En moyenne, le corps humain produit un litre de transpiration par jour. Sous l’effet des températures estivales, après un bon coup de stress ou suite à un effort physique, il arrive que ce soit beaucoup plus (jusqu'à 10 litres). La sueur est sécrétée par des glandes dites "sudoripares" qui sont situées sous la peau et réparties sur tout le corps… notamment au niveau de la poitrine.
Transpirer sous les seins : est-ce que c’est normal ?
Comme ailleurs sur le corps, la transpiration sous les seins est "destinée à rafraîchir la peau pour que le corps puisse conserver une température constante, autour de 37°C", explique le Dr Marie-Estelle Roux. Il s’agit donc d’un phénomène tout à fait naturel, et même essentiel.
La particularité de la transpiration sous-mammaire est qu’elle est parfois moins discrète qu’ailleurs, avec une tendance à laisser des marques visibles sur les vêtements. Pourquoi donc ? "Tout simplement parce que la zone sous-mammaire forme un petit pli et que la sueur va moins bien s’évaporer, même si ce recoin n’est pas forcément très serré, explique la dermatologue. On transpire sous les seins, de la même façon que l’on transpire dans le pli du coude, le creux du genou, la nuque… C’est le relief anatomique, la forme du corps qui veut ça, et finalement, on n’y peut pas grand-chose."
La transpiration sous les seins peut-elle provoquer des problèmes de peau ?
À partir du moment où il n’y a pas de macération, il n’y a pas vraiment de conséquences dermatologiques. Mais lorsque la transpiration stagne, avec un pli qui macère, le risque de développer des irritations et des mycoses existe. "Cela va plutôt toucher les personnes obèses ou en surpoids, à fortiori celles qui souffrent de troubles de la glycémie et notamment de diabète, indique le Dr Marie-Estelle Roux. C’est l’effet 'peau contre peau' qui entraîne une macération, là où les petites poitrines ont des plis plus 'aérés'."
Transpiration sous les seins : que peut-on faire pour l’éviter ?
Pour certaines, le fait de transpirer sous les seins peut être synonyme de gêne et de mal-être et l'assumer n'est pas toujours évident pour toutes. Dans ces cas-là, il existe quelques solutions efficaces pour éviter la transpiration sous les seins.
Quand il n’y a pas de problème de surpoids :encore une fois, transpirer sous les seins est un mécanisme naturel. L’éviter paraît donc assez compliqué… Néanmoins, il est possible d’utiliser des astuces pour faire en sorte que cela ne se voit pas. "Si l’on est en train de faire du sport, ça ne sert à rien de faire une fixette dessus, recommande la dermatologue. On s’active, on transpire, et si l’on a une marque sous les seins, je pense que ce n’est pas très grave".
Là où la présence d’une auréole visible peut être un peu plus incommodante, c’est lorsque l’on participe à un événement ou que l’on est en représentation. "C’est vrai que cela peut être gênant, et je comprends qu’il y ait un sujet à ce moment-là", poursuit la professionnelle.
Si l’on est sujette au stress et que l’on s’apprête à déclamer un speech devant de nombreuses personnes - de surcroît en plein été - plusieurs parades existent pour éviter l’effet 't-shirt mouillé'. Une astuce assez simple proposée par le Dr Marie-Estelle Roux : porter des vêtements plutôt amples pour prévenir les marques. "En parallèle, on peut éventuellement utiliser des produits cosmétiques comme des crèmes antiperspirantes (qui diminuent la transpiration excessive, ndlr), indique la dermatologue. Mais la plupart sont à base de sels d'aluminium donc leur utilisation doit rester ponctuelle, et non pas quotidienne."
En cas de surpoids : la vigilance commence dès la salle de bain avec une toilette qui doit être la plus minutieuse possible. "Il est également important de bien se sécher sous les plis après s’être lavée, puis d’appliquer un talc qui absorbe la sudation et permet ainsi de lutter contre la macération", conseille le Dr Marie-Estelle Roux. En cas de mycose, une poudre antifongique doit être appliquée pendant plusieurs jours. Une consultation avec un.e dermatologue est alors vivement recommandée.
Les injections de botox au niveau des seins sont-elles efficaces contre la transpiration ?
Les personnes touchées par de l’hyperhidrose (une transpiration anormalement excessive) peuvent se poser la question des injections de toxine botulique en dernière intention. Cette méthode - efficace entre 6 et 12 mois - est utilisée pour bloquer la transpiration au niveau des aisselles, "et plus rarement au niveau des paumes des mains", complète la dermatologue.
Peut-on aussi y avoir recours pour la transpiration sous-mammaire ? "Très franchement, je ne pense pas qu’il y ait d'études qui aient été réalisées, avoue le Dr Marie-Estelle Roux. Donc faire du botox à côté de la glande mammaire, je ne le recommanderai pas forcément..."