Dès le début de la pandémie de Covid-19, la perte d'odorat, et les troubles olfactifs, sont apparus comme les symptômes les plus fréquents de la maladie. Une anosmie invalidante, parfois pendant des mois, que les chercheur.euses ont récemment pu expliquer. 

Une nouvelle étude, basée sur 2 537 personnes, suivies pendant une période de douze ans, vient de révéler qu’un mauvais odorat pourrait annoncer la dégradation de la santé cardiovasculaire. Les résultats ont été publiés le 7 juin 2024 dans le Journal of the American Heart Association

Un risque 30 % plus élevé de développer une insuffisance cardiaque

"L'olfaction est un marqueur de maladies neurodégénératives telles que la maladie de Parkinson et la démence. Nous apprenons que l'olfaction peut jouer un rôle important dans la santé des personnes âgées, ce qui nous a amenés à étudier ses liens avec d'autres maladies, au-delà de la neurodégénérescence", commence Honglei Chen, auteur principal de l'étude. 

C’est en étudiant la santé cardiaque d'individus âgés ayant perdu l'odorat que les scientifiques américain.es sont parvenus à ces résultats : les participant.es ayant une perte olfactive avaient un risque environ 30 % plus élevé de développer une insuffisance cardiaque congestive que les participant.es ayant un bon l'odorat, relate le communiqué.

Cette pathologie cardiaque est à l'origine de 200 00 hospitalisations chaque année, rapporte le site Ameli. Ainsi, “la déficience olfactive, un déficit sensoriel commun chez les personnes âgées, peut être un nouveau marqueur ou un contributeur potentiel à l'insuffisance cardiaque congestive”, écrivent les scientifiques dans leurs nouvelles recherches. 

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Alzheimer, mortalité précoce : la perte d'odorat, signe d'une mauvaise santé

Alors qu'"une mauvaise olfaction peut être liée à l’accélération de l’âge", rassure le chercheur et auteur Honglei Chen, l’équipe n’est pas parvenue à déterminer si ce mauvais odorat pouvait contribuer au développement de l'insuffisance cardiaque ou simplement la prédire.

Dans une autre étude, parue en juillet 2023 dans Neurology, des scientifiques ont révélé que les personnes porteuses d’un gène associé à un risque élevé d'Alzheimer peuvent, eux aussi, perdre leur capacité à détecter les odeurs. Celles porteuses du gène APOE e4 sont 37 % moins susceptibles d'avoir une bonne détection des odeurs que les autres.

Enfin, une ancienne étude, publiée en 2014 dans la revue Plos One, a, elle, révélé que ne plus reconnaître une odeur simple pourrait représenter un risque de mortalité accru dans les cinq années à venir. “La perte de l’odorat n’est pas une cause directe de la mort mais un signe avant-coureur que quelque chose ne tourne plus rond dans l’organisme”, a conclu l'auteur Jayant Pinto.