Magali Blandin, mère de famille et éducatrice de 42 ans, domicilée à Montfort-sur-Meu (Ile-et-Vilaine) avait disparu depuis le 11 février. Le 20 mars, son corps a été retrouvé dans une forêt de Boisgervilly, à deux kilomètres de Montauban-de-Bretagne, où vivait son époux.

Il a avoué l'avoir tuée et a été mis en examen pour "meurtre par conjoint", a annoncé le procureur de la République Philippe Astruc dans un communiqué, relayé par Le Monde, avant de s'exprimer lors d'une conférence de presse.

"Complot criminel"

Placé en garde à vue le samedi 20 mars, Jérôme G, âgé de 45 ans et sans emploi, a avoué avoir tué son épouse, dont il était en instance de divorce. Il a été mis en examen pour "meurtre par conjoint" et "tentative de meurtre par conjoint". 

C'est lui qui a indiqué où se trouvait le corps de Magali Blandin. Il a avoué l'avoir tuée le 11 février avec une batte de base-ball. Elle venait de déposer leurs quatre enfants à l'école. Il a expliqué l'avoir frappée à deux reprises avec une batte de base-ball, avoir laissé le corps dans l'appartement, avant de revenir dans la soirée pour "effacer méticuleusement" les traces du crime, puis l'avoir enterrée "dans la forêt enneigée après l’avoir recouverte de chaux vive", a détaillé le procureur.

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D'après le procureur de la République, Philippe Astruc, ce féminicide serait le résultat d'un "complot criminel", amorcé en novembre 2020 par Jérôme G. Il aurait alors donné 20.000 euros à des relations géorgiennes pour tuer son épouse, âgée de 42 ans. "Ce crime, qui s’inscrit dans la triste liste des homicides conjugaux, trouve sa spécificité dans son inscription dans une bande organisée qui regroupe tant la famille de Jérôme G. que des proches de la communauté géorgienne, à laquelle il loue un hangar", a détaillé le procureur de la République. 

Jérôme G. avait évoqué une "tentative d'extorsion d'une somme de 15.000 euros", auprès des enquêteurs, fin février. L'interpellation des quatre Géorgiens, suspectés d'extorsion, a permis à l'enquête d'avancer. L'un d'eux, âgé de 39 ans, a été mis en examen pour "tentative d’extorsion en bande organisée en récidive légale" et "destruction de preuve d’un crime pour faire obstacle à la manifestation de la vérité", souligne Ouest-France.

Les parents du meurtrier présumé, âgés de 72 et 75 ans, ont également été mis en examen pour "tentative de meurtre" et "complicité de meurtre par conjoint".

"Mon client s’est retrouvé dans une impasse psychologique, il n’a pas supporté le départ de Magali (...) Il voit la famille comme un édifice. Vous avez les quatre piliers que sont les enfants et le pilier principal, sa femme. Au moment où ce pilier disparaît, c’est tout qui s’effondre", a réagi Me Jean-Guillaume Le Mintier, l'avocat de Jérôme G, cite le quotidien local. Il a confirmé que le mis en cause avait donné 20.000 euros aux Géorgiens, qui l'ont finalement "escroqué". Le meurtrier présumé aurait agi seul.

Une plainte classée sans suite en septembre 2020

Magali Blandin avait porté plainte contre son époux, en septembre 2020, pour violences conjugales. Le couple venait de se séparer. La plainte avait été classée sans suite. Il s'agit du 23e féminicide depuis le début de l'année 2021, selon le décompte effectué par le collectif Féminicides par compagnons ou par ex.

Sa disparition avait été signalée le 12 février par une de ses collègues, alors qu'elle ne s'était pas rendue sur son lieu de travail et n'avait pas récupéré ses enfants à l'école. Les quatre enfants, âgés de quatre, sept, douze et quatorze ans, vont être placés en urgence.