Trouver l'amour n'est pas que le jeu du hasard ou du destin : c'est aussi une question de bien-être psychique et de sérénité. La psychanalyste Sophie Cadalen* nous a livré ainsi les quatre verrous psychiques qui empêchent généralement les célibataires de rencontrer quelqu'un. Une fois identifiés, vous pourrez y faire face et ainsi sortir du célibat.
Pour sortir du célibat, il faut se libérer de ses peurs
"Peur de se perdre dans l’autre, peur de souffrir... Face à la révolution que représente l’amour, toutes sortes de résistances nous conduisent à tirer sur le frein. Surtout si le couple parental était bancal, ou si l’on a vécu en direct sa séparation brutale. Pour être capable d’aimer (et d’être aimé), il faut se débarrasser de tout ce que l’on croit savoir sur l’amour (parfois au prix d’une psychothérapie). Et se laisser porter vers un autre que l’on ne connaît pas. Aimer, c’est accepter de prendre des risques".
Il ne faut pas chercher l’autre selon "un cahier des charges"
""35 ans, sérieux mais qui aime la fête, rassurant mais pas mou"... En amour, on débarque trop souvent la tête chargée d’images toutes faites, héritées des valeurs familiales. Et soit on ne détecte pas la perle rare (car elle ne colle pas à la check-list), soit on va faire fuir cet homme n’ayant pas envie d’entrer dans une histoire qui n’est pas la sienne.
Pour accueillir l’amour, il faut commencer par lui faire un peu de place. Effacer nos références, cesser de vouloir plaire à papa-maman, dont les goûts ne correspondent pas forcément à notre moi profond, d’où nos échecs. Commencer par sortir dans des lieux inhabituels. Peut-être que rencontrer un homme aux antipodes de la fameuse check-list ferait voler en éclats les résistances."
Arrêter de chercher « votre moitié » pour (vraiment) trouver quelqu'un
"On a grandi dans l’illusion d’un autre qui viendra, un jour, compléter notre puzzle intérieur. Et on le cherche. En vain puisqu’il n’existe pas. Pour sortir de cette impasse, il faut dépasser le mythe infantilisant de la moitié retrouvée. Se décoller de son nombril et cesser de chercher en l’autre un ciment pour colmater ses propres brèches. L’amour n’est pas le retour à la fusion du ventre maternel. C’est la rencontre de deux mondes."
Un désir de bébé trop pressant peut être un vrai frein pour trouver l'amour
"Tant qu’elle n’est pas partagée, l’envie de maternité est une menace pour l’autre, qui peut se sentir piégé. C’est aussi une façon narcissique d’aborder la relation : en fonction de ce qu’on en attend soi, pas de ce qu’on peut décider ensemble. Certes l’horloge biologique est une injustice, mais il faut résister à la tentation de voir l’autre comme un géniteur. Eviter les attendrissements devant les bébés même si on a l’impression que ça donne vie à son projet. Cela déclencherait une peur quasi archaïque chez le prétendant. Tant que ce désir de bébé vivra plus que la relation, l’histoire ne pourra pas durer.
* Auteure de « Inventer son couple » (éd. Eyrolles) et de « Femmes célèbres sur le divan », ouvrage collectif (éd. du Seuil).
Interview publiée dans Marie Claire Magazine, décembre 2008