Certaines maladies font plus peur que d'autres. Elles sont de celles qui hantent les nuits (et les jours) des hypocondriaques. Pourquoi elles en particulier ? Car elles sont bien souvent inattendues, violentes, fulgurantes : ce sont des pathologies qui tuent en quelques minutes à quelques heures. Liste non-exhaustive des plus fatales de toutes.

L'AVC

L'accident vasculaire cérébral - AVC (ou attaque cérébrale) survient lorsque la circulation sanguine à l'intérieur du cerveau s'arrête brusquement (le plus souvent à cause d'un caillot) ou lorsqu'une hémorragie intracérébrale (saignement dans le cerveau) se produit à la suite d'une rupture d’une artère cérébrale.

En fonction de la zone du cerveau touchée et de sa taille, une attaque cérébrale peut entraîner un décès soudain. Reconnaître les symptômes avant-coureurs de l'AVC permet d'améliorer les chances de survie en étant pris en charge en urgence. 

Vidéo du jour

En France, l'AVC est la première cause de mortalité chez la femme et la troisième chez l'homme. Ils touchent tous les âges, y compris les plus jeunes.

La crise cardiaque

L'infarctus du myocarde (ou crise cardiaque) résulte de la destruction d'une partie du myocarde après l'obstruction d'une artère coronaire. Il survient quand ce muscle cardiaque n'est plus irrigué par le sang. Incapable de propulser du sang vers le cerveau et le reste du corps, il s'arrête de battre : c'est l'arrêt cardiaque. Celui-ci provoque une perte de connaissance brutale et une absence de pouls.

Sans réanimation cardiaque immédiate, le pronostic vital est engagé et la mort peut survenir en quelques minutes à peine. Repérer les signes annonciateurs d'une crise cardiaque peuvent aider à sonner l'alerte. Les femmes notamment doivent être attentives à des symptômes bien particuliers. Et malgré les idées reçues, l'infarctus du myocarde peut survenir chez des personnes jeunes.

La septicémie

Le sepsis (ou la septicémie) est une grave infection du sang provoquée par des bactéries (ou dans de rares cas par des champignons ou des virus). Le point de départ est une simple infection localisée, qui lorsqu'elle n'est pas traitée, peut servir de point d'entrée à ces fameuses bactéries. 

Un choc septique est responsable d’une chute sévère de la tension artérielle. Les organes comme les poumons, le coeur, le cerveau et les reins n'ont plus d'apport suffisant en sang, ce qui entraîne leur dysfonctionnement. C'est alors une urgence vitale.

Les premiers signes sont une fièvre, des frissons, une confusion mentale, une peau rouge et chaude, une respiration rapide. Ensuite, on remarque une chute de la température (en-dessous de 37°C, une respiration difficile, une peau froide, bleutée et marbrée. 

"Sans traitement, la plupart des personnes qui souffrent de choc septique meurent. Même avec un traitement (antibiotiques), le risque de décès est significatif. En moyenne, environ 30 à 40 % des personnes atteintes de choc septique meurent", détaille le manuel médical MSD

Parmi les bactéries les plus virulentes, on compte les staphylocoques dorés (Staphylococcus aureus), qui sont à l'origine d'un choc toxique staphylococcique (syndrome du choc toxique).

De multiples pathologies peuvent mener à une septicémie : bronchite, pneumonie, méningite, péritonite (inflammation du péritoine qui tapisse la cavité abdominale), infection urinaire...

La méningite foudroyante

Les méningocoques (des bactéries) sont des causes majeures de méningites aiguës. "Après une infection locale, respiratoire ou ORL (angine, otite, sinusite, etc.), les bactéries peuvent se retrouver dans le sang et éventuellement franchir la barrière hémato-méningée pour infecter le liquide céphalo-rachidien, ce qui entraîne un œdème et une inflammation méningée", décrit l'Institut Pasteur

La méningite à méningocoques peut entraîner un décès dans les 24 heures après l'apparition des premiers symptômes. Des signes plus spécifiques apparaissant plus tard, confirment une méningite foudroyante : raideur dans la nuque, intolérance à la lumière, taches rouges sur la peau (purpura).

