“Je recherche un homme avec un petit attribut”.

C’est en ces termes que l’humoriste et créatrice de contenus Caroline Nicoullaud lançait il y a quelques mois un appel à candidatures, pour trouver, non sans drôlerie et second degré, le prochain homme de sa vie. Si la jeune femme a depuis partagé avoir été atteinte de vaginisme - ceci pouvant expliquer cela - , son critère de recherche pour trouver chaussure à son pied n’avait pas manqué de piquer ma curiosité de journaliste sexo.

Dans une société patriarcale qui tente de nous convaincre que les ressortissants du “sexe fort” devaient se caractériser par un phallus proéminent pour voir leur masculinité validée, les détenteurs d’un petit pénis seraient-ils en réalité les victimes d’un vaste complot viriliste ? 

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Verges XXL comme symboles de masculinité

En effet, inutile d’être docteur en sexologie ou sociologie pour savoir que le pénis XXL est associé dans nos sociétés hétéronormées à toutes les qualités possibles et imaginables, que ce soit celles de la force, de la bravoure (!) ou encore à la capacité à donner comme il se doit du plaisir au sexe opposé.

À contrario, le petit penis serait synonyme de masculinité ratée, de “peine à jouir” ou encore le lot des détenteurs de grosses voitures, quand ce n’est pas tout simplement l’expression “petite b***” qui se retrouve communément utilisée comme une insulte dépréciative.

Des clichés qui ont la vie dure donc, et qui, biberonnés par une industrie du film pornographique aux standards phallocratiques irréalistes, sont à la source de complexes et d’angoisses souvent disproportionnés.

En effet, selon une étude de l'Université de Californie qui date de 2006, 45% des hommes se sentiraient insatisfaits de la taille de leur pénis et le souhaiteraient plus long. À en croire cet article du Figaro de 2012 qui relaie une obscure étude réalisée en 2003 auprès de 52.000 internautes, un homme sur sept doté d'un phallus conséquent désire tout de même en avoir un plus grand !

Parce que la taille ne fait pas le moine

Pourtant, c’est bien connu, “ce n’est pas la taille qui compte” comme le précise inlassablement l’adage bien connu.

C’est du moins ce sur quoi la gent féminine cisgenre tend à se mettre d’accord puisque, selon la même étude californienne mentionnée plus haut, seulement 15% des femmes considéreraient la taille du pénis de leur partenaire comme déterminante dans leur satisfaction coïtale.

Et selon celle reprise par le Figaro, un tiers des femmes estimant que leur partenaire a une petite verge, se disent épanouies sexuellement et 5% des femmes dont le partenaire a un grand pénis aimeraient au contraire qu'il en ait un…plus petit.

De quoi renverser les stigmates masculinistes qui tendent à sous-estimer les bénéfices d’un petit attribut, y compris sur le plaisir féminin.

Petit pénis et grandes idées : diversifier les voies du plaisir

Contrairement aux idées reçues, les détenteurs de petits pénis seraient des bons coups, autant en tout cas que ceux qui prétendent rivaliser avec les parties génitales des acteurs pornos.

Et pour cause, physiologiquement moins pourvus, ils s’extirperaient plus allègrement d’une sexualité phallocentrée au profit de pratiques plus créatives, destinés plus que jamais à procurer du plaisir à leur partenaires, en fonction des envies et des besoins de cette dernière.

Selon une étude de l’Université de médecine de Stanford parue en 2013, ils seraient par exemple plus enclins à utiliser des jouets sexuels et à explorer différentes formes de plaisir diverses et variées, aux antipodes d’une pénétration sanctuarisée.

C’est également ce qu’a pu remarquer Charlotte*, 39 ans, dont le mari et père de ses jumeaux se montre particulièrement attentionnée. “Je vais pas vous mentir, la première fois que nous avons couché ensemble, j’ai été tout d’abord un petit peu refroidie par la taille de son engin”, plaisante-t-elle, consciente de ses propres préjugés sexistes. “Mais 20 minutes plus tard, Antoine* me donnait un orgasme comme j’en avais jamais eu !”

Connaissance de l’anatomie féminine accrue, maitrise des préliminaires comme la masturbation ou le cunnilingus… le jeune homme brillerait par une dextérité coïtal relativement rare dans l’univers impitoyable du sexe à l’ère patriarcal.

"La satisfaction sexuelle est une question de connexion et d'attention. Les préliminaires, la communication et la capacité à répondre aux besoins de son partenaire sont bien plus importants que la taille du pénis", confirme Dr. Emily Morse, dans les résultats de l’étude de Stanford.

De quoi rappeler aux concernés qui liraient cet article jusqu'au bout qu’il s’agirait de moins s’attarder sur le gabarit de leur anatomie que sur le fonctionnement de celle de leur précieuse moitié.