Si l'on connaît bien les peelings superficiels ou moyens, le peeling profond est lui beaucoup moins connu. Pourtant, il aurait le pouvoir de rajeunir la peau de 10 à 15 ans. Le point sur le peeling au phénol avec l'expertise de la Dre Esther Carmi, dermatologue.
Le peeling au phénol, un acte très efficace
"Ce peeling profond qui utilise un agent chimique, le phénol, entraîne une destruction des couches de l'épiderme et du derme réticulaire, où siègent les cicatrices d'acné et les ridules, mais aussi les rides profondes et les taches d'hyperpigmentation", commente notre experte. Elle insiste sur le fait que l'acte ne doit être réalisé que par un.e dermatologue ou un.e chirurgien.ne plasticien.e extrêmement expérimenté.e, car la substance est très puissante.
"Le peeling au phénol entraîne une coagulation des protéines de surface, qui vont entraîner une apoptose, soit une mort cellulaire programmée des cellules des cornéocytes de l'épiderme mais aussi des cellules du derme", continue notre experte. Concrètement, le peeling entraîne une régénération forcée de l'épiderme et du derme superficiel via une desquamation qui s'effectue sur plusieurs jours. "C'est ce qui explique l'efficacité de ce peeling par rapport à tous les autres peelings superficiels ou moyens." L'acte permet d'effacer les taches pigmentaires, les cicatrices ainsi que les rides profondes et de débarrasser la peau de son aspect "fripé".
Comment se déroule un peeling au phénol ?
Pour le visage complet, il faut prévoir entre 1 et 2 heures, mais il est possible de cibler uniquement des zones du visage (zone périorbitaire ou péribuccale par exemple).
L'acte est généralement réalisé sous anesthésie générale car il est assez douloureux, bien que certains médecins l'effectuent sous anesthésie locale avec sédation, comme le précise notre experte. "Le produit est appliqué sur la peau et le/la dermatologue va attendre la coagulation visuelle, soit quand la peau prend un aspect givré, avant d'appliquer un pansement occlusif qui a pour but de permettre la régénération de la peau sans lésions cicatricielles", explique la Dre Carmi, qui ajoute que la couche de peau détruite est utilisée comme une barrière qui va protéger les tissus en cours de régénération.
24 h après l'intervention, le pansement est retiré et un masque de poudre cicatrisante, à garder 6 jours, est appliqué au cabinet du/de la praticien.ne. Le masque retiré, la peau est extrêmement rouge. Il faut donc prévoir une éviction sociale de 10 à 15 jours minimum dans la foulée du peeling et éviter absolument le soleil pendant un an après l'intervention. La peau reprendra sa coloration normale progressivement. "Le résultat esthétique définitif sera observé à partir du troisième ou quatrième mois", précise la dermatologue.
Bon à savoir : dans les semaines qui précèdent la procédure, certains dermatologues recommandent de protéger la peau avec une très haute protection solaire, tandis que d'autres estiment que le peeling au phénol peut être réalisé sans préparation spécifique.
Les risques du peeling au phénol
S'il est très puissant et efficace, le peeling au phénol présente certaines contre-indications, liées à l'anesthésie générale et à toute infection : il n'est donc pas envisageable pendant la grossesse ou dans le cas d'un diabète non équilibré, d'une maladie cardiaque ou rénale, d'un herpès, d'une infection bactérienne type folliculite ou encore d'une acné résiduelle.
Notre experte souligne également que ce peeling présente certains risques : "Du fait de la profondeur du peeling, on peut avoir un érythème ou un œdème qui dure beaucoup plus longtemps que prévu, soit plusieurs semaines, voire des mois. Comme après tout peeling, la patiente peut également avoir la peau plus réactive et être plus sensible au soleil."
Il existe également un risque d'hypo ou d'hyperpigmentation, surtout sur les phototypes foncés, mais aussi d'une mauvaise cicatrisation à certains endroits pouvant entraîner des lésions cicatricielles définitives. D'où la nécessité de faire confiance à un.e praticien.ne qui réalise ce type de peeling fréquemment.
Enfin, la dermatologue cite la problématique de la démarcation au niveau du cou, principalement chez les patient.es plus âgé.es et rappelle qu'il existe un risque infectieux, notamment d'herpès (que l'on peut tenter de contrôler avec des traitements préventifs), et de surinfection bactérienne type impétigo.
Selon l'Association Française de Médecine Esthétique, le tarif moyen pour un peeling au phénol va de 1 000 euros pour une seule zone à 4 000 euros pour le visage entier.
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