Deux expertes donnent leurs bonnes réponses aux mauvaises questions d'un recruteur

Que répondre à un recruteur qui pose des questions déplacées ?
L'une coach les RH, l'autre les femmes dans leur vie professionnelle. Leur deux "cibles" se rencontrent lors de l'entretien d'embauche, cette étape pénible à passer, surtout quand on doit composer avec des questions déplacées. Que répondre ? Et quand ne pas répondre ?

Vous avez des enfants ? Combien ? Vous souhaitez en avoir bientôt ? 

Ces questions ne sont pas seulement déplacées, elles sont aussi -surtout- illégales. Il faut le savoir car le recruteur lui-même le sait parfaitement lorsqu'il les pose. C'est son devoir de connaître la loi. Pour autant, "il est maladroit de répondre à la personne qu'elle est hors-la-loi. Il ne faut pas avoir l'air revendicatif" souligne Brigitte Laloupe. Pour la coach et formatrice de RH et d'entreprises sur la place des femmes dans leur sociétéil vaut mieux marquer son étonnement. "Je suis étonnée que vous me posiez cette question en 2018" est un exemple de réponse possible, car dénuée d'agressivité. 

Yolande Libène, fondatrice de Bossie Media, une revue papier autour du leadership au féminin, partage l'avis de la coach. "Il faut répondre au recruteur, mais sans le menacer. Suggérer. N'importe qui se vexerait si on lui disait qu'il ne connaît pas la loi. Alors, il faut botter en touche. Il faut la jouer stratège." Lui dire, par exemple : "Je préfère ne pas répondre à ce genre de question. J'espère que vous comprenez pourquoi." Ce qui revient à dire, subtilement : "J'imagine que vous connaissez la loi." 

"Il faut observer sa réaction à ce moment-là" conseille Yolande Libène. Normalement, le recruteur s'arrêtera là. Mais s'il insiste, il faut quitter l'entretien. La Bossie le recommande fortement.  

Gare à la question contournée  

"Les RH savent qu'ils n'ont pas le droit de poser ces questions, alors ils contournent parfois avec des questions sur l'organisation" observe Brigitte Laloupe. 

Comment allez-vous faire pour concilier ce travail et votre rôle de mère ? par exemple.

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La coach n'a qu'un conseil à délivrer pour ce cas de figure tout aussi pénible : couper court. Avec, par exemple, ce type de réponse : "Comme tous les gens qui ont des enfants." On serait tenté de le rassurer, de lui parler de la place en crèche réservée, de la nourrice prévue à telle heure. Mais, "il faut éviter de se justifier, car ça n'ira jamais, explique Brigitte Laloupe. Vous avez peut-être la réponse à cette question, mais vous n'avez pas prévu sa relance qui suit."

Pour Brigitte Laloupe, on peut aussi répondre "Non". Point. Quelque soit la vérité. "Il ne faut pas hésiter à mentir. Il ne faut pas culpabiliser de mentir non plus." 

Les questions que le recruteur nous pose et celles que l'on doit se poser  

"Un entretien d’embauche, ça va dans les deux sens : le recruteur évalue le candidat, mais le candidat peut aussi évaluer le recruteur" pour la fondatrice de Bossie Media. L'évaluer lors de ce premier contact permet de se questionner précisément : si je suis mal à l'aise au premier entretien, qu'est-ce que ce sera une fois en poste ? Ou est-ce qu'il s'agit "simplement" d'un recruteur isolé qui ne reflète pas la culture de l'entreprise ?  

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