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L’avancée de la colonisation en Cisjordanie doit cesser

Alors que l’accaparement par Israël de terres palestiniennes se poursuit, on peine à trouver la trace de réactions conséquentes parmi les pays qui prétendent défendre la solution des deux Etats, rendant tout espoir de paix vain.

Publié le 06 juillet 2024 à 11h30, modifié le 06 juillet 2024 à 17h06 Temps de Lecture 2 min.

La poursuite des combats à Gaza et des accrochages entre l’armée israélienne et la milice du Hezbollah libanais, à la frontière nord d’Israël, ne doivent pas éclipser la menace la plus sérieuse qui pèse sur la solution des deux Etats et sur la création d’une Palestine indépendante au côté d’Israël. Il s’agit du coup de force territorial en cours, à bas bruit, en Cisjordanie.

Depuis l’arrivée au pouvoir de la coalition le plus à droite de l’histoire d’Israël et à l’initiative du ministre extrémiste Bezalel Smotrich, ce qu’on ne peut décrire autrement que comme des vols de terres palestiniennes se multiplie. Au cours des six premiers mois de l’année, selon les décomptes de l’irremplaçable organisation pacifiste israélienne La Paix maintenant, 2 370 hectares ont ainsi été déclarés « terres d’Etat » par les autorités israéliennes, une manipulation qui leur permet ensuite de les louer exclusivement à des Israéliens. La dernière en date, en juin, concerne 1 270 hectares situés dans la vallée du Jourdain.

Personne ne peut douter des intentions des autorités israéliennes : elles revendiquent « un droit exclusif et inaliénable sur toutes les parties de la Terre d’Israël », qui inclut à leurs yeux la Cisjordanie occupée. Les accaparements de terrains qui s’accumulent prouvent qu’il ne s’agit pas de propos d’estrade, mais d’un plan mûrement réfléchi. La dernière saisie massive va ainsi permettre de relier quatre colonies installées au cœur du territoire palestinien et d’en faire un bloc. Il s’agit bien de rendre la colonisation israélienne irréversible, l’étape ultérieure étant l’enfermement des Palestiniens de Cisjordanie dans des enclaves sous étroit contrôle israélien.

On peine pourtant à trouver la trace de la moindre réaction conséquente parmi les pays qui prétendent défendre la solution des deux Etats, à commencer par les Etats-Unis, qui se portent au secours d’Israël dès que l’Etat hébreu est menacé sans que ce dernier prête la moindre attention à leurs très légers toussotements lorsqu’il s’agit du travail de sape en cours en Cisjordanie.

Remarques inoffensives

Le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, s’était ainsi borné à qualifier en mars une saisie de 800 hectares de terre de « contre-productive pour parvenir à une paix durable ». La saisie record révélée en juillet témoigne de l’effet peu dissuasif de ces remarques inoffensives, considérées comme telles par le gouvernement de Benyamin Nétanyahou. Ce gouvernement a annoncé également début juillet la construction de 5 300 nouveaux logements dans les colonies de Cisjordanie, ainsi que la « légalisation » de trois colonies sauvages que même le droit israélien ne reconnaissait pas. L’ensemble des colonies implantées dans des territoires conquis par la force sont considérées comme illégales par le droit international.

Les tensions en Cisjordanie, l’activité de groupes armés palestiniens et les raids incessants de l’armée israélienne trouvent leurs sources dans ces avancées territoriales qui enterrent tout espoir de paix. Les colons extrémistes galvanisés multiplient les expéditions punitives dans les villages palestiniens en sachant pouvoir compter sur le soutien des militaires. Des pays ont réagi timidement à cet engrenage en adoptant des sanctions contre ces éléments violents. Cette démarche restera illusoire tant que ses architectes, Benyamin Nétanyahou et ses ministres, resteront impunis.

Lire aussi l’entretien | Article réservé à nos abonnés Israël-Hamas : la clé de la paix réside ­­dans l’après-Nétanyahou

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