Les spécialistes s’accordent à reconnaître que la transpiration excessive, l’hyperhidrose, est définie par le patient lui même : nous n’osons plus serrer les mains, ni porter de chemisier en soie, quant aux ballerines… pas question tant nos pieds macèrent à l’intérieur !

Pour venir à bout de cette pathologie, pas très grave mais qui peut impacter sérieusement notre vie de tous les jours, il existe des remèdes plus ou moins drastiques suivant l’importance de la transpiration.

Quelles sont les causes de l'hyperhidrose ?

Lorsqu’il fait chaud, ou lors d’un effort physique ou encore lors d’un stress nos glandes sudorales, sous la commande de l’hypothalamus sécrètent de la sueur afin de réguler notre thermostat intérieur (à 37°) et nous éviter un coup de chaleur.

Lorsque notre température s’élève, ce dernier réagit pour dilater les artères et augmenter la production de sueur qui, lorsqu’elle s’évapore, refroidit notre corps. Mais parfois ce beau système s’emballe.

Les causes peuvent être génétique (dans 30% des cas), consécutives à une hyperthyroïdie, à la prise de certains médicaments, ou la conséquence d’un surpoids. Certains cancers ou des maladies cardiaques peuvent aussi expliquer une transpiration excessive.

Comment lutter contre la transpiration excessive ?

  • Les déodorants anti-transpirants, efficaces mais controversés

Les déodorants à base de sels d’aluminium (chlorure ou chlorhydrate) obstruent les conduits des glandes sudoripares et diminuent donc fortement la sécrétion de sueur.

On les a accusés de provoquer des cancers. Rien n’est aujourd'hui vraiment prouvé, mais certains médecins et nombre d'entre nous préfèrent opter pour d’autres solutions.

  • Les médicaments ont beaucoup d’effets secondaires
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On a parfois prescrit des anti-cholinergiques pour bloquer certaines réactions biologiques, dont la production de sueur. Mais leurs effets secondaires (sécheresse de la bouche, diminution des larmes, perte du goût) les font réserver aux cas extrêmement grave comme la sudation anarchique sur tout le corps.

  • La ionophorèse, de l'électricité pour boucher les canaux sudoraux

Cette technique est surtout valable pour les mains et les pieds. Il s’agit de faire passer un léger courant électrique pour provoquer un épaississement de l’épiderme qui bouche partiellement les canaux sudoraux.

Comment cela se passe ? Chez le médecin, on plonge nos mains et /ou nos pieds dans un baquet dans lequel est placé une électrode reliée à un générateur qui délivre un courant de 20 milliampères. En phase d’attaque il faut compter 3 séances la 1ère semaine, 3 la semaine suivante, puis une les deux semaines suivantes. Puis une séance d’entretien une fois par mois environ. La séance, non douloureuse dure de 30 à 45 minutes. Si les premières séances se passent en cabinet, il existe des appareils à acheter pour faire le traitement chez nous.

Les suites : les résultats sont bons dès les premières séances et s’améliorent au fil des ionophorèses.

Le prix : 50 euros environ la séance. Non prise en charge par la Sécurité sociale.

  • Les injections de toxine botulique, de bons résultats à réitérer tous les 6 mois

La toxine va bloquer les transmissions nerveuses en direction des glandes sudorales des aisselles ou des mains.

Comment cela se passe ? Après application d’une crème anesthésiante le médecin va faire une injection sous cutanée d’une petite dose de toxine centimètres par centimètres sous nos aisselles ou sur la paume de nos mains.

Les suites : la diminution de la transpiration est excellente, en une seule séance (à 82% environ) mais on doit refaire une séance tous les 6 mois environ.

Le prix : 800 euros environ par injection.

  • La chirurgie, une intervention définitive, pour cas sévère 

Cette opération consiste à détruire les ganglions sympathiques qui innervent les glandes sudoripares des mains.

Comment cela se passe ? En salle d’opération, sous anesthésie générale (prévoir une visite avec l’anesthésiste comme pour toute opération) et le plus souvent sous endoscopie (introduction d’une caméra) ce qui réduit la taille des incisions -sous les aisselles et sous les omoplates- et notre temps de convalescence.

Les suites : on peut retourner à la maison le lendemain et reprendre des activités normales 2 à 3 jours plus tard. On note parfois pendant les premières semaines une hyper sécheresse des mains, à compenser par une bonne crème hydratante. On revoie le chirurgien un mois après l’intervention. Les résultats sont définitifs.

Le prix : N.C. Dans les cas très sévères il peut être pris en charge par l’Assurance maladie.

  • Les micros ondes courtes Miradry,  un traitement définitif 

Cette technique s’adresse à l’hypersudation des aisselles, et utilise l’action des micros ondes courtes. Les glandes sudorales sont gorgées d’eau et en les chauffant on les détruit spécifiquement et à tout jamais car il faut savoir que ces glandes ne se reforment pas.

Comment cela se passe ? Au cabinet, sous anesthésie locale (injections de Xylocaïne), le médecin aspire par une ventouse la peau de nos aisselles pour la plaquer sous une sorte d’électrode qui va émettre un courant thermique provoquant la destruction spécifique des glandes. On répète les impacts 2cm2 par 2 cm2. Il faut compter deux heures environ pour les deux aisselles. Les résultats sont définitifs mais dans 20% des cas un seconde séance est nécessaire à deux mois d’intervalle pour un résultat complet.

Les suites : une petite inflammation, un gonflement localisé, une gêne temporaire qui n’empêche pas de reprendre le travail sous 24 heures. Et dès le lendemain la diminution de notre transpiration est vraiment perceptible.
Enfin, rassurons nous : le fait de supprimer définitivement la transpiration sous les aisselles n’est pas nocif pour l’organisme puisque 2% à peine de notre sueur est sécrétée par ces glandes.

Enfin, un effet collatéral : le traitement Miradry supprime définitivement les poils, même les blancs.

Le prix : 2 400 euros la première séance, 1 200 euros si une seconde est nécessaire. Pas de prise en charge par la Sécurité sociale.

Merci au Dr Jean Michel Mazer, dermatologue, spécialisé en lasers.