Désensibilisation aux allergies : les traitements qui marchent

femme nez polle allergies
Il n’est pas toujours facile de se tenir à distance des allergènes auxquels nous sommes sensibles. En cas de fortes réactions, envisager un traitement de fond peut être LA solution pour améliorer sa qualité de vie et éviter que la maladie ne dégénère en asthme.

Selon la Société française d’allergologie, seulement 100 000 cures de désensibilisation sont réalisées environ chaque année en France. 

Compte-tenu du nombre de personnes souffrant aujourd’hui d’allergies, vingt fois plus de patients devraient y avoir recours. En dépit de ses bons résultats, l’immunothérapie spécifique reste en effet méconnue. C’est pourtant le seul traitement de fond qui permet au système immunitaire de devenir plus tolérant vis-à-vis des allergènes, donc de freiner l’évolution de la maladie.

Allergies et désensibilisation : qui est concerné ?

Une désensibilisation ne s’envisage pas pour un simple nez qui coule. Il s’agit d’un traitement de longue haleine destiné à ceux pour qui l’allergie pose un véritable problème ou risque de susciter une réaction sévère, comme un choc anaphylactique. Le traitement n’est pas applicable aux polyallergiques.

Pour obtenir une bonne efficacité, un ou deux allergènes seulement doivent être visés. Il est donc au préalable indispensable que l’allergie soit confirmée par un allergologue et que les antigènes en cause soient diagnostiqués à l’aide de tests cutanés (prick-tests).

Ces derniers, non douloureux, consistent à injecter dans la peau de très petites doses d’allergènes (acariens, chat, différents pollens, protéines d’œuf, etc…) afin d’examiner la réaction développée par le corps. Ces tests peuvent être réalisés à tout âge, dès la naissance, mais une désensibilisation n’est pas envisageable chez un enfant de moins de 5 ans.

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Contre les pollens et les acariens, de gros progrès réalisés

La désensibilisation a mauvaise réputation car beaucoup de gens imaginent encore qu’elle nécessite des piqûres à répétition. Pour se désensibiliser contre les pollens et les acariens, ce n’est plus le cas. L’administration d’allergènes à doses progressivement croissantes passe désormais par la bouche, par voie sublinguale. Il s’agit de gouttes préparées en laboratoires et gardées au frais que l’on dépose tous les jours sous la langue.

Pour les pollens de graminées et les acariens, il existe même à présent des comprimés sublinguaux qui rendent le traitement encore plus simple et confortable. Contrairement aux gouttes, ils n’ont en effet pas besoin d’être conservés au réfrigérateur. Mais attention, le protocole reste long. Pour les pollens par exemple, le traitement doit commencer au moins 3 mois avant la période d’exposition aux allergènes et continuer jusqu’à leur disparition dans l’air. Et il doit être renouvelé de la même manière durant 3 à 5 ans. Si on arrête en cours de route, l’efficacité n’est pas au rendez-vous.

Contre les venins d'abeille, guêpe... Un protocole allégé

L’allergie aux piqûres de guêpes, d’abeilles, de taons et de frelons est à prendre au sérieux car ses conséquences peuvent être graves : œdèmes importants, choc anaphylactique… La première réaction est rarement fatale, mais les symptômes s’intensifient au fil des piqûres. La désensibilisation s’impose donc souvent chez les personnes qui risquent d’y être souvent exposées.

Le traitement se pratique encore à l’hôpital par injections mais il ne nécessite plus que quelques heures d’hospitalisation, et non 3 jours comme auparavant. Des petites doses de venins sont injectées toutes les 30 minutes sous surveillance rapprochée durant les quatre heures qui suivent, au cas où la réaction serait trop forte. Des injections de rappel sont nécessaires 15 jours plus tard, puis une fois par mois pendant cinq ans.

Allergie alimentaire : un patch en perspective

"Plus on maintient un enfant sous un régime d’éviction totale, plus il risque de rester allergique longtemps", constate le Dr Isabelle Bossé, présidente du Syndicat français des allergologues. Des désensibilisation sont donc pratiquées à l’hôpital par ingestion de doses croissantes, d’arachide par exemple. Mais ce traitement est très délicat et nécessite un encadrement étroit.

Une alternative prometteuse est sur le point d’apparaître : un patch qui délivre 250 microgrammes d’arachide à travers la peau. Testé depuis plusieurs années, son application quotidienne semble multiplier par dix la tolérance des enfants à cet allergène. Ce patch devrait arriver sur le marché en 2018. Le laboratoire qui le développe (DBV) vise d’autres allergies alimentaires, comme celle au lactose.

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