Les bienfaits insoupçonnés de la masturbation

masturbation fruit
Alors que les tabous qui pèsent sur la masturbation féminine tendent à se dissiper, celle-ci dévoile des vertus jusque là insoupçonnées de beaucoup, pour notre corps et notre esprit. Troubles du sommeil, stress, menstruations… Ses bienfaits sont nombreux.

Longtemps considérée comme un sujet tabou, la masturbation féminine jouit désormais d'une salutaire libération de la parole et des moeurs. Des stars internationales comme Lily Allen prêtent leur image à des gammes de vibromasseurs, des ouvrages sur la sexualité féminine sont publiés dans de grandes maisons d'édition, et les objets censés accompagner la pratique se multiplient.

L’augmentation mondiale des ventes de sextoys, l’an dernier, boostée par des confinements à répétition et une distanciation sociale à respecter, est d'ailleurs nette. Selon des chiffres recensés par France Bleu dans un article datant de février 2021, le groupe allemand Wow, qui possède entre autre le stimulateur clitoridien Womanizer "a vu ses ventes multipliées par trois dans le monde et plus de deux fois (+153%) en France". On peut par ailleurs observer des performances similaires pour une autre marque du groupe, "We Vibe" dont les ventes ont grimpé de 113% en France, tandis que la marque suédoise Lelo a vu "son marché européen croître de 10%" 

Au-delà de la quête de plaisir, cette pratique sexuelle parmi d'autres possèderait de nombreux bienfaits, dont certains ont fait l’objet d’études tout ce qu'il y a de plus scientifique.

Se masturber pour découvrir son corps et décupler son plaisir

Le premier bienfait reconnu de la masturbation, c’est “d’apprendre comment notre corps fonctionne en termes de ressentis, de sensations, de jouissance. C’est aussi une façon de découvrir ses zones érogènes, d’avoir des orgasmes [...], d’assouvir ses fantasmes les plus secrets, avec ce sentiment de liberté totale que procure la solitude de son intimité”, écrit Dr Céline Causse, psychiatre et sexologue à Paris, dans son ouvrage La Sexualité Féminine dans tous ses ébats (Ed. Fayard). 

Quand elle se pratique en solo, la masturbation permet une introspection sensitive sur comment fonctionne notre corps et comment stimuler notre plaisir. “Ça devrait même être recommandé ! C’est la meilleure technique pour découvrir son corps, le connaître et pouvoir être plus à l’aise quand on passe en relation avec un.e partenaire”, déclarait en 2016, la Youtubeuse Clemity Jane dans une vidéo dédiée, qui totalise presque 1,7 millions de vues.  

Se masturber pour atténuer les douleurs menstruelles 

Moins connu mais de plus en plus documenté, la masturbation est également un moyen de soulager les douleurs menstruelles. 

Une étude clinique menée en 2020 et dont les résultats ont été rendus publics récemment, lancée par Womanizer et Lunacopine, ont observé les effets de la masturbation sur les menstruations. Et les conclusions sont édifiantes ! Parmi les 341 participants, “93% ont déclaré que la masturbation avait réduit l’intensité de leurs douleurs menstruelles.” 

Par ailleurs, toujours selon les résultats de cette étude, les chercheurs dont le Dr Jones, psychologue clinicien, sexologue, qui a étudié et validé les résultats, l’action anti-douleur pouvait être observée sur deux temporalités : d’abord à court-terme, la masturbation pouvait faire diminuer les crampes ressenties à un instant T. Mais aussi à long-terme, les participants ont déclaré ressentir une diminution progressive et continue de la douleur pendant la phase de test. A noter enfin, que “90% des participants à cette étude recommanderaient à un.e ami.e de se masturber pour soulager ses douleurs menstruelles”.

Cette action sur le ressenti de la douleur et notamment des crampes menstruelles, s’expliquent notamment par la libération d’endorphines pendant qu’on se masturbe et/ou qu’on atteint l’orgasme. Des effets analgésiques qui peuvent aussi faire diminuer les migraines, symptômes également courants lors des menstruations. 

