Loin d’être uniquement responsable de la digestion, l’intestin joue aussi un rôle fondamental dans notre bien-être général. Son rôle sur la santé est de plus en plus étudié, à un point tel qu’il est aujourd’hui considéré comme notre second cerveau.

On sait désormais que le microbiote intestinal joue un rôle sur la digestion, le métabolisme, le système immunitaire et les fonctions neurologiques, comme le précise l’Inserm. Une action qui repose sur l’existence de colonies de micro-organismes (bactéries, virus, parasites et champignons non pathogènes) installées sur les parois de l’intestin. Elles forment le microbiote le plus important du corps humain.

Mais, cette flore peut être déréglée si de mauvaises habitudes sont prises au quotidien. Voilà pourquoi il convient d'adopter des bonnes pratiques pour maintenir son microbiote en bonne santé, tout au long de sa vie. Avlin Imaeda, docteure en médecine et experte en santé métabolique à Yale en détaille trois dans un article paru le 23 mai 2023 sur le site de l'université américaine

Favoriser les aliments bruts et limiter la consommation d'aliments transformés

Plusieurs recherches ont permis d’identifier les habitudes les plus bénéfiques pour la bonne santé de cette flore. Pour Avlin Imaeda, il est d’abord recommandé de manger des aliments dans leur forme brute. Consommer des aliments entiers, comme les fruits et les légumes, permet de cultiver un microbiome sain, et ainsi de prévenir les maladies.

"L’ingestion d’aliments transformés, mécaniquement ou chimiquement, peut avoir un impact négatif sur la sensibilité à l’insuline et augmenter le risque de développer un diabète de type 2, tout en entraînant une prise de poids", indique la professeure.

Ainsi, elle illustre en précisant que boire un smoothie industriel au lieu de consommer les fruits entiers peut provoquer un pic de glucose dans le sang, "car le liquide est plus facile à digérer". D’autant plus que ce pic obligera le pancréas à produire davantage d’insuline et à donner l’effet d’une drogue sur le cerveau. Sans compter la présence de produits chimiques, tels que les conservateurs et les édulcorants non nutritifs.

Faire de l'exercice au moins trois heures par semaine 

Ce n’est pas un secret : le sport est un allié indispensable pour une bonne santé générale. Avlin Imaeda recommande ainsi de faire de l’exercice pendant au moins trois heures chaque semaine, en plusieurs séances. L’idéal serait d’inclure des exercices de musculation deux jours ou plus dans sa semaine.

"Il est prouvé que l’exercice physique favorise un microbiome plus sain et plus diversifié et augmente le taux de butyrate, un acide gras à chaîne courte produit par les bactéries à partir des fibres ingérées dans l’alimentation, mais qui ne peuvent être décomposées sans les bactéries", détaille l’experte.

L’augmentation des niveaux de cet acide gras peut être bénéfique pour réduire l’inflammation, réduire le risque de cancer du côlon et pour prévenir et réduire la gravité des maladies inflammatoires de l’intestin, selon l'experte.

Dormir suffisamment pour ne pas perturber son horloge interne

Pilier de l’équilibre de notre santé, le sommeil doit aussi être régulier. Il convient donc de connaître ses besoins et d'instaurer une routine coucher pour les combler au mieux. Car cela a aussi une incidence sur notre microbiote.

"Des études montrent que certaines bactéries intestinales et les protéines qu’elles produisent sont soumises à des rythmes circadiens impliquant le sommeil et le comportement alimentaire", explique Avlin Imaeda.

Cela peut ainsi avoir un impact sur le métabolisme et la capacité à répondre aux infections. Ainsi, dormir suffisamment et avec régularité n’est pas qu’une histoire de repos. C’est tout l’équilibre du corps et des micro-organismes qui sont aussi en jeu, rappelle l'experte.