La plaignante qui accuse Ary Abittan de viol, mis en examen en novembre 2021 et désormais placé sous le statut de témoin assisté, a-t-on appris mercredi 19 juillet 2023, va déposer une nouvelle plainte pour "violences aggravées".

Me Arash Derambarsh, l’avocat de cette femme de 23 ans, qui dénonce une pénétration par voie anale sans son consentement, s’est exprimé auprès de RTL, jeudi 20 juillet.

Deux nouvelles plaintes vont être déposées

Les juges d'instruction ont jugé le stress post-traumatique de la plaignante "indiscutable", mais ils ont estimé qu’il ne "ressortait pas de l’information judiciaire d’indices graves ou concordants en faveur d’acte de pénétration sexuelle imposée par violence, contrainte, menace ou surprise". Ce nouveau statut de témoin assisté allège donc les charges qui pèsent contre l'humoriste et acteur, et l'affaire pourrait aboutir à non-lieu ou l'abandon des poursuites à son encontre.

Me Arash Derambarsh explique à RTL que "[sa] cliente considère qu'elle a été victime de violences. Elle a eu de très nombreux jours d'ITT [10 jours, ndlr] et un préjudice tant physique que moral. Elle souhaite que justice se fasse dans la sérénité et use de tous les droits qu'elle possède pour accéder à un juge". Le défenseur de Camille a aussi déposé plainte contre X pour "violation du secret de l'instruction", car le changement de statut de l'acteur a été dévoilé dans la presse.

L’avocate de l’acteur de Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu ? s’est, de son côé, "réjouie" de "cette décision [statut de témoin assisté, ndlr] qui remet en cause le tribunal médiatique qui parfois juge et condamne trop rapidement".

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Des anciennes compagnes de l'acteur ont témoigné en sa faveur

Le changement de statut à la suite de la décision de deux juges d’instruction serait justifié par de nouveaux éléments d’enquête. Des anciennes compagnes de l’acteur l’ont décrit comme "un partenaire respectueux" et les expertises psychiatriques et psychologiques n’auraient pas "relevé d’éléments de personnalité en faveur d’une sexualité déviante ou de pulsions sexuelles agressives", relate l'AFP (Agence France-Presse).

Aussi, les juges d’instruction ne considèrent "pas possible de conclure que les lésions traumatiques et saignements" de la plaignante "résultent d’un acte de pénétration sexuelle non consenti", car ils avaient eu un premier rapport sexuel consenti, et que les saignements "préexistaient, au moins pour partie, au second rapport litigieux".

Rappel de l'affaire

Le soir-même du supposé viol par voie anale, Camille qui fréquentait depuis plusieurs semaines le comédien s’est confiée par messages à ses amies. L’acte non consenti selon elle aurait eu lieu au domicile parisien de l'artiste, dans le VIIIe arrondissement de Paris. Lorsqu’elle a été auscultée par un médecin, la plaignante présentait "des hématomes à la cuisse, des plaies vaginales et anales vives" et un "traumatisme au coccyx". Les enquêteurs ont aussi retrouvé du sang sur la serviette de bain de l’accusé.

En 2022, plusieurs femmes et anciennes maîtresses ayant eu des relations intimes avec l’acteur ont témoigné auprès de Paris Match. Certaines le décrivent de "dragueur lourdaud, malpoli mais pas méchant". Et affirment qu’il ne supporte pas qu’on lui dise "non" : "Quand on ose s'opposer à ses avances, il devient grossier, il vrille".

En octobre dernier, deux femmes ont témoigné dans le JDD. L’une d’elle décrit une agression sexuelle - "il me touchait partout" -, tandis que l’autre accuse le comédien d’avoir eu un comportement "bestial" et "brusque", alors qu'il voulait avoir une relation sexuelle avec elle qu’elle a refusé. Ary Abittan conteste tous les faits qui lui sont reprochés.