Une étude, publiée en avril 2022 dans Cyberpsychology: Journal of Psychosocial Research on Cyberspace, a examiné quelles "techniques de rupture" pouvaient causer le plus de dommages psychologiques.

Pour parvenir à leurs résultats, les chercheurs ont questionnés les ressentis de 176 individus âgés de 18 à 36 ans, après qu'ils aient été victimes de ghosting, d'orbiting ou de rejet. 

Le ghosting consiste à “quitter une relation amoureuse ou une amitié sans explication et en ignorant toute tentative de communication de l’autre personne”, détaille Psychology Today. Tandis que "l’orbiter" met un terme à la relation tout en continuant le “réseautage social avec l’ancien partenaire”.

Orbiting et ghosting : le plus de dommages psychologiques 

L'équipe de scientifiques, dirigée par Luca Pancani de l’Université de Milano-Bicocca, a ainsi découvert que se faire ghoster détériorait le plus notre santé mentale“les sentiments d’exclusion étaient plus forts pour les participants ghostés que pour les participants rejetés.” En effet, “le ghosting représente une expérience d’exclusion plus menaçante”, que la technique de rejet, une rupture expliquée et justifiée par l'auteur.e 

Concernant la dernière technique de séparation à la mode, l’orbiting, “le niveau d’exclusion des victimes se situait entre ceux ressentis par les ghostés et les individus rejetés”. Cependant, les chercheurs italiens n’ont pas pu parfaitement mesurer les effets produits par cette technique, moins violente que le ghosting, mais davantage traumatisante que le rejet. 

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Un manque de communication et d’attention 

Car ce sont la perte de contact et le manque d'explication qui sont les plus douloureux à vivre : “le manque de communication qui caractérise le ghosting rend ce processus extrêmement complexe, générant de la confusion et de l’incertitude chez les victimes et les rendant moins capables de surmonter la rupture”, expliquent les chercheurs. 

Ensuite, c'est le manque d'attention et de délicatesse qui affligent la victime : “recevoir une attention négative (c’est-à-dire être rejeté) est moins nocif que de ne pas recevoir d’attention du tout (c’est-à-dire être ostracisé)”. 

Pour finir, lorsque "l’orbiter" quitte son ou sa partenaire, en continuant à interagir sur ses réseaux sociaux, ces sentiments d’exclusion et de rejet sont adoucis et “l’attention sporadique reçue en ligne par les personnes pourrait suffire à réduire leur sentiment d’exclusion par rapport au ghosting”, informent les scientifiques. 

Perte de contrôle, injustice et dévalorisation de la relation

Enfin, “l’absence de confrontation laisse les victimes à la merci totale de la décision de celui qui rompt, ce qui réduit considérablement la possibilité pour les victimes de percevoir le contrôle de la situation.”

Un manque de contrôle de son histoire, et de sa séparation, qui entraîne un besoin de dévaluer la relation passée : “dévaloriser la relation passée pourrait être perçu comme une réponse raisonnable au ghosting. La dévaluation pourrait également découler d’une stratégie d’adaptation spécifique et entraîner une peur de l'abandon ou de l'engagement par la suite", développe l'étude. 

Mais ces nouvelles techniques de rupture présente un unique avantage : un manque d’hostilité et d’agressivité de la part des individus quittés. 

“La probabilité d’intention hostile” et “l'intensité d’agressivité” étaient moins fortes chez les personnes ghostées que chez celles rejetées. En effet, au détriment des personnes honnêtes, “se faire dire pourquoi la personne nous a quitté nous offredes motifs spécifiques et une cible pour diriger notre agressivité", nuancent les chercheurs italiens.