Ce n'est pas une surprise : boire de l'eau est essentiel pour notre santé. Selon les recommandations officielles de l'ANSES, il faudrait en consommer environ 1,5L par jour, pour un.e adulte, pour permettre au corps de bien fonctionner.

“À l’âge adulte, notre corps est composé de 60% d’eau, répartie en majorité dans les organes les plus importants : les poumons, les muscles, le sang, les reins, le cerveau, le cœur, le foie, la peau ainsi que les os”, liste pour commencer Nina Cohen Koubi, médecin nutritionniste à Paris. 

Sauf que durant la journée, "on perd environ 1,5 litre d’eau rien qu’en parlant, en transpirant et en urinant”, ajoute-t-elle. 

Du coup, si on ne compense pas correctement ces pertes, on s'expose à différents maux, pouvant être source de pathologies chroniques. 

Le manque d’eau entraîne des difficultés à réfléchir

Le premier organe affecté par le manque d’hydratation est le cerveau : ainsi quand on ne boit pas assez, on réfléchit moins bien. On pourra alors observer “des difficultés de concentration, une baisse de vigilance et une fatigue qui mène à la somnolence”, détaille la médecin nutritionniste, qui évoque également des problèmes de mémorisation. Logique quand on sait que le cerveau est composé à 80% d'eau. 

Des données confirmées scientifiquement en 2011, via une étude parue dans la revue Nutrientsqui a révélé que boire de l'eau peut prévenir le déclin de la mémoire et de l'attention.

Autre donnée à prendre en compte : ne pas boire suffisamment d'eau va entraîner un épaississement du sang, qui de fait circulera moins bien et le cerveau sera alors moins bien oxygéner. 

Des maux de tête fréquents dus à la déshydratation

Mais ce n’est pas tout. Déshydraté, le cerveau doit fournir plus d’efforts, ce qui engendre, à postériori, des maux de têtes. 

“Lorsqu’on ne s’hydrate pas on peut avoir des céphalées (douleur dans une partie de la tête, y compris le crâne, le haut du cou, le visage et l'intérieur de la tête, ndlr). Cela est dû aux échanges qui se font moins bien car le cerveau perd en élasticité”, précise également la médecin nutritionniste. 

Une étude datant de 2004 publiée dans la revue médicale Headachequi se focalisait sur l'impact de la privation d'eau sur les céphalées - sur un panel restreint - montrait qu'environ 1 personne sur 10 souffrait de maux de têtes quand elle n'était pas suffisamment hydratée. Par ailleurs, cette douleur s’aggravait lorsque ces personnes bougeaient la tête, se penchaient ou marchaient. Les sondés ont indiqué avoir ressenti un soulagement complet seulement après 30 minutes à 3 heures après avoir bu un verre d'eau. 

La digestion est ralentie et des douleurs apparaissent

Le fait de ne pas boire suffisamment d'eau dans la journée peut aussi entraîner le ralentissement du transit. “N’étant pas hydraté dans le côlon, le bol alimentaire n’avance pas”, explique Nina Cohen Koubi. Et qui dit transit intestinal lent, dit généralement douleurs abdominales, inflammations ou encore constipation. 

Sans compter les pathologies chroniques telles que les diverticules ou des hémorroïdes qui peuvent aussi apparaître du fait d'un transit difficile. 

Par ailleurs, pour bénéficier pleinement des bienfaits de l'hydratation sur la digestion, il faudrait boire de l'eau avant le repas et pas pendant. “L'élimination de l’eau prendrait environ 3 heures pour être absorbée avec le bol alimentaire. En revanche, si vous buvez de l'eau avant le repas, la digestion sera plus rapide et prendra seulement 1 heure pour être absorbée par les vaisseaux mésentériques", explique la médecin nutritionniste. 

Des problèmes de dos liés au manque d'eau

Moins connu que les maux de tête et les problèmes digestifs, le manque d'eau au quotidien peut provoquer des douleurs articulaires et des maux de dos. 

La colonne vertébrale est composée de vertèbres, de disques intervertébraux et d’éléments associés (muscles, ligaments…). L'ensemble est assurée par le maintien de la pression du liquide contenu dans le noyau”, décrypte l’experte. 

En d’autres termes : l’eau est essentielle car elle assure la lubrification des muscles et des disques intervertébraux. 

De potentiels risques cardiovasculaires

Sur le long terme, le manque d'eau peut avoir des conséquences délétères. Quand on ne boit pas suffisamment, le sang est plus visqueux et le cœur doit fournir un travail plus important pour le pomper. 

Ceci peut entraîner différentes pathologies allant de “la fatigue à un dysfonctionnement au niveau du cœur et l'apparition de maladies cardio-vasculaires”, alerte Nina Cohen Coubi.

Selon une étude parue en 2017 dans la revue BMC Cardiovascular Disorders, la déshydratation peut non seulement allonger le temps de récupération après un AVC, mais aussi l'aggraver. 

Le manque d'eau a des répercussions sur la peau

Outre les maux internes susmentionnés, le manque d’eau a un impact visible et direct sur la peau et notamment sur son élasticité.

En ne buvant pas assez d’eau “l’étanchéité du derme et de l’épiderme s’écartent, ce qui laisse la porte ouverte aux allergènes et aux microbes”, explique la médecin nutritionniste. 

La peau paraîtra ainsi plus tendue et sèche ou au contraire trop détendue avec son lot de rougeurs, de boutons et de démangeaisons.

Les réflexes à adopter pour (ré)apprendre à s’hydrater 

Que ce soit au travail, en cours, à la maison… il est donc essentiel d’avoir toujours de l’eau à disposition. Selon notre experte, il faudrait idéalement réussir à boire 10 verres d’eau par jour. "Je conseille généralement aux patients de boire les deux premiers verres à jeun le matin pour réveiller les organes et hydrater le cerveau".  

Boire un grand verre d’eau 30 minutes avant chaque repas serait également bénéfique. En plus de permettre d’atteindre la consommation d’eau minimum pour la journée ce geste apporte une sensation de satiété

N'oubliez pas non plus de consommer des fruits et des légumes car ils sont naturellement riches en eau à chaque repas. 

À l'inverse, notez que les spécialistes conseillent de ne pas boire plus de 5L par jour, au risque de sur-solliciter les reins, voire entraîner des complications beaucoup plus graves (coma hydraulique, convulsions, oedèmes).