Le 24 janvier 2017, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a présenté les nouveaux repères nutritionnels du PNNS (Programme National Nutrition Santé).

Elle recommande en particulier de limiter la consommation de viande (sauf pour les volailles) à 70 g par jour et celle de la charcuterie à 25 g par jour. Cette décision s’appuie sur les résultats d’une étude du CIRC (Centre International de Recherche sur le Cancer), relevant de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), publiée le 26 octobre 2015 dans la revue médicale The Lancet Oncology. Cette étude révèle que la viande rouge est "probablement cancérigène pour l’homme".

Elle pointe aussi du doigt les risques liés à une consommation excessive de viandes transformées (ex. : charcuterie, corned-beef) : une portion quotidienne de 50 g augmenterait les risques de développer un cancer colorectal de 18%.

Santé : gare à la consommation de sucres simples et cachés

L’OMS est également en guerre contre les sucres simples (ex. : sucre de table, fructose) et les sucres cachés dans les préparations industrielles (ex. : ketchup, boissons, soupes en brique) depuis de nombreuses années.

Pourquoi ? Parce qu’une consommation excessive de ces sucres favorise la formation de caries, le surpoids, l’obésité et l’apparition d’un diabète de type 2 ou d’une pathologie cardiovasculaire.

En 2015, elle recommandait de limiter la consommation de ce type de sucres à 10% de l’apport énergétique total pour une journée chez l'adulte et chez l'enfant (environ 50 g par jour). Réussir à ramener ce ratio à moins de 5% serait encore plus bénéfique (environ 25 g par jour). Pour aider à réduire la quantité de sucre absorbée, l’Anses recommande de limiter la consommation de jus de fruits du commerce, de sodas et d’autres boissons très sucrées à un seul verre par jour, maximum.

Sel, matières grasses et féculents : à consommer avec modération

À juste dose, le sel, les féculents (ex. : pâtes, riz, pain) et les matières grasses sont bons pour l’organisme. Le sel fournit du sodium, un minéral indispensable à la contraction musculaire, à l’hydratation des cellules et à la stabilisation du pH sanguin. Les lipides présents dans les matières grasses fournissent de l’énergie, sont bénéfiques aux membranes cellulaires et interviennent dans la fabrication de nombreuses hormones par l’organisme. Quant aux féculents, ils sont une source non négligeable d’énergie, de vitamines, de fibres et de sels minéraux…

Cependant, il ne faut pas abuser du sel. Dans ses directives sur l’apport en sodium chez l’adulte et chez l’enfant de 2012, l’OMS recommande de ne pas dépasser 5 g de sel par jour chez l’adulte en bonne santé, notamment pour limiter les risques d’hypertension artérielle.

Du côté des matières grasses, il faut limiter la consommation d’acides gras trans, en particulier les acides gras trans d’origine industrielle, présents dans divers produits transformés comme les pizzas et les viennoiseries : à haute dose, ils augmentent les risques de pathologies cardiovasculaires. Depuis 2005, l’Anses a fixé le seuil maximal des acides gras tans à 2% de l’apport énergétique total journalier.

Quant aux féculents, ils ne doivent pas dépasser 50 à 55% de l’apport journalier. L’Anses recommande de privilégier les féculents non raffinés (ex. : pain complet), en particulier pour leur haute teneur en fibres.

Les aliments santé à privilégier au quotidien

Dans ses recommandations de 2017, l’Anses conseille de manger du poisson deux fois par semaine, dont une fois du poisson gras (ex. : saumon, thon) pour sa teneur en oméga-3. Cette recommandation s’appuie sur diverses études ayant notamment prouvé le rôle protecteur des oméga-3 pour le système cardiovasculaire et leur effet bénéfique contre l’hypertension artérielle. L’huile de colza et l’huile de noix sont également recommandées pour leur concentration en oméga-3.

L’Anses insiste aussi sur la place des fruits et légumes (elle recommande d’en manger 400 g par jour) et des légumineuses (ex. : lentilles, pois chiches… à manger plusieurs fois par semaine) pour fournir suffisamment de fibres, de vitamines et de sels minéraux à l’organisme.

Des régimes santé pour prévenir les pathologies ?

Plusieurs scientifiques ont élaboré des régimes santé, généralement inspirés du mode d’alimentation d’une région du monde moins touchée par le diabète, l’obésité, les troubles cardiovasculaires, le cancer et d'autres pathologies influencées par les mœurs alimentaires. Sans surprise, ces régimes ont beaucoup de moins communs.

Par exemple, ils sont habituellement riches en sources d’oméga-3 et en fruits et légumes frais tout en étant assez pauvres en viandes rouges.

On peut notamment citer le régime crétois du Pr Serge Renaud, qui diminuerait de près de 60% les risques de cancer et de 70% les risques d’infarctus : il met surtout l’accent sur les poissons, les fruits de mer, les viandes blanches, les fruits et légumes de saison et les cuissons sans matière grasse ajoutée (ex. : vapeur, papillotes). On peut aussi citer le régime Okinawa (poisson, fruits de mer, fruits et légumes, volaille, algues…) ou encore le régime nordique, qui privilégie les poissons, le gibier et les fruits rouges.

Quand l’alimentation participe au traitement d’une maladie…

L’alimentation a un tel impact sur la santé que des régimes ont été mis au point pour combattre certaines pathologies. Il en existe de nombreux types, utilisés en milieu hospitalier ou à domicile.

Le régime pauvre en sel (régime hyposodé), notamment, est souvent employé en cas d’insuffisance cardiaque, d’œdème, d’hypertension artérielle, d’insuffisance hépatique ou rénale…

Autre exemple : le régime sans gluten. Employé en cas de maladie cœliaque, il supprime toutes les sources de gluten de l’alimentation (essentiellement les aliments à base de farine de blé).

On peut aussi citer le régime hypocholestérolémiant, utile en cas d’excès de cholestérol : il s’agit surtout de diminuer la consommation de matières grasses d’origine animale pour favoriser les graisses végétales.

Dernier exemple : le régime anti-diabète, qui favorise les aliments à index glycémique bas, c’est-à-dire faisant peu augmenter la glycémie (taux de sucre dans le sang).