Dans un article publié dans le Journal of Personality and Social Psychology le 16 septembre 2022 et repris par Psychology Today, Pr Carlos Alós-Ferres, de l'Université de Zurich, et son équipe de chercheur.seuse ont analysé plusieurs études sur l'impact d'une maîtrise de soi excessive sur la santé mentale des individus.

Ils ont ainsi comparé les données de 3000 participant.es face à des situations demandant un "certain self-control" et ont ensuite étudié les conséquences psychologiques (positives et négatives), engendrées par cette "domination personnelle".

Plus nous nous maîtrisons, moins nous sommes nous-même

Les chercheurs ont alors découvert que les émotions ressenties lors d'un "épisode de maîtrise de soi" dépendent de l’image que nous percevons de nous-même. 

En effet, Carlos Alós-Ferres explique à Psychology Today, explique qu’on se sent "le plus authentique possible" - c'est-à-dire face à la meilleure version de nous-même - lorsqu’on suit ses “impulsions intérieures” et non lorsqu’on se contrôle.

Ce manque d’authenticité ressenti lorsqu’on se maîtrise va alors engendrer une insatisfaction à se dominer, puisque l'individu ne se considérera pas, ou plus, vraiment lui-même. De plus, les gens qui se considèrent comme "peu rationnels" et hypersensibles seront plus à même de ressentir cette insatisfaction engendrée par le contrôle de soi.

Ils seront alors moins motivés à dompter leurs émotions une nouvelles fois et échoueront même parfois à y parvenir. Ainsi, se maitriser les rendra malheureux, non pas parce qu'ils n’y parviennent pas mais parce que cela n'est pas en accord avec leur personnalité. 

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Néanmoins, d'autres chercheurs avaient révélé une incohérence dans les points de vue des individus. En effet, un article publié en août 2022, avait dévoilé que “les actions impulsives étaient jugées plus authentiques que la maîtrise de soi, mais seulement pour les autres et non pas par nous-même."

Cultiver la maîtrise de soi a des bénéfices 

Néanmoins, le contrôle ne semble pas avoir que des mauvais côtés. Une étude publiée en 2021 dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences a révélé que “la capacité de contrôler ses propres émotions, pensées et comportements au début de la vie ouvre la voie à de nombreux résultats positifs plus tard. Ceux-ci incluent le niveau d'instruction, la réussite professionnelle, des modes de vie sains et, en particulier, la longévité.”

Carlos Alós-Ferres conseille donc, à celles et ceux qui se disent et se veulent authentiques et spontanés, de prendre soin d'eux en se laissant davantage porter par leur côté naturel. Mais il préconise aussi de changer leur regard et leur rapport à la maîtrise de soi. 

Cette faculté ne définit pas la personne mais doit être utilisée comme un outil, un outil qui aidera à atteindre certains objectifs à long terme, comme économiser de l'argent ou préserver les relations amicales et amoureuses. Si on ne considère pas le fait de se contrôler comme authentique, et en accord avec nous-même, cela perturbera nos objectifs à long terme et nous rendra malheureux.