Le choc anaphylactique

Réaction allergique violente à une piqûre d'insecte, à la morsure d'un serpent venimeux, à un aliment ou un médicament, le choc anaphylactique peut faire chuter la tension très rapidement et priver les organes d'oxygène, entraînant un arrêt cardiaque. Il peut également provoquer un œdème de Quincke - un gonflement extrême et soudain des couches profondes de la peau et des muqueuses - qui dans les cas les plus graves provoque un étouffement. 

Seule une injection d'adrénaline peut empêcher une issue fatale. Connaître les signes de l'anaphylaxie est le meilleur moyen de réagir rapidement. 

L'hépatite fulminante

L'hépatite aiguë grave (fulminante) est soit d'origine virale, soit la conséquence d'un surdosage de Paracétamol (Doliprane). 

Cette nécrose des cellules du foie entraîne une insuffisance hépatique, ce qui l'empêche de remplir ses fonctions, à savoir éliminer les toxines. Ces substances se disséminent ensuite dans le sang. Lorsqu'elles arrivent au cerveau, elles provoquent alors une encéphalopathie hépatique.Pathologie foudroyante, elle peut provoquer un coma. Elle mène à un décès en moins de 48 heures dans 80 % des cas.

La greffe de foie est la seule option pour traiter une hépatite fulminante. Comment l'identifier ? Elle se manifeste par une fatigue, une jaunisse (jaunissement du blanc de l'oeil), des nausées, vomissements, un gonflement de l'abdomen et des hémorragies. 

La fasciite nécrosante

La fasciite nécrosante (ou maladie "mangeuse de chair") correspond à une destruction des aponévroses - connues sous le nom de fascias - due à l'infection d'une plaie par une bactérie à streptocoque de type A. Cette bactérie produit une toxine qui détruit les tissus. 

Les symptômes provoqués par la fasciite nécrosante sont une fièvre, des douleurs intenses, un gonflement rouge et douloureux des tissus qui s’étend rapidement (jusqu’à 3 cm chaque heure). 

La fasciite nécrosante entraîne un décès dans 20 à 30 % des cas et peut survenir en 12 à 24 heures.

L'intoxication alimentaire

La consommation d'aliments ou d'eau contaminés par des agents pathogènes comme des bactéries, virus, parasites (E. coli, salmonelle, listeria, Campylobactershigellavibrio cholerae...) peut être à l'origine d'une intoxication alimentaire grave, surtout chez les enfants. Elle déclenche des diarrhées et vomissements. Les signes d'une complication sont une déshydratation sévère, une septicémie ou un syndrome occlusif. Il faut consulter en urgence. 

"La morbi-mortalité attribuable aux maladies infectieuses d’origine alimentaire reste élevée en France, avec 1,28 à 2,23 millions de cas annuels, dont 15 800 à 21 200 hospitalisations et entre 232 et 358 décès", estime Santé Publique France

La dissection aigüe de l'aorte

Cette pathologie vasculaire est essentiellement liée à l'hypertension artérielle. Elle se caractérise par "une déchirure partielle de la paroi de l’aorte (à savoir le gros vaisseau partant du cœur et distribuant le sang aux organes)", définit le CHU de Lyon. Les organes comme le cerveau et les intestins ne sont plus irrigués "à cause de la déchirure des branches de l’aorte"

Le principal symptôme de cette urgence vitale est une douleur similaire à celle d'un "coup de poignard au milieu de la poitrine, irradiant dans le dos puis vers le bas du dos. Cette douleur est brutale, intense, angoissante, et peut même être accompagnée d’une perte de connaissance", poursuit le CHU. À ce stade, la personne risque la mort subite.