Avant le rayonnement que l’on connait de la marque au monogram les plus connus au monde, il y eu le départ de son fondateur de son Jura natal jusqu’à la capitale à seize ans seulement. En 1837, Louis Vuitton, fils de meunier-menuisier part tenter sa chance à Paris en effectuant à pieds les 400 kilomètres qui le sépare de la capitale. Pugnace et doué, il entre comme apprenti chez un layetier-emballeur-malletier, pour emballer les affaires de riches clients qui partent en voyage et réaliser des coffres de voyage.

A partir de 1852 il s’occupe en particulier des toilettes de l’impératrice Eugénie, qui fera connaître son savoir-faire auprès des clients les plus fortunés. Alors que la révolution industrielle bat son plein et que les moyens de transports se développent, Louis Vuitton comprend rapidement qu’il faut créer des bagages novateurs et de grande qualité. Ses malles accompagnent alors de nombreux explorateurs.

En 1854, il épouse Clémence-Emilie Parriaux et fonde sa marque Louis Vuitton, dont il installe la première boutique au 4 rue Neuve des Capucines à Paris, près de la place Vendôme. Il invente alors la malle plate, une révolution puisqu’elle est plus facilement empilable que les traditionnelles malles bombées.

Cinq ans plus tard, la maison s’agrandit et les ateliers sont transférés à Asnières pour profiter du transport fluvial. Le couple fait construire sa demeure familiale juste à côté, elle est d’ailleurs devenue depuis le musée Louis Vuitton.

Sur les conseils de son fils Georges, Louis Vuitton mise sur un développement à l’étranger et ouvre ses premières boutiques hors de France en 1885 à Londres, New York puis Philadelphie. Quelques années plus tard, il décide de faire face aux premières contrefaçons en habillant ses créations d’un imprimé de damier beige et brun avec l’inscription "Marque Louis Vuitton déposée".

Après le décès de son père en 1892, George lui succède à la tête de l’empire déjà en place et crée, quatre ans plus tard, la célèbre toile Monogram LV, en toile en lin tissée aux métiers Jacquards puis collée sur les malles, dont il fait l’emblème de la maison. C’est la première fois qu’une marque soit aussi visible sur son produit, ce qui donnera naissance quelques décennies plus tard à une certaine addiction aux logos.

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Mais retour à la famille Vuitton. Il faudra attendre 1959 pour que Gaston-Louis, le fils ainé de Georges, et son fils Claude-Louis mettent au point une nouvelle toile Monogram enduite et souple à base de lin, coton et PVC qui sera un succès auprès de la clientèle.

De maison à empire  

Moins de 20 ans plus tard, l’une des filles de Gaston-Louis et son mari, alors présidents de la société, transforment la maison française en une entrepreise internationale.  En 1987, la holding Louis Vuitton SA, qui possède également Veuve Cliquot, fusionne avec Moët Hennessy pour former LVMH, premier groupe de luxe au monde.

Deux ans plus tard, Bernard Arnault prend le contrôle de LVMH, en devant actionnaire majoritaire, et décide de développer Louis Vuitton avec des collections de prêt-à-porter, des chaussures, de l’horlogerie ou encore du parfum et de la papeterie.

Depuis les années 1990, la société est implanté à Saint Pourçain sur Sioule et une partie de la réalisation des sacs et encollage des semelles de chaussures se fait dans une succursale de la marque à Pondichéry. Si pendant l’entre deux-guerres, des parfums comme Je, tu, il ou Heures d’absences avaient vu le jour, leurs formules se sont perdues entre-temps.

En  2016, la maison prend la décision de se relancer dans la parfumerie et dévoile sept fragrances. En février 2020, LV renoue avec son passé disparu et dévoile son nouveau parfum féminin baptisé… Heures d’absences.

Des directeurs artistiques iconiques

Ce n’est qu’en 1998 que Louis Vuitton se lance dans le domaine de la mode. En 2001, la marque s’offre le truculent Marc Jacobs comme premier directeur artistique des collections femme. Un choix de Bernard Arnault qui effraie les actionnaires mais qui se résulte par un immense succès grâce à l'excentricité et à la créativité du créateur américain.

Louis Vuitton devient alors l'une des marques incontournables du luxe à l’international et s’offre des égéries de choix telles que Jennifer Lopez, Uma Thurman ou encore Scarlett Johansson. La marque monte encore en gamme lorsqu'elle se lance dans la joaillerie et l’horlogerie en 2012. 

La même année, après douze ans de bons et loyaux services auréolés de gloire, Marc Jacobs laisse sa place au Français Nicolas Ghesquière pour se concentrer sur sa marque personnelle. Un an après, Ghesquière reçoit le British Fashion Award du meilleur designer de l’année.

En mars 2018, Virgil Abloh, artiste, architecte, ingénieur et designer adulé des stars, devient directeur artistique du département homme. Il devient, après Ozwald Boateng, à la tête des collections homme de Givenchy entre 2003 et 2007, l'un des rares designers noirs à pendre la direction artistique d'une maison française.

Les pièces cultes de Louis Vuitton

La fameuse malle plate n’est pas la seule pièce emblématique de la maison française. Parmi les sacs qui ont contribué à bâtir la légende de Louis Vuitton, on compte également le Dauphine, lancé en 1976, et baptisé en l’honneur de la célèbre place de Paris.

Nicolas Ghesquière le revisite lors du défilé Croisière 2019 et lui ajoute une bandoulière qui l'habille de la toile Monogram classique ainsi que la toile Monogram Reverse. Autre star de la maroquinerie Louis Vuitton qui n’a de cesse d’être réinventé : le sac Capucines, véritable incarnation du savoir-faire de la maison par son incroyable complexité technique, avec plus de 300 étapes réalisées à la main.

Mêlant fleurs, lettres et géométrie, la toile Monogram est bel et bien l’icône de la marque, apposée d’abord sur les malles, elle compose les plus grands modèles Louis Vuitton à l’instar du sac bowling Speedy, du cabas Neverfull, du modèle Alma ou encore du sac de voyage Keepall.

On la retrouve bien évidemment également en imprimé dans toutes les collections accessoires et prêt-à-porter. Côté chaussures, la sneaker LV Archlight est devenu un modèle emblématique dès son apparition lors du défilé Printemps-Été 2018, avec son allure futuriste associant semelle ergonomique et découpes féminines. Le succès n’est pas près de se faire la malle…