Se masturber pour atténuer la douleur de l'accouchement

Toujours grâce aux endorphines et à l’ocytocine libérées pendant la masturbation, celle-ci pourrait être une aide précieuse pour l’accouchement. C’est un sujet très rarement évoqué par le corps médical, dans les revues spécialisées ou dans les livres, car il relève de plusieurs tabous, que sont la masturbation donc, mais aussi la douleur des femmes et l’accouchement. Pourtant, certaines femmes tentent de libérer la parole sur ce qu’on appelle “l’accouchement orgasmique”. C’est le cas de l’illustratrice Gayelle, qui en mai 2018, a publié via facebook une courte BD intitulée Le Clitoris oublié de l’accouchement. Elle y racontait le massage de son clitoris l’avait aidée pour atténuer tant que faire se peut la douleur des contractions (elle avait choisi un accouchement à domicile, sans péridurale, ndlr).  

“Pour comprendre cette méthode, il faut savoir que notre corps produit de l’endorphine et de l’ocytocine afin de réduire la douleur pendant l’accouchement. Ce sont les mêmes hormones qui entrent en jeu lorsqu’on fait l’amour. L’idée donc, c’est de booster ces hormones par stimulis sexuels afin de réduire, voire d’annihiler la douleur”, écrivait-elle alors. 

Pour l’heure, les études sont rares à ce propos. On notera toutefois une étude de 2013 qui mettait en lumière la question de ces “orgasmes” obstétricaux, mais les constats sont difficiles à en tirer. D’une part car comme le rappelle Marie-Hélène Lahaye, interrogée à ce sujet dans L’Obs en 2018, “Il ne faut pas en faire une injonction pour les femmes qui accouchent. Ce serait une violence qui s'ajouterait aux violences obstétricales déjà existantes”. Ensuite, parce que les conditions habituelles des accouchements en milieu hospitalier, ne sont pas très propices à la masturbation. 

Se masturber pour mieux dormir et lutter contre le stress

La masturbation serait également pour certains, un moyen pour lutter contre les troubles du sommeil. D’ailleurs en 2019, Barmer, une société d’assurance allemande avait même lancé une campagne pour conseiller à ses clients d’opter pour la masturbation pour mieux dormir, le tout illustré par l’image d’un sextoy coloré. 

Dans une étude parue en 2000 portant sur 2600 Américaines, et relayée dans l’ouvrage du Dr Céline Causse, “32% des participantes déclaraient se masturber pour s’endormir”. Un chiffre pas si étonnant au regard des différentes études mettant en lien le plaisir sexuel et l’orgasme, avec un sommeil de qualité. En cause ici, toujours l’ocytocine et l’endorphine que libère la masturbation et qui aident l’organisme à se relaxer. C’est d’ailleurs pour les mêmes raisons que 39% des personnes interrogées lors de l’étude américaine citée, se masturbaient “pour se détendre”. 

D’autres enfin s’adonnent à ce que l’on appelle la masturbation méditative, toujours pour ses bienfaits contre le stress et l'anxiété. “La masturbation méditative est comme un cadeau que l'on se fait à soi-même", avançait Dre Janet Brito, sexothérapeute, à Paper Magazine en mars 2020. "Un cadeau pour être avec soi-même, pour apprendre, pour se détendre, pour se laisser aller. Et donc pour éprouver un autre type de plaisir”.

Se masturber, un peu, beaucoup...

Si l’on a tendance à dire et à penser que la quête du plaisir ne connaît pas de barrières, une masturbation compulsive qui deviendrait par exemple l'accès sine qua non au sommeil ou à l’apaisement doit alerter. Quand une pratique sexuelle devient une nécessité et non plus un plaisir, une dépendance peut se créer. Il ne faut alors pas hésiter à se tourner vers un.e professionnelle de santé pour en parler.



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