Si la plupart des réactions allergiques restent bénignes, il arrive qu'elles soient bien plus graves. Jusqu’à mettre en danger le pronostic vital.
On parle alors de choc anaphylactique (ou anaphylaxie), une réaction violente à un allergène. "Si l’on s’en sort naturellement la majorité du temps, il peut mener à l’arrêt cardiaque dans les 30 à 40 minutes", prévient le Dr Vinh An Huynh, allergologue au CHU Annecy-Genevois.
Voici les signes qui doivent alerter.
Allergie sévère : les causes
Ce qu’il faut déjà savoir, c’est qu’un choc anaphylactique ne se produit que très rarement à la première exposition. "De façon générale, il faut une phase de sensibilisation à l'allergène pour que cela puisse se produire", précise le Dr Marie-Laure Megret Gabeaud, allergologue médicale.
Statistiquement, les expert.e.s estiment qu’entre 0,05 % à 2 % des allergiques développeront une réaction anaphylactique au moins une fois au cours de leur vie. Un chiffre bas, qui s’explique d’abord par le fait que tous les allergiques ne sont pas, ou très peu concerné.e.s.
"Les personnes qui souffrent d'allergies alimentaires, aux médicaments ou aux piqûres d’insectes sont particulièrement à risque", détaille le Dr Megret Gabeaud. En clair, le risque est bien plus faible lorsqu’il s’agit de pollen, de poils d’animaux ou d'acariens.
Et cela dépend aussi de l’âge : selon le Dr Huynh, deux pics d'incidence sont observés dans l'anaphylaxie : de 10 à 20 ans ou de 50 à 60 ans. À savoir que chez les plus jeunes, l’anaphylaxie est le plus souvent provoquée par une allergie alimentaire au lait de vache, aux œufs, à l'arachide ou aux fruits à coque.
Les signes du choc anaphylactique
Lors d'une réaction allergique, après contact avec l'allergène : certaines cellules qui ont un rôle dans l'immunité, histamine et leucotriènes sont libérées. Ces substances provoquent une vasodilatation, une inflammation et un œdème dans les tissus environnants. Plus ces substances sont libérées en quantité élevée, plus la réaction risque d'être sévère. En moins de 15 minutes, la personne peut déjà commencer à se sentir mal.
Les premiers signes peuvent inclure une tachycardie, une baisse de la tension artérielle, de la toux, de l’urticaire, des nausées, des vomissements ou des difficultés à respirer.
"L'anaphylaxie est confirmée lorsque des symptômes cutanés, digestifs, cardiaques et respiratoires sont réunis", explique le Dr Huynh. On peut également faire ce que l'on appelle un œdème de Quincke (angiœdème allergique), qui se traduit par un gonflement des paupières, des lèvres, de la langue et du pharynx. Il se révèle grave lorsqu'il touche le larynx, car il expose à un risque d’étouffement.
Anaphylaxie : une réaction allergique potentiellement mortelle
Un choc anaphylactique non pris en charge à temps peut être fatal. Lorsque la tension chute trop rapidement, les organes ne sont plus correctement alimentés en oxygène. "Il y a donc un risque de collapsus cardiovasculaire et plus gravement, d’arrêt cardiorespiratoire", précise le Dr Megret Gabeaud.
Le seul traitement contre le choc anaphylactique est l’ injection d'adrénaline. Hormone du stress, son action vasoconstrictrice a pour objectif de relancer le cœur et d’augmenter la circulation sanguine.
"Sachant que 2/3 des réactions fatales surviennent sur des personnes qui ont déjà des antécédents, les personnes ayant une histoire d'allergie sévère, des allergies alimentaires ou aux venins doivent toujours avoir avec elles une trousse d’urgence composée de stylos injecteurs", détaille le Dr Huynh. Préremplis d'adrénaline, leur utilisation est plutôt aisée. Le maniement est à montrer à l'entourage.