Une petite faim vous titille le ventre en pleine journée, vous décidez de vous rabattre sur un sachet de chips plutôt que sur une barre chocolatée. Au restaurant, vous choisissez toujours une bonne entrée aux côtés de votre plat principal, quand vos ami.es examinent déjà la carte des desserts. Vous faites simplement partie de la team salé, autrement dit vous possédez ce que certain.es appellent un "bec salé". 

Mais alors que les méfaits du sucre, tout comme l'accoutumance qu'il entraîne, sont largement connus, consommer des aliments trop salés s'avère tout aussi dangereux pour notre santé. En effet, "on pourrait éviter chaque année 2,5 millions de décès si la consommation de sel au niveau mondial était ramenée au niveau recommandé", alerte l'OMS.

Alors comment savoir si on est plutôt sucré ou salé et à l'aide de quels aliments sains peut-on satisfaire nos fringales

Génétique, habitudes, enfance : d'où vient le 'bec salé' ? 

“Ce que nous aimons et ce que nous mangeons est probablement l’un des mystères les plus fondamentaux du comportement humain”, commence Julie Mennella, biopsychologue, au magazine Women’s Health. Néanmoins, cela peut être dû à divers facteurs. Par exemple, à notre code génétique ou à des phénomènes d'association - un aliment qui nous a rendu malade par exemple va nous répugner ensuite. Mais encore au régime alimentaire qu'avait notre mère lorsque nous étions dans son ventre. 

"Il y a aussi des origines culturelles : les Français aiment les pâtisseries et ont l’habitude de saler avant de goûter les plats. Il y a aussi nos évolutions personnelles, notre entourage, ce que l’on goûte ou non, ce que l'on découvre, nos habitudes de vie, nos expériences… et tout ça évolue avec le temps. Mais il y a aussi le sexe : les femmes semblent plus tentées par le sucré et les hommes par le salé. Pour finir, le tabac et l'alcool altèrent la sensibilité au goût", détaille Zoé Vrignaud (@zoeladiet), diététicienne nutritionniste. 

Sans oublier que question nourriture, tout est une question d’habitude : “vous apprenez de ce que vous mangez. Plus vous avez d’une saveur dans votre alimentation, plus vous vous y habituez”, ajoute la biopsychologue. Ainsi, “presque tous les aliments transformés contiennent des niveaux élevés de sel pour leur donner un goût plus appétissant, ce qui peut progressivement augmenter notre goût pour les aliments plus salés sans que nous nous en rendions compte”, ajoute Clare Thornton-Wood, diététicienne, à Irish News

Les conséquences sur la santé d'une trop grande consommation de sel

Pourtant, une forte consommation de sel regorge de méfaits pour notre santé. “L’excès de consommation de sel est aujourd’hui reconnu comme un des facteurs de risque de l’hypertension artérielle et par conséquent de maladies cardiovasculaires”, détaille le site de l’ANSES. En effet, “le sel est la principale cause d’hypertension artérielle. En seulement 30 minutes, manger un excès de sel aura une réaction corporelle sur les vaisseaux sanguins”, prévient Pippa Hill, diététicienne nutritionniste, au Mirror UK

De plus, une étude, publiée dans Cardiovascular Research, avait révélé qu'un régime riche en sel pouvait augmenter la production des hormones du stress et provoquer des "pics" d'angoisse. "Nous savons que manger trop de sel endommage notre cœur, nos vaisseaux sanguins et nos reins. Cette étude nous dit maintenant qu'une teneur élevée en sel dans notre alimentation modifie également la façon dont notre cerveau gère le stress”, avait expliqué Matthew Bailey, auteur de l'étude, à Medical News Today.  

Pour finir, le sel est une molécule qui attire l'eau. Il a "un pouvoir d’attirance des liquides. Donc ses dangers en découlent. Ainsi il y a un risque d'hypertension artérielle, d'insuffisance rénale, de maladie cardiovasculaires, d'œdème, de rétention d’eau. Là où il y aura trop de sodium, l'eau sera attiré et il n'y aura plus d’équilibre", continue Zoé Vrignaud. Mais toujours selon l'experte, "tout est une question de quantité et de fréquence. On peut manger du sel, il n'est pas dangereux pour la santé. Les excès le sont", précise-t-elle. 

Par quelle collation saine remplacer nos envies salées ?

Mais alors que "la plupart des gens consomment trop de sel, de 9 à 12 grammes par jour en moyenne, soit deux fois l’apport maximum recommandé", prévient l'OMS, s'affranchir des idées reçues autour du sel semble efficace pour réduire sa consommation. Ainsi, s'obstiner à dire que les aliments sans sel manquent de goût "est peut-être vrai au début, mais les papilles gustatives s’habituant à la diminution de sel, il est probable que vous finissiez par apprécier les aliments et leur trouver plus de saveur", continue l'organisation. 

Une habitude à manger des aliments salés qu'on peut progressivement perdre, que confirme Zoé Vrignaud : "on a une certaine appétence au goût sucré ou au goût salé au niveau du palais. Et il faut tout simplement diminuer l'apport de ce goût petit à petit dans le temps. Progressivement, moins saler fera disparaître l'information qu’on envoie au cerveau et ainsi diminuer l'appétence, l'envie de ce goût". Pour cela, réduisez votre apport en aliments trop salés comme la charcuterie, les plats cuisinés ou encore le fromage.

Et remplacer le sel que vous ajoutez aux plats par des épices (cumin, curry…), des cubes de bouillon de légumes ou de viandes faits maison ou encore des herbes aromatiques (persil, ciboulette…). Et composez des assiettes salées plus saines. “Lorsqu’une envie de sel frappe, […] assurez-vous plutôt d’être bien hydraté. Recherchez des aliments entiers, tels que les olives et les légumes-feuilles, qui sont riches en polyphénols, magnésium et calcium. Ces aliments vous aideront à soulager les envies de sel”, conclut le chercheur Stuart Grice au Guardian.