orgasme). 

Un orgasme continu de plus de 10 minutes 

Si la jeune femme - créditée comme co-autrice de l’étude - estime que chaque femme possède le pouvoir de "réveiller" son "énergie orgasmique", elle admet que ses orgasmes “cérébraux” sont le fruit d’un entraînement poussé

Cela fait dix ans que Karolin Tsarski a commencé sa formation en yoga tantrique, dans le but de combattre son vaginisme - une pathologie gynécologique qui fait que le vagin se resserre soudainement et douloureusement lorsque quelque chose est inséré à l'intérieur -.

Elle a ainsi débuté en apprenant “les postures du corps, les techniques de respiration, les verrous corporels visant à apprendre à éveiller et à ressentir l'énergie, puis à la guider et à la déplacer vers le haut", a-t-elle expliqué au DailyMail.

"De plus, j'ai fait des exercices du plancher pelvien, des exercices de massage des seins et des exercices pour évacuer la honte et la culpabilité. [...] J'ai appris à me détendre et à lâcher prise, j'ai accepté l'image corporelle et j'ai également apporté une attention accrue à la vie quotidienne en général", a-t-elle poursuivi, en expliquant par ailleurs que les orgasmes et plus globalement le plaisir ressenti, ne sont pas apparus dès le début mais “au fur et à mesure que sa formation progressait”. 

La trentenaire peut désormais atteindre l’orgasme sur commande, sans stimulation sexuelle, et ce, pendant 10 minutes en continu

Le yoga tantrique, un levier pour venir à bout des affections sexuelles

Ce n’est pas la première fois que la science s’intéresse aux orgasmes mentaux. Des études plus anciennes ont ainsi pu observer ces jouissances sans stimulation. Par ailleurs, la littérature scientifique a également fait état d’orgasmes nocturnes ou lors d’activités sportives. 

Cette nouvelle étude de cas ouvre des possibles pistes “mentales” pour traiter de certaines pathologies gynécologiques et sexuelles, et permet de déconstruire les croyances qui associent stimulation mécanique (seule) et jouissance.