Le soulagement reste teinté d'inquiétude aux États-Unis, ce samedi 22 avril 2023. Dans la nuit du 21 au 22 avril, la Cour suprême américaine s'est prononcée en valeur du maintien de l'accès à la pilule abortive Mifépristone, interdite deux semaines plus tôt par un juge fédéral. Mais la décision n'est une fois de plus que temporaire, et va devenir un enjeu important des prochains mois.

Statu quo et nouvelle audience

Saisie par le gouvernement Biden après la décision d'un juge fédéral texan d'interdire une pilule abortive aux États-Unis, la Cour suprême a rendu son jugement quelques heures après la fin du délai annoncé. La Mifépristone, aussi connue sous le nom de RU 486 et qui permet l'avortement par voie médicamenteuse, reste accessible dans les États où l'interruption volontaire de grossesse (IVG) reste légale. Elle pourra également être envoyée aux patientes par voie postale. Seuls deux juges conservateurs de la Cour, Clarence Thomas et Samuel Alito, ont fait savoir leur désaccord vendredi avec la décision prise à la majorité des neuf juges.

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Une bonne nouvelle, donc, mais qui pourrait n'être que temporaire. En effet, si l'avortement chimique va pouvoir rester accessible aux millions de femmes qui en usent chaque année aux États-Unis, la haute instance n'a pas statué sur le fond du problème. Le président américian Joe Biden s'est félicité de cette décision contre des mesures "qui auraient sapé le jugement médical de l'Agence fédérale des médicaments (FDA) et mis en danger la santé des femmes", et s'engage à continuer à lutter contre "les attaques visant la santé" de ces dernières. Une audience est prévue devant une cour d'appel à la Nouvelle-Orléans le 17 mai 2023.

Les inquiétudes du Planning Familial

Si cette décision concernant la pilule abortive vient apporter une solution immédiate, pour l'organisation de planning familial Planned Parenthood : "Les faits restent les mêmes : l'accès à la mifépristone n'aurait jamais dû être menacé en premier lieu." Un avis partagé par Elisa Wells, fondatrice du réseau Plan C d'information sur les pilules abortives. "Cette décision n'efface pas le chaos, la confusion et la peur que cette affaire cherchait à susciter", affirme-t-elle dans un communiqué. "Et même si la Mifépristone peut rester sur le marché pour l'instant, l'accès à l'avortement est toujours sévèrement et injustement restreint dans de nombreux États."

Pour rappel, le vendredi 7 avril 2023, le magistrat ultraconservateur texan Matthew Kacsmaryk, a retiré l'autorisation de mise sur le marché de la Mifépristone. Une décision temporairement bloquée par la Cour suprême américaine le 14 avril 2023, qui a renouvelé sa décision après une semaine de réflexion, ce vendredi 21 avril 2023.