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L’inquiétude de la « start-up nation » après le choc de la dissolution et l’affaiblissement de leur champion Emmanuel Macron

Le milieu de la haute technologie française redoute en particulier le changement d’image, chez les investisseurs étrangers, du pays et de son président.

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Publié le 11 juillet 2024 à 05h00, modifié le 11 juillet 2024 à 12h28

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Une rencontre avec Emmanuel Macron (à l’écran), lors du salon VivaTech, à Paris, le 14 juin 2023.

C’est dans un cadre champêtre et chic, logé au cœur du bois de Boulogne, à Paris, que France FinTech, le lobby des jeunes pousses technologiques de la finance, avait organisé, mardi 9 juillet, sa soirée estivale. Le nom du lieu ? « Tir aux pigeons ». Comment ne pas y voir le symbole quasi freudien d’une tech française inquiète pour son avenir ?

C’est sous ce vocable de « pigeons », en effet, que s’étaient fédérés, en 2012, les entrepreneurs du numérique craignant d’être plumés par une loi fiscale jugée « confiscatoire ». Mais, cette année-là, ils avaient trouvé leur champion : Emmanuel Macron, alors secrétaire général adjoint de l’Elysée, avait convaincu le président de la République, François Hollande, de faire machine arrière. Cet épisode avait marqué le début d’une intimité entre les start-up et un dirigeant politique adepte de la « disruption », comme il l’a encore prouvé en choisissant de dissoudre l’Assemblée nationale après les élections européennes du 9 juin. Quasiment une histoire d’amour, donc.

Mais le réveil est brutal. De Versailles à Las Vegas, de l’Elysée à Davos (Suisse), le chef de l’Etat a tant incarné la French Tech que ses membres redoutent désormais d’être des victimes collatérales de son revers électoral, car jugés trop proches d’un dirigeant politique largement discrédité. « Ma crainte est que ceux en dehors de l’écosystème ne comprennent pas en quoi notre contribution est utile. Plus encore avec l’arrivée de l’intelligence artificielle, certains peuvent se sentir écartés de l’innovation », déclare Roxanne Varza, la directrice de Station F, la « cathédrale » des start-up, dans le 13e arrondissement de Paris.

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« François Mitterrand allait tous les mercredis dans les villages, Jacques Chirac tâtait le cul des vaches et Emmanuel Macron caressait les licornes [surnom donné aux start-up valorisées plus d’un milliard de dollars, soit environ 922 millions d’euros] », ironise Hugues Le Bret, président de Nickel, le promoteur du « compte [bancaire] pour tous ». Si la French Tech et son coq rouge ont été créés en 2013 par Fleur Pellerin, alors ministre du gouvernement de Jean-Marc Ayrault (2012-2014), le futur président de la République a donné une nouvelle dimension au programme quand il est devenu ministre de l’économie, en 2014 : par goût personnel, par l’intérêt qu’il avait à associer son image à la modernité, par son exigence de souveraineté.

Pour le monde entier, Emmanuel Macron est devenu la tête d’affiche de la French Tech, lors de sa virée, en janvier 2016, au Consumer Electronics Show de Las Vegas, la grand-messe mondiale du secteur. Avec sa barbe de trois jours, il avait été le « king » d’une soirée financée à hauteur de 289 000 euros par l’agence Business France, refaisant le monde toute la nuit avec des entrepreneurs subjugués.

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