Objectif peau parfaite : les techniques de médecine esthétique les plus novatrices

Par Carole Paufique
peau parfaite
Plus précoces, discrètes, durables, accessibles, les gestes de la médecine esthétique font leur révolution. Sur le visage aujourd'hui et demain sur le corps pour celles qui font ce choix.

Au Brésil comme aux Etats-Unis, les jeunes femmes n'attendent pas d'avoir 25 ans pour recourir aux injections. Et peu s'en étonnent. En Asie, certaines s'en servent même comme d'un ascenseur social pour rencontrer un mari issu de la bonne société. En France, en revanche, on imagine mal des traitements si précoces. Et pourtant, de plus en plus de médecins esthétiques militent pour la prévention.

« L'idée n'est pas de transformer les visages mais de traiter la ride avant qu'elle soit marquée, nuance le Dr Philippe Kestemont, chirurgien cervico-facial. On repère les points de faiblesse du visage et on injecte des micro-doses sur ces zones pour empêcher leur aggravation, et cela sans changement apparent. Car une fois la fracture du derme installée, on aura beaucoup de mal à la faire disparaître. » Plus on intervient tôt et progressivement, plus le résultat est naturel. Alors que plus on attend, plus le changement sera important et le résultat, visible.

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Si les professionnels parlent d'une seule voix sur la question, elle fait aussi écho chez les plus jeunes, beaucoup plus décomplexés que leurs aînés sur le sujet. La preuve : les patients de 35 ans sont deux fois plus nombreux à se faire injecter que ceux de plus de 55 ans. Cette génération a moins de rides et de budget, mais elle a aussi moins d'a priori et de tabous. Née avec la médecine esthétique, elle n'est pas traumatisée par ses excès de la première heure. S'il est prématuré de parler de sa banalisation, sa démocratisation semble pourtant en marche. Le fait que le laboratoire Galderma ait choisi une égérie (Sharon Stone) — une première dans ce secteur — va dans ce sens.

Objectif : passer d'un tabou à un atout en démocratisant la pratique esthétique et surtout son image.

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jeune femme blonde peau parfaite

« Prouver ainsi qu'on peut être belle et naturelle à 57 ans rassure et donne confiance », analyse la dermatologue Véronique Gassia. Rester naturelle sans avoir l'air trafiquée, voilà bien la quête, ce qu'on appelle encore la fameuse French touch et qui fait la fierté des médecins français, de plus en plus sollicités par leurs confrères étrangers pour leur approche douce. Du fait de cette révolution dans la prise en charge du vieillissement, certains, à l'instar du médecin esthétique Jean-Louis Sebagh, vont jusqu'à prédire la mort prochaine du lifting. C'est là que le consensus s'arrête. Pour Olivier Claude, chirurgien esthétique, comme pour nombre de ses pairs, « on peut le retarder mais rien ne peut arrêter la loi de la pesanteur et la ptose des tissus de l'ovale, du cou et de la paupière. Et à ce jour, rien ne permet de remplacer le lifting. » Pas encore, en tout cas...

Des peelings à la radiofréquence tripolaire, des ultrasons aux fils tenseurs, voici notre sélection des meilleures stratégies coup de jeune grâce aux techniques les plus prometteuses.

jeune femme dans l'ombre

Les machines font leurs preuves

Pour retrouver une peau de bébé ou retendre des tissus relâchés, les machines et autres équipements dernier cri nous promettent souvent monts et merveilles. Mais les résultats ne sont pas toujours à la hauteur des espérances. « Si les femmes misent tout sur un seul traitement, elles seront déçues », reconnaît Jean-Louis Sebagh, médecin esthétique. Une question d'anatomie selon l'expert. « Une technique unique ne peut tout résoudre car la peau est constituée de plusieurs strates : épiderme, derme et hypoderme. Pour obtenir de bons résultats, il est donc nécessaire de travailler ces différents étages avec des technologies adaptées à chacune de ces couches cutanées. » Il vaudrait mieux alterner, espacer et combiner. Etablir un programme de traitement avec son médecin selon ses besoins, ses disponibilités, ses priorités… et son budget.

