Une étude, publiée le 28 septembre 2022, dans la revue scientifique PLOS One a révélé que la pandémie de Covid-19 avait "sans doute eu des effets sur certains traits de notre personnalité". 

Pour parvenir à leurs résultats, les chercheurs ont comparé ceux d’environ 7 000 Américain.es entre le 1er mars 2020 et le 31 décembre 2020, puis entre le 1er janvier 2021 et le 16 février 2022.

Ils ont tenté de comprendre si le coronavirus avait modifié ces cinq traits de personnalité : la névrose, la tendance à éprouver des émotions négatives, comme l’anxiété et le stress, l’extraversion, l’ouverture à l'autre, et l’amabilité. 

Covid-19 : des personnalités plus moins ouvertes

Une étude, publiée en août 2020 dans la même revue scientifique, avait démontré que l'anxiété et le pessimisme avaient étonnamment diminué en 2020, durant la phase aiguë de la pandémie. Mais cette baisse ne s’est pas maintenue dans le temps puisqu’elle était semblable, en 2021-2022, à la période pré-pandémique. 

Ainsi, les chercheurs ont découvert que “la légère diminution de la névrose au début de la pandémie a été de courte durée et que des changements préjudiciables sur les autres traits sont apparus au fil du temps." 

En effet, “il y a eu de petites baisses significatives de l’extraversion, de l’ouverture à l'autre, de l’amabilité”, ont-ils alerté.

Les jeunes davantage touchés 

Mais ces changements n’ont pas touché les tranches d’âge de la même façon. La baisse de l’anxiété et des émotions négatives, constatée durant la phase d'explosion du Covid-19 avait concerné davantage les personnes âgées de plus de 65 ans et moins celles âgées de moins de 30 ans. 

De plus, ces changements de caractère auraient davantage touché les jeunes adultes qui "ont montré une maturité perturbée caractérisée par un pessimisme important”, a expliqué l’étude. 

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Mais ce n’est pas tout. Alors que l’extraversion, l’ouverture et l’amabilité seraient moins présents sur la tranche des 30 à 64 ans aujourd’hui qu’avant la pandémie, ce sont également les plus jeunes qui ont connu le déclin le plus fort dans les traits de personnalité tels que l’empathie et la responsabilité. 

Des résultats qui inquiètent

L’auteure principale de l’étude, le Dr Angelina Sutin, a déclaré à Medical News Today que “ces changements, chez les jeunes adultes dépendent des traits associés à de nombreux résultats importants, y compris la réussite scolaire et professionnelle, les relations et la santé mentale et physique. Les changements étaient relativement faibles, mais l’impact cumulatif pourrait être important si les changements persistent.”

Bien que les chercheurs ne puissent pas prouver que la pandémie ait été à l’origine de ces modifications identitaires, ils ont néanmoins alerté sur les conséquences à long terme de ces changements de personnalité. 

En effet, “si ces changements sont durables, ces preuves suggèrent que les événements stressants à l’échelle de la population peuvent légèrement infléchir la trajectoire de la personnalité, en particulier chez les jeunes adultes", ont-ils conclu.