Son fils, Cédric Jubillar, est mis examen et placé en détention provisoire de son fils pour le "meurtre aggravé" de Delphine Jubillar.

Nadine Jubillar n'a jamais pris la parole dans les médias. Ce jeudi 20 avril 2023, elle s'exprime pour la première fois dans une interview accordée au Parisien. Elle a également été interrogée par les journalistes d'Envoyé spécial, dans un numéro diffusé ce même-jour sur France 2, à 21h10.

Reprendre le contrôle de la narrative

Alors que l’instruction devrait s’achever dans les prochaines semaines et aboutir au renvoi de Cédric Jubillar devant la cour d’assises du Tarn, Nadine Jubillar, elle, est en arrêt maladie depuis deux ans et demi. Mère du principal suspect dans le meurtre de Delphine Jubillar, elle s'est portée partie civile dans le procès, avec un objectif : connaître la vérité, au nom de ses petits-enfants, les deux enfants du couple.

Dans les colonnes du Parisien, elle évoque avant tout sa volonté de reprendre le contrôle sur sa propre narrative : "On s’est permis de nous juger et de nous critiquer, ma famille et moi, sans nous connaître. Au moins, les gens pourront se faire une idée plus précise" grâce à sa prise de parole, estime-t-elle.

Un adolescent difficile

Dans cette interview, elle raconte l'enfance compliquée de son fils, placé en foyer lorsqu'elle se retrouve à la rue à 18 ans, avec un enfant de deux ans. Lorsqu'elle récupère sa garde cinq ans plus tard, Cédric est "un enfant jovial", qui devient "un adolescent turbulent et rebelle". "Il rejette toute autorité, celle des professeurs comme celle de mon mari et la mienne. Nous n’arrivions plus à le gérer. Il est donc décidé de mettre en place une mesure éducative en milieu ouvert pour essayer de le recadrer. Cette mesure dure quatre ans, de ses 14 à ses 18 ans."

Vidéo du jour

Peu après sa sortie, il rencontre Delphine, "la belle-fille idéale", selon Nadine Jubillar. Les années défilent, avec un mariage, deux enfants, une maison qui crée des conflits au sein du couple. Jusqu'à la disparition de l'infirmière, le 16 décembre 2020. "Je ne comprends pas ce qui se passe. Je me dis que Delphine a dû partir se balader en coupant son téléphone. Elle doit vouloir lui mettre un coup de stress… Je sais qu’ils sont en instance de séparation", se rappelle l'interviewée. Elle l'affirme : "Dans ma tête, il était clair à ce moment-là que mon fils n’avait rien fait à Delphine, mais au fond de moi j’avais besoin de me rassurer. Elle interroge alors son fils, qui la rassure, et décide de clore le sujet.

Des soupçons de complicité

Lorsque Cédric Jubillar est placé en garde à vue, le 16 juin 2021, sa mère est convoquée avec lui. "Les gendarmes me soupçonnent à ce moment-là d’être complice de mon fils ou de savoir quelque chose." Une confrontation est organisée entre la mère et son fils : "Je lui demande pour Elyah, pour Louis, pour Delphine, pour nous, pour la famille de Delphine de dire la vérité. Pour que moi aussi, plus tard, je puisse regarder mes petits-enfants droit dans les yeux en leur disant que j’ai tout fait pour connaître la vérité. La réponse de mon fils est la suivante : 'Je n’ai rien fait, maman'."

Nadine Jubillar avoue avoir coupé tout contact avec son fils lors de sa première année de détention, même s'ils entretiennent aujourd'hui des contacts par correspondance. La mère de Cédric Jubillar refuse de dire si elle croit en l'innocence de son fils. Mais elle dit : "Je veux savoir ce qui s’est passé. Et si c’est bien lui qui l’a fait."