Enfants, vous connaissiez peut-être cette "légende urbaine", qui disait que les devoirs à la maison étaient interdits. En réalité, c'est tout sauf une légende ! La circulaire du 29 décembre 1956 est sans appel : "Aucun devoir écrit, soit obligatoire, soit facultatif, ne sera demandé aux élèves hors de la classe". En théorie, ils ne sont donc pas autorisés. Pourtant, dans la grande majorité des écoles, ils restent imposés, parfois à l'excès.

L'enquête annuelle du Programme International pour le Suivi des Acquis des élèves (PISA*), menée chaque année par l'OCDE**,  révèle que la France fait partie des pays où les élèves ont le plus de travail à faire à la maison. Malgré la masse de devoirs maison, les résultats des enfants français ne sont pas meilleurs que ceux d'autres pays (comme la Suède, la Finlande...), ou la charge de travail personnel est nettement moins importante. 

Quand les devoirs génèrent des inégalités

L'un des gros reproches faits aux devoirs à la maison est cet aspect générateur d'inégalités. Comme le rappelle l'OCDE : "Les devoirs représentent une possibilité supplémentaire d’apprentissage ; toutefois, ils sont susceptibles de creuser les inégalités socio-économiques dans les résultats des élèves." Il pointe notamment le cas de certains enfants, qui n'ont pas vraiment d'espace calme dans lequel travailler à la maison, ce qui nuit aux devoirs, et précise : "Les établissements d’enseignement et les enseignants devraient trouver les moyens d’encourager les élèves en difficulté et défavorisés à faire leurs devoirs."

Le cas des parents est également souvent évoqué : certains parents ne peuvent pas aider leurs enfants à faire leurs devoirs. Ces derniers sont donc désavantagés par rapport aux enfants dont les parents n'hésitent pas à aider. Mais cette aide peut également se transformer en véritable pression familiale.

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Comment faire face à ces inégalités ?

Les inégalités face aux devoirs sont donc bien réelles, mais elles ne sont pas une fatalité. Et ce, parce que les enseignants ont parfaitement conscience du fait que leurs élèves peuvent recevoir une aide. William, plus connu sur les réseaux sociaux sous le pseudo "Msieur Le Prof", explique notamment : "Les devoirs maisons peuvent être utiles à l'élève car ils lui permettent de travailler autrement, de s'aider de plusieurs outils, de prendre le temps de le faire. Il s'agit de devoirs plus ambitieux que ceux que l'on peut demander en classe."

Le tout étant de proposer à l'élève les soutiens qui peuvent l'aider à avancer. Ces dernières peuvent alors prendre plusieurs formes :

  • Les aides extérieures 

Des organismes tels qu'Acadomia proposent du soutien scolaire et de l'aide aux devoirs. Une aide très précieuse pour Agnès Perrin-Turenne, Directrice du développement et de la pédagogie, qui estime que : "Cela permet de solidifier les bases apprises en cours, et d'aider certains élèves à surmonter des blocages. Tous n'osent pas poser des questions en classe ou demander des précisions." Une aide extérieure peut donc aider l'élève, qui hésitera moins à demander des explications.

  • Le travail en groupe : autre solution ?

Travailler avec ses camarades, mais par petit groupe. Agnès Perrin-Turenne le rappelle : "On ne fait pas la même chose dans un groupe de 30 que dans un groupe de 6". Résultat ? La prise de parole est facilitée, les élèves peuvent poser des questions, mais aussi s'entraider. Car un enfant qui a compris un concept et qui est capable de l'expliquer avec ses propres mots sera souvent plus facilement compris qu'un enseignant. Raison pour laquelle de plus en plus de collèges et de lycées mettent en place des programmes de travail en groupe ou de tutorat, dans lesquels des élèves de classes supérieures viennent en aide à ceux des niveaux inférieurs.

  • L'aide aux devoirs à l'école 

Le soutien scolaire orchestré par les enseignants peut aussi représenter une véritable aide pour les élèves. Ces derniers ne sont présents que s'ils le souhaitent, et peuvent profiter de ce temps supplémentaire pour poser des questions etfaire leurs devoirs avec une vraie aide, sans subir la pression familiale.

  • L'aide des associations 

Parce que l'échec scolaire ne devrait pas être une fatalité, des associations telles que ZUPdeCo travaillent directement sur le terrain et se rendent dans les collèges pour venir en aide aux élèves. Des tuteurs viennent aider les enfants à réviser leurs leçons et à faire leurs devoirs, en leur expliquant les concepts à intégrer pour réussir. Une aide précieuse qui permet d'interagir avec d'autres interlocuteurs que les parents ou les enseignants.

* Rapport PISA, publié en décembre 2015

** L'organisation de coopération et de développement économiques