Vous êtes enfin en congé, après des mois à travailler sans relâche pour pouvoir vous offrir ces vacances et enfin souffler.

Pourtant, à l'approche de votre départ, et bien que tout soit presque finalisé, vous sentez cette boule de stress grandir en vous. Ceci s'explique sans doute par le fait que vous n'avez pas encore fait votre valise. 

En effet, malgré le plaisir de partir en vacances, "les aspects les plus stressants de la préparation d'un voyage sont les préoccupations financières, la préparation des bagages et l'organisation du voyage”, appuie la chercheuse Mariana Bockarova auprès de Psychology Today. Mais pourquoi faire sa valise nous angoisse-t-il autant ? 

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Redouter l'étape de la valise : entre peur de l’inconnu et angoisses du voyage

Pourtant incontournable des vacances, la valise est devenue à l'approche du départ le cauchemar des plus anxieux.ses d'entre nous. Et les raisons sont nombreuses. D'abord, car le voyage peut s'avérer pour certain.es synonyme d'inconnu, de perte de repères et de nouveautés.

"Lorsque nous voyageons, nos émotions peuvent être plus polarisées car nous vivons une situation stressante. Notre niveau de stress augmente parce que nous ne sommes pas dans notre zone de confort”, explique Lara Fielding, psychologue clinicienne, à Vox

En effet, nos bagages deviennent le symbole de notre inquiétude, de notre appréhension à propos de ce qui pourrait arriver. "Projeter sur un objet est un phénomène classique qui permet de déplacer à l'extérieur de nous nos peurs, nos angoisses, nos émotions", précise Pierre Cochat, sophrologue, à SlateVoilà pourquoi nous repoussons le moment de faire notre valise, car "la procrastination se produit souvent lorsque nous sommes nerveux à propos de quelque chose”, ajoute Tamara McClintock Greenberg, psychologue clinicienne, au HuffPost UK. 

Même si naturellement associé au bonheur et au repos, les vacances c'est aussi cogiter, planifier, se questionner, calculer. C'est penser à la météo et aux activités. C'est se projeter dans l'avenir pour ne manquer de rien, être rationnel, logique et organisé.e. On ne sait pas quoi prendre, on est anxieux.se à l'idée d'oublier cette chose qui pourrait gâcher nos vacances, on s'interroge parfois à s'en donner mal à la tête. Et c'est aussi reconnaître que nous allons quitter notre confort, nos habitudes, tout ce que l'on connaît et qui nous rassure. 

Un casse-tête pré-vacances redouté quand faire des choix nous stresse plus que tout  

Mais c'est également la prise de décisions, difficile voire angoissante pour une majorité d'entre nous, qui vient mettre à mal la préparation des bagages. Mais pourquoi ? Car "les gens doivent tenir compte de leurs préférences et de la façon dont elles sont liées à leurs objectifs et à leurs valeurs, ils s’engagent dans un plan d’action et il y a des étapes d’évaluation, y compris des calculs coûts-avantages. En combinaison, cela en fait une expérience psychologique très éprouvante”, détaille Kathleen Vohs, psychologue, au Washington Post

Et même si choisir entre nos maillots de bain et nos sandales préférées ne semble pas si délicat, certain.es y trouvent un réel inconfort. “Il y a toutes sortes de facteurs qui peuvent rendre les décisions quotidiennes, même à faibles enjeux, difficiles et stressantes. Par exemple, nous avons du mal à choisir quand il y a trop d’options, quand nous sommes fatigués ou pressés par le temps, et lorsque nous avons affaire à un nouveau domaine”, expliquent les chercheuses Serena Hagerty et Kate Barasz dans un billet pour la Harvard Business Review

Voyager - symbolisé par l'action de préparer sa valise - c'est aussi une forme d'introspection et de questionnement personnel, engendrant stress, peurs et angoisses. "Les raisons d'un départ, la destination, le style de voyage choisi, ce qu'on en retient ou ce qu'on en rapporte, tout cela nous implique et impose un processus de réflexion, sociologique certes, mais aussi philosophique, car cela engage à la fois notre pensée et notre manière de vivre”, appuyait auprès de Marie Claire la philosophe Marie Robert. 

Angoisse de la valise : comment lâcher prise ? 

Mais alors comment dépasser ces appréhensions et rendre la préparation de nos bagages un peu plus agréable ? “

Chercher à calmer ces réactions reviendrait à mettre un couvercle dessus dans un mouvement de fuite ou de déni. Par contre, on peut accueillir ses émotions avec le moins de jugement possible et avec douceur pour y porter un nouveau regard”, propose Manon Soupault à Slate. Ainsi, soyez bienveillant.e avec vous-même, pratiquez l'auto-compassion et acceptez vos ressentis, même négatifs, et ce même en vacances. 

"La plupart des gens apportent trop de choses et ne finissent par en utiliser seulement la moitié", prévient Hitha Palepu, auteur de How to Pack: Travel Smart for Every Trip, au New York Times. Alors pour élaborer au mieux votre valise, et en tout sérénité, faites une liste.

"Vous l’affinerez au fur et à mesure, et cela peut changer avec le temps, mais en fin de compte, s’appuyer sur une liste est un énorme gain de temps", ajoute l'experte. Notez dessus les vêtements, sous-vêtements, accessoires et articles de toilette, ainsi que ce qui ira directement dans votre sac.

A contrario, lorsque vous rentrerez de vacances, ne trainez pas à ranger vos bagages. "Déballez votre valise dès votre retour à la maison, afin de ne pas avoir le temps d'y penser. Si vous voyez une valise déballée une semaine après votre voyage, vous vous sentirez probablement mal de ne pas l'avoir déballée, ce qui rendra la tâche encore plus difficile. Si vous prenez l'habitude de défaire vos valises juste après chaque voyage, cela deviendra plus facile", propose de son côté Jessica Norah, blogueuse de voyage et psychologue, au HuffPost UK.