"Networker", ce terme vous est sûrement familier. Certaines personnes en maîtrisent d'ailleurs parfaitement le concept. Mais, pour d'autres, il s'apparente davantage à un rendez-vous en terre inconnue (sans Frédéric Lopez). Petite explication salutaire.

Pour les novices du sujet ou les allergiques aux anglicismes, le mot "network" signifie "réseau", le "networking" est donc l'action de se créer un réseau. Le terme francisé "networker" est quant à lui utilisé comme un verbe (je network, tu network...). Pour ce qui est du fond, le fameux networking est un moyen développer des relations professionnelles. Des relations qui permettront à une entreprise de se faire connaître, de débloquer des opportunités, de trouver des associés... Bref tout un tas de choses positives.

Mais comment rencontrer les personnes qui nous aideront à faire grandir nos projets professionnels ?

Comment se créer un réseau professionnel ?

Pour mener à bien son networking, il est essentiel de "cibler correctement les personnes avec qui on veut entrer en contact", témoigne la co-directrice incubation de La Ruche, Margaux Cosnier. "Il n'y a pas de règle à suivre absolument, c'est du sur-mesure : une fois qu'on sait quel est le but de son netwroking, on cible mieux les canneaux. Rejoindre une communauté d'acteurs qui travaillent dans son champ d'action, c'est une clef pour la réussite de sa start-up", poursuit-elle. Autrement dit, à une conférence ou à un afterwork, rien ne sert d'assaillir l'intégralité des convives à coup de cartes de visite : il faut s'adresser aux interlocuteurs pertinents pour son projet.

Mais, au fait, comment s'inviter à ces conférences, afterwork et autres déjeuners d'affaires ? "Il faut sortir de sa zone de confort en testant de nouveaux réseaux d'entraide. Les nouvelles entrepreneuses n'ont pas forcément le réflexe 'réseau féminin'", explique Sabrina Boucherit, fondatrice du réseau en faveur de l'entrepreneuriat féminin, RéZoé. Selon elle, le bouche à oreille fonctionne très bien pour trouver ces organisations, mais pas que. Internet peut également s'avérer être un bon allié. Il suffit de pianoter sur son clavier pour dénicher une association, un incubateur ou un club qui correspond à ses besoins et à sa région.

En plus des groupes d'entraide, les plateformes professionnelles comme LinkedIn, Viadeo ou même Twitter peuvent s'avérer être de bons supports. Elles permettent de cibler précisément une personne à contacter, une entreprise ou une profession. Si le virtuel est devenu un acteur indispensable du réseautage, la rencontre physique reste la plus importante. C'est grâce à elle que les opportunités se concrétiseront.

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Quelle attitude adopter pour networker ?

Une fois que notre cible est dans le même périmètre que nous (lors d'un événement ou tout simplement parce nous avons pris rendez-vous avec elle) : il faut se tenir prête. L'excitation, le stress - ou les deux - ne doivent nous empêcher d'anticiper comme il se doit cette occasion. "Que la personne soit introvertie ou extravertie, une rencontre physique, ça se prépare : par exemple, comment est-ce qu'on convainc quelqu'un en 10 minutes. Mieux on est préparé, mieux on réussi ses rencontres. Il faut savoir qui est la personne qu'on va voir et pourquoi on va la voir", explique Margaux Cosnier. "C'est toujours plus concluant quand on a un point d'accroche avec notre rendez-vous : 'J'ai vu que vous connaissiez un tel', 'j'ai lu le bouquin que vous avez écrit', etc. Ça, ça marche toujours", ajoute la co-directrice incubation de La Ruche. Avoir un point d'accroche, aussi faible soit-il, créer une proximité. Cette proximité est un élément clé du networking.

Lors de la rencontre, attention à ne pas débiter sur ses ambitions jusqu'à plus soif. Il faut savoir que notre interlocuteur a lui aussi des choses à dire, que la discussion n'est pas à sens unique. En quelques mots, un rendez-vous réussi c'est : pitcher son projet, écouter, rebondir et oser proposer une prochaine entrevue. "Les relations, ça ne se créer pas en un soir : je picore et je m'en vais. Non. On se rencontre plusieurs fois, on donne, on donne et enfin, on reçoit", affirme Sabrina Boucherit.

Cibler, rencontrer, discuter et recommencer. Voilà les bases du networking. Mais y a-t-il d'autres moyens de réseauter ?

Se challenger pour mieux networker

S'il n'y a pas de marche précise à suivre selon Margaux Cosnier, elle conseille tout de même de se renseigner sur les concours d'entrepreneurs. "C'est un bon tremplin", affirme-t-elle. Un avis partagé par Sabrina Boucherit : "S'inscrire à des concours, cela permet de se confronter à des professionnels : on peut voir si l'idée et le business model tiennent la route. Et si on est lauréate c'est bingo". Son expérience personnelle en témoigne : sa participation à un concours a propulsé RéZoé. Mais cette dernière indique qu'il ne faut pas se contenter d'avoir gagné une compétition. En effet, pour que cette victoire ait du sens, la mettre en avant en communiquant dessus est primordial. C'est aussi un bon moyen pour aborder une cible potentielle : un prix donne de la légitimité et donc de la confiance en soi. 

"Quand on monte sa boîte, le premier obstacle c'est l'isolement", constate la co-directrice incubation de La Ruche. Alors, s'inscrire à un concours ou même venir travailler dans un espace de coworking, cela permet de rompre cette solitude, de discuter, de partager. C'est ça aussi le networking, non ?