21% des Français se disent incapables de se passer de leur téléphone une journée, selon une étude Recommerce, relayée par BFMTV en 2021. Alors pour résister à la tentation, beaucoup d'entre nous optent pour le mode silencieux.

Mais selon une étude publiée le 26 mai 2022 dans la revue Computers in Human Behavior cette méthode serait contre productive chez certaines personnes.

En effet, d'après les chercheurs de la Penn State University aux États-Unis, le fait d'éteindre ou désactiver le son de son smartphone avant d’aller se coucher pourrait accroître le niveau de stress.

“Chez certains individus, nous avons observé que faire taire les téléphones portables (pas de son ni de vibrations) induisait une plus grande utilisation et des comportements de vérification des notifications presque compulsif”, résument-ils.

Le mode silencieux, l'incitation ultime

L’étude en question a été menée auprès de 138 personnes. “Les participants ont été invités à tester plusieurs fonctionnalités de leur smartphone pendant quatre jours consécutifs : 42 % ont choisi le mode vibration seul, 8,7 % se sont tournés vers le mode silencieux, tandis que les autres ont laissé leur sonnerie activée”, précise l’écrit.

Les résultats ont ainsi montré que les utilisateurs ont davantage tendance à vérifier leur téléphone quand il est en mode silencieux. “Lorsque le son et les vibrations du téléphone étaient activés, les personnes vérifiaient leurs téléphones 52,9 fois par jour en moyenne, contre au moins 98,2 fois par jour en moyenne lorsque le téléphone était complètement silencieux”, rapporte l'étude. 

Vidéo du jour

Les personnes avec un syndrome FoMo "stressées" par le mode silencieux

D’après les chercheurs, le temps passé sur l'écran du smartphone était plus élevé chez les personnes souffrant de la fear of missing out (FoMo) (comprenez la peur constante de rater quelque chose), mais également chez ceux présentant un need to belonging (NtB) (un besoin d'appartenance sociale étroitement lié au FoMo : "la théorie du besoin d'appartenance propose que la peur de manquer quelque chose est motivée par l'incertitude concernant l'appartenance sociale. - un besoin d'appartenance élevé", explicite la chercheuse Katelyn Reed dans une thèse sur le sujet). 

La désactivation des notifications augmentait également le sentiment de stress”, complètent les scientifiques. 

Au lieu de mettre le téléphone en sourdine, les auteurs de l’étude suggèrent aux utilisateurs de personnaliser leurs paramètres de notification et de désactiver celles qui "ne provoquent de pas d'anxiété quand elles ne sont pas consultées".  

“Nous espérons que notre étude pourra inspirer une conception plus personnalisée des notifications qui pourrait améliorer l'expérience des utilisateurs de téléphones mobiles, en plus d'une simple fonction 'ne pas déranger' pour tous, qui peut heurter la santé mentale de certains", conclut Mengqi Liao, chercheuse en communication à la Penn State University et autrice principale de l’étude.