Les peelings ou resurfacing pour faire peau neuve

La technique, qui n'est pas nouvelle, fait son grand retour. « Avec l'arrivée des lasers, nous avons cru que nous pourrions tout résoudre et nous avons rangé nos peelings dans les tiroirs », affirme Martine Baspeyras, dermatologue. « Mais ce procédé sûr et efficace a largement fait ses preuves pour améliorer la qualité de la peau », reconnaît-elle. Les deux plus pratiqués ? « D'abord le peeling superficiel à l'acide glycolique pour éliminer les couches superficielles de l'épiderme et activer la régénération cellulaire.

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Ça brûle un peu quand on applique la solution aux acides de fruits, mais les rougeurs passent en une heure et l'on peut retourner aussitôt travailler, d'où son nom de “lunch peeling”. En quatre séances espacées de deux à quatre semaines, les pores se resserrent, le teint devient lumineux, frais et homogène, le grain de peau s'affine. Un traitement coup d'éclat adapté aux plus jeunes, idéal pour dégriser le teint des fumeuses ou des addicts au soleil. A répéter une fois par an. A partir de 80 €.

Un cran au-dessus, le peeling moyen à l'acide trichloracétique consiste à détruire épiderme et couches superficielles du derme pour lisser et relancer la synthèse de collagène. Ça brûle un peu, on est rouge, on a des croûtes et on desquame pendant dix jours, mais un mois plus tard, on a fait peau neuve : ridules, taches, cicatrices et cernes sont atténués. Le bon rythme : trois à quatre séances à trois semaines d'intervalle. Et toujours en hiver. De 150 à 300 € la séance.

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La radiofréquence tripolaire pour rematelasser le derme

On la disait douloureuse et peu efficace, mais la radiofréquence tripolaire de dernière génération a changé la donne. « En chauffant les tissus en profondeur au niveau du derme, sans douleur et sans altérer l'épiderme, on stimule le collagène afin de lutter contre la perte de fermeté, décrit le Dr Martine Baspeyras. Dès la première séance, on observe une rétraction cutanée immédiate, mais éphémère, due à la chaleur. Il faut toutefois compter quatre à huit séances espacées de quinze jours pour obtenir un réel effet liftant.

En trois mois, on peut espérer défriper un ovale, lisser un cou ou le contour des yeux. » Les bémols ? « Cette technique n'est pas efficace sur certains patients ni en cas de relâchement cutané trop important. Elle réclame un entretien trimestriel puis semestriel pour en conserver les bénéfices. Elle n'en reste pas moins une belle alternative pour les peaux fines et réactives qui ne peuvent avoir recours au laser fractionné. » Autour de 100 € la séance pour une zone.

Rester naturelle sans avoir l'air « trafiquée » avec la French touch, une spécialité française reconnue et enseignée dans le monde entier. 

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Les ultrasons pour retendre les tissus

« Non chirurgicale et non invasive, c'est la technique de référence pour tonifier l'ovale, le double menton et le décolleté. En envoyant des ondes de chaleurs ciblées dans les couches les plus profondes de la peau jusqu'au muscle, elle provoque des points de coagulation et une contraction musculaire », explique le Dr Julien Carré, médecin esthétique spécialiste. Deux machines assurent cette rétraction cutanée avec un effet lift éphémère, qui ne se met en place que quelques mois plus tard : l'américaine Ultherapy et la coréenne Ultraformer.

La première, plus douloureuse (on peut prendre un antalgique avant) ne demande qu'une (voire deux) séance(s) avec un résultat de 70 % à trois mois et une durabilité de 15 mois environ, au prix de 2 500 € (ovale et cou) la séance.

La seconde, note le Dr Jean-Louis Sebagh, est moins douloureuse, nécessite quatre à cinq séances espacées tous les deux mois avec une séance d'entretien tous les six mois, au prix de 840 € la séance.

Les réserves pour les deux : ne pas attendre un relâchement trop important, des résultats variables selon les patients, d'où l'intérêt de s'adresser à un médecin expert pour bien poser l'indication vu le prix.

Jeune femme belle peau

Les filliers pour repulper

Pour revolumiser, combler les rides ou repulper le grain de peau, les injections d'acide hyaluronique sont devenues les actes stars, qui offrent aujourd'hui des résultats naturels, souvent bien éloignés des stéréotypes passés.

La cause ? Une large palette de produits et des gestes plus ciblés garantissant des résultats sur mesure, à tout âge. « Plus que du volume, les nouveaux acides hyaluroniques redonnent du soutien au visage, assurent une bonne mobilité des tissus, bougent de façon plus naturelle et durent plus longtemps, reconnaît le Dr Olivier Claude, chirurgien plasticien et esthétique.

