Maladie infectieuse rare, le syndrome du choc toxique peut toucher des femmes utilisant des tampons hygiéniques ou des coupes menstruelles. L’utilisation des tampons comme protections menstruelles est, ainsi, de plus en plus décriée ces dernières années.

Une nouvelle étude américaine, menée par des chercheurs.euses de l’Université de Berkeley, en Californie, publiée dans la revue Environment International, le 22 juin 2024, et relayée par StudyFinds, pourrait inquiéter davantage encore.

Du plomb présent dans certains tampons

Au total, les chercheurs.euses ont analysé 60 échantillons de 30 tampons représentant 14 marques vendues dans l’Union européenne, au Royaume-Uni et aux États-Unis.

Les scientifiques ont identifié au total 16 métaux dans plusieurs marques de protections hygiéniques. Parmi eux, le plomb, pouvant être dangereux pour la santé, selon la quantité présente, marque la découverte la plus inquiétante.

Les métaux les plus présents dans ces tampons sont le zinc et le calcium. Ils ne sont pas considérés comme toxiques, mais "leur présence en quantités aussi élevées soulève des questions sur les processus de fabrication et leurs impacts potentiels sur la santé", note StudyFinds.

D'autres métaux lourds connus ont été détectés. De l’arsenic se trouvait dans 95% des échantillons. Du cadmium dans la totalité.

Les taux varient selon les lieux de fabrication des tampons. Ainsi, les tampons achetés en Europe et au Royaume-Uni contenaient moins de plomb et de cadmium que ceux venant des États-Unis. Quant au plomb, il semble plus présent dans les tampons non bio. L’arsenic se retrouve, lui, plutôt dans les tampons organiques.

Après avoir prélevé des échantillons du revêtement extérieur de chaque tampon, les chercheurs.euses ont utilisé une technique de spectrométrie de masse à plasma actif pour détecter la quantité de métaux.

Vidéo du jour

Cette étude est l’une des premières de ce genre, affirme Jenni Shearston de l’école de santé publique de l’Université de Berkeley : "malgré ce grand potentiel de préoccupation pour la santé publique, très peu de recherches ont été menées pour mesurer les produits chimiques contenus dans les tampons", regrette-t-elle. 

Des métaux pas forcément absorbés par l’organisme

"Bien que les métaux toxiques soient omniprésents et que nous soyons exposés à de faibles niveaux à tout moment, notre étude montre clairement que les métaux sont également présents dans les produits menstruels et que les femmes pourraient être plus à risque d’être exposées à l’utilisation de ces produits", note Kathrin Schilling, l’une des autrices de l’étude.

Son équipe soutient qu'elle est la première à montrer la présence de métaux dans les tampons, mais que d’autres études seront nécessaires pour poursuivre ces recherches. Car cette première découverte ne permet pas encore de savoir si les métaux sont absorbés par l’organisme ou non.

Reste, par ailleurs, à déterminer comment les métaux arrivent dans les protections hygiéniques : contamination du coton ou ajout au processus de fabrication ? L’experte espère que les fabricants de ces tampons finiront par être "tenus de tester leurs produits pour détecter la présence de métaux, en particulier de métaux toxiques".