En dépit des apparences, Zadig & Voltaire, c’est avant tout une histoire de famille. Originaire de la région de Troyes, berceau de l’industrie textile française, le fondateur de la marque parisienne, Thierry Gillier n’est autre que le petit-neveu du co-fondateur de Lacoste, André Gillier.

De Troyes à la rue Cambon

En 1997, cet amateur de littérature qui s’est déjà essayé à quelques aventures textiles lance, aux côtés d’Amélie Gillier, une marque de prêt-à-porter féminine au nom singulier : Zadig & Voltaire. Comme le philosophe des lumières, la marque se veut alors révolutionnaire, en proposant des pièces mixant matières haut-de-gamme et inspirations stylistiques contestataires.

Porteur d’un luxe nonchalant et désinvolte, Zadig & Voltaire conquiert ainsi rapidement une clientèle typiquement parisienne avec une première boutique dans le Marais, avant de multiplier les points de vente à travers la France et se lancer, dès 2004, dans les collections homme, enfant et la maroquinerie.

Mais c’est en 2006 que la marque prend un virage mode abouti en nommant sa première et unique directrice artistique : Cécilia Bonstrom, ancienne mannequin suédoise qui transforme son coup-de-coeur pour la marque en véritable vocation.

Après avoir présenté ses idées au fondateur, la jeune femme est engagée comme directrice de la création et impulse son style androgyne au label qui - rançon de la gloire - se trouve de plus en plus copié dans l’industrie du prêt-à-porter.

En 2012, elle lance ainsi le premier parfum de la griffe, La Pureté Tome 1, pour hommes comme pour femmes avant de se lancer dans le périlleux exercice du défilé. La marque est, certes, déjà connue aux 4 coins du monde mais souhaite asseoir son aura mode en présentant ses silhouettes aux côtés des plus grands noms.

Vidéo du jour

Zadig & Voltaire convoquera ainsi un premier show en 2013 à Paris avant de s’exporter en 2017 à New-York où la marque incarne, non sans cliché, la fameuse parisienne représentée par des figures telles que Joséphine de la Baume ou encore Caroline de Maigret.

Les ouvertures de boutiques continuent de se multiplier, de Broome Street à la Rue Cambon ,et la marque s’applique désormais à conquérir l’Asie comme les Etats-Unis.

Rock de luxe

Redéfinir les codes du luxe sur une tonalité rock’n’roll, androgyne et transgressive tout en conservant sa singularité haut-de-gamme : telle fut la démarche de Thierry Gillier qui, avec Zadig et Voltaire, impulse à la fin des tapageuses années 90, une nouvelle conception de la féminité, plus libre, plus sauvage, plus moderne.

Cachemire oversize surmontée d’une tête de mort surpiquée, slim en cuir qu’on accessoirise de baskets usées ou de grosses boots lacées, sacs en cuir patiné et dégoulinant, robes bohème un brin seventies ou caracos en soie qu’on réhausse d’un perfecto masculin : le vestiaire Zadig & Voltaire brouille avec audace les frontières entre les genres mais aussi entre looks formels et dégaines décontractées, dressing de jour et tenues de soirée.

Son best-seller ? Le t-shirt en coton Hensey qui - fort de son iconique col tunisien - devient rapidement un basique que toute amatrice de mode arbore fièrement au quotidien. Un succès qui s’accompagnera bien entendu de celui des mailles en cachemire, valeurs sûres de la maison, de ses sacs reconnaissables par leurs petites ailes d’ange argentées ou encore leurs montres en métal brossé. 

Plus de 23 ans après son lancement, la marque continue son épopée mode, défilant chaque saison au détour de collections inlassablement imprégnée de son emblématique aura rock. Avec 400 boutiques et 350 autres points de vente à travers le globe, Zadig et Voltaire peut se targuer d’avoir séduit une clientèle internationale, dont les velléités mi-bourgeoises mi-rebelles ont désormais leur propre terrain d’expression stylistique.