La relation belle-mère et belle-fille : pourquoi c'est compliqué ?
"Pfff, quel enfer", souffle Sasha à la simple évocation du groupe de mots "belle-mère". Pourtant, la sienne "n'était pas fondamentalement méchante, mais très invasive", la jeune femme raconte même avoir eu l'impression de vivre en "trouple" plutôt qu'en "couple".
"Dans les relations entre femmes, il y a beaucoup de jugements, de comparaisons", affirme la psychologue Camille Rochet. Les rapports entre belle-mère et belle-fille n'en seraient que plus compliqués : "La mère va essayer de conserver ou de retrouver sa place auprès de son fils. Cela entraîne une sorte de rivalité avec sa belle-fille, et de la jalousie".
Selon Freud, la relation mère-fils est "fondée sur le narcissisme qu’aucune rivalité ultérieure ne vient déranger". Mais parfois, l'ordre établi se voit bousculé, et ce n'est pas pour plaire à tout le monde. Comme en témoigne l’histoire du tyran de Corinthe, Périandre : "Ce jeune homme devenu roi (...) tenta de s’émanciper de sa mère, mais celle-ci ne l’entendit pas ainsi et souhaitant conserver l’amour exclusif de son fils, elle tenta de le séduire afin qu’il ne puisse jamais se séparer d’elle", raconte Jeanne De fontaine dans son texte "L'incestuel dans les familles" paru dans la Revue française de psychanalyse.
Belle-mère : quel rôle doit jouer le fils ?
Et ce n'est pas Mathilde, victime d'une belle-mère surprotectrice à tendance manipulatrice, qui dira le contraire : "Entre nous au début ça se passait super bien. Je la voyais une fois par semaine avec grand plaisir. Là où tout a dérapé c’est quand Nicolas a emménagé avec moi. Après la mort de son père c’est devenu l’homme de la maison, elle s’est reposée sur lui jusqu’à faire une sorte de transfert et n’a pas supporté qu’il s’en aille. Elle l’a vu comme un abandon, une trahison même", explique-t-elle. Mais Nicolas n'a pas lâché Mathilde durant cette épreuve, loin de là : "Si Nicolas ne me soutenait pas, si on ne faisait pas bloc ensemble, je serais perdue. Tant que l’autre nous soutient, tout va bien", ajoute-t-elle.
Comme la spécialiste, Camille Rochet, le rappelle "la femme doit voir que son conjoint sait prendre position par rapport à sa mère, qu'il sait lui dire non". Si ce n'est pas le cas, "elles ont l'impression d'avoir un enfant avec elles", et non un adulte qui sait faire ses propres choix.
Petites typologies de la belle-mère
- La castratrice (une femme dominatrice, autoritaire, avide de pouvoir)
- La distante (une femme pleine de doutes, qui a peur de mal faire)
- L'amoureuse (une femme qui voue une admiration sans faille à son fils)
- La bienveillante (une femme heureuse et attentive, qui ne ressent pas le besoin de dominer)