Plus de deux ans après, 75 % du résultat est encore visible. En parallèle, les techniques se sont affinées et respectent beaucoup plus l'harmonie du visage dans son ensemble. Avant, en cas d'affaissement, on traitait seulement le tiers inférieur de la face, c'est-à-dire le sillon nasogénien et le pli d'amertume, ce qui alourdissait les traits et vieillissait forcément la personne. Or un visage jeune a la forme d'un triangle inversé. Pour retrouver ce cône inversé de jeunesse, il faut d'abord traiter les deux tiers supérieurs de la face, c'est-à-dire la tempe, le bord du sourcil et la partie latérale de la pommette.

Et surtout, pour obtenir une belle harmonie et un résultat naturel qui adoucissent les angles et effacent les ombres en douceur, il est important de mixer différents produits selon les zones à traiter. Ainsi, pour redonner du soutien et de la projection, on injectera une petite quantité de produit très cohésif, mais en profondeur, contre l'os.

Si l'on souhaite restaurer des volumes perdus, on utilisera en revanche des acides hyaluroniques moins cohésifs. Et sur des zones fines comme les cernes ou les ridules, on injectera des produits encore plus fluides. Enfin, chez les peaux jeunes un peu ternes, desséchées ou fripouillées, une injection de skinbooster ou de mésolift suffit à hydrater la peau en profondeur et à la repulper joliment sans prendre de volume. » De 250 € à 400 € la seringue.

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Le plasma lift (PRP) pour réparer

Largement utilisée en traumatologie et rhumatologie pour ses résultats exceptionnels sur l'arthrose, les tendinites ou la cicatrisation, l'injection de PRP, plasma riche en plaquettes, n'en est pourtant qu'à ses balbutiements. Alors que les stars américaines en sont folles et l'ont baptisée « vampire lift », les médecins français y voient d'abord une technique soft et naturelle.

La procédure commence par un prélèvement sanguin. Le sang recueilli est immédiatement centrifugé afin d'en extraire le plasma concentré en plaquettes. Puis le médecin injecte ce plasma par mésothérapie dans les zones à traiter. « Réinjecter au patient ses propres facteurs de croissance permet de stimuler la régénération cellulaire, la revascularisation et la réparation des tissus, explique le Dr Véronique Gassia, dermatologue.

Dès la première séance, la peau est repulpée, puis six à huit semaines plus tard, elle se déride et se défripe. Moins spectaculaire que des injections de comblement, le PRP reste le traitement de sti-mulation idéal pour le contour des yeux, le cou ou le décolleté pour les peaux fines, fragiles, ternes et fatiguées, et une alternative pour celles qui veulent une approche naturelle, quasi bio. » En pratique, prévoir trois séances espacées d'un mois par an. Seul bémol, certains patients ne sont pas répondeurs, et la stimulation est moins efficace après 65 ans, sur les peaux très abîmées. A partir de 300 € l'injection.

 Femme belle peau

Les fils tenseurs pour le cou

Après l'ère des fils d'or et autres fils crantés permanents aux résultats catastrophiques qui avaient enterré la pratique, les fils tenseurs résorbables à effet lift font à nouveau parler d'eux. Fervent défenseur, le Dr Jean-Louis Sebagh : « Ces fils sont un merveilleux complément pour remettre en tension une zone difficile comme celle du cou. Car en cas de relâchement cutané, il n'existait jusque-là rien de vraiment efficace. Après une anesthésie locale, on insère en collier autour du cou les fils sous la peau à l'aide d'une aiguille, et on les tire afin que les mini-cônes s'accrochent aux tissus pour mettre la peau en tension.

Les suites ? Risque d'œdème, de rougeur ou de bleu, et parfois un pli cutané qui disparaît en deux à trois jours. Le résultat, visible dès trois semaines, est optimal dans les trois mois, quand la fibrose provoquée par la résorption des fils stimule la production de collagène. » A répéter tous les dix-huit mois. A partir 1 200 €.

A noter, la technique est efficace pour un relâchement modéré du cou et nécessite un praticien expérimenté. « Un fil implanté de façon trop superficielle peut entraîner une réaction inflammatoire et être visible en transparence », reconnaît Jean-Louis Sebagh. Pourtant, certains chirurgiens évoquent le risque de voir les fils de suspension casser, migrer ou s'infecter. Le débat est ouvert entre détracteurs et partisans.

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