Vous aimez le travail bien fait, ne laissez aucun dossier en jachère avant de quitter votre poste et portez les projets qu’on vous confie comme si votre vie en dépendait? On peut dire que vous faites preuve - et pas pas qu’un peu - de ce qu’on appelle la conscience professionnelle. 

Une donnée pointée régulièrement pointée du doigt, qui a pris une toute autre dimension depuis que la crise de Covid-19 s'est invitée dans nos quotidiens et que bon nombre de salariés télétravaillent et que leurs managers doutent. 

Longtemps reconnue comme l’une des qualités fondamentales du (bon) salarié, la conscience professionnelle serait touefois en passe de disparaître. Croyance subjective ou triste réalité ?

Qu’est-ce que la “conscience professionnelle” ?   

Si les critères de la conscience professionnelle différent en fonction de chacun, pour Cécile Vaesen, experte en innovation sociétale, la conscience professionnelle découle en fait de deux données : “l’application volontaire d’une personne à bien faire son travail, soit son engagement, mais aussi de l’éthique comportementale de cette personne, c’est-à-dire de sa capacité à se conformer aux codes du milieu professionnel”, explique-t-elle. C’est de ce second critère que l’on pourra calculer la fiabilité du salarié, mais aussi sa valeur morale ou encore sa loyauté envers ses collègues

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Plus concrètement, “la conscience professionnelle, se traduit par l’implication que l’on a dans son travail, c’est d’assumer ses responsabilités, c’est de réussir à être autonome tout en respectant les règles, c’est de savoir prendre des initiatives, c’est d’adopter un comportement positif et constructif, c’est être motivé, attentif, c’est aussi le plaisir du travail bien fait”, résume ainsi le MEDEF. 

Malgré le caractère désuet qu’on veut lui prêter dans certains domaines, la conscience professionnelle reste un critère primordial pour le bon fonctionnement des équipes. “La conscience professionnelle permet généralement de travailler « ensemble » sans (trop) s’écharper, malgré la sensibilité, savoir-faire, savoir-être et objectifs de chacun”, confie Elodie, journaliste. Une idée partagée par sa collègue Katia qui renchérit : “Côté « humain » ça permet surtout d’éviter les tensions avec ses collègues. Quand on travaille bien, on montre que les collègues peuvent compter sur nous. Côté pratique aussi c’est important, ce sont des arguments pour être augmenté, bien vu du boss et prouver qu’on est fiable et qu’on peut nous faire confiance”.

Pour l’experte Cécile Vaesen aussi, c’est “un marqueur fort dans le fonctionnement d’une équipe”. Si la conscience professionnelle fait partie des moteurs de cette équipe, elle encourage “l’esprit d’initiative” et “la cohésion”. Car on a besoin de pouvoir compter les uns sur les autres et de se sentir solidaires pour avancer.

La conscience professionnelle est-elle toujours d’actualité ?

La question qui se pose ensuite est de savoir si une telle notion est toujours d’actualité. Selon Cécile Vaesen, la notion de “conscience professionnelle” doit rester une valeur fondamentale, du fait qu’elle peut s’appliquer à tous les services d’une entreprise, quel que soit le domaine d’activité.

Certains pointent du doigt par exemple, la génération des Millenials et les accusent de ne plus avoir de “conscience professionnelle” mais il semble que la vérité soit ailleurs. En effet, si la jeune génération est parfois désintéressée, c’est que ses aspirations ne coïncident plus avec les missions qu’on lui propose. Preuve en est, on voit apparaître une nouvelle conscience professionnelle plus forte dans certains domaines où ces Millenials sont nombreux : il faut simplement que leur métier soit synonyme de passion et que leur mission concorde avec leurs valeurs.  

Si la conscience professionnelle découle d’une certaine manière des valeurs intrinsèques d’une personne, ce n’est en rien un acquis inaltérable. Une personne peut - selon les circonstances - se désengager de son travail. Ainsi, on peut “perdre” sa conscience professionnelle et ce pour de nombreuses raisons (manque de reconnaissance, une trop forte fluctuation des stratégies de l’entreprise et donc des ordres contraires à quelques semaines/mois d’intervalle, absence de retours positifs, etc). Sans compter que ce désengagement est “très contagieux” et peut entraîner un désengagement total de toute une équipe.  

A l’inverse, un(e) collègue rencontrée lors d’une mutation d’équipe ou de service pourra à elle seule insuffler ce sentiment de conscience professionnelle et cette volonté de s’engager dans ses missions. Toutefois la question des valeurs personnelles reste prépondérante : un(e) salarié(e) qui ne porte aucune importance à ces questions de conscience “pro” ou de travail au sein d’une équipe aura peu de chance de les acquérir au fil du temps. A bon entendeur ... 

*MEDEF - Mouvement des Entreprises de